Un tiers

Les violences politiques observées au Yémen depuis le début de l’année paralysent le pays et aggravent la crise économique. Avec la hausse catastrophique des prix du carburant et des denrées alimentaires de base, des millions de personnes sont menacées de sous-nutrition, estime Oxfam dans un rapport publié ce lundi.

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Au Yémen, les prix du pétrole ont grimpé de plus de 500% en quelques mois, entraînant l’inflation. Dans son enquête, l’organisation internationale s’est plus précisément concentrée sur la 4ème plus grande ville du pays, Al Hudaydah. Dans cette région, le prix des denrées alimentaires a augmenté de 60%. 20% des habitants interrogés ont perdu leur emploi et 19% ont retiré leurs enfants de l’école pour les envoyer travailler. Le rapport estime que la croissance de la moitié des enfants est affectée par le manque de nourriture. Il cite en exemple une mère aux enfants privés de petit-déjeuner, les autres repas n’étant constitués que de riz et de pain. Et il n’a pas que les enfants ! Un quart des femmes entre 15 et 49 ans est touché par une sévère sous-alimentation.

Pour y remédier, l’aide internationale est indispensable. Or Oxfam déplore un trou important dans l’assistance humanitaire. Le plan d’aide des Nations unis pour le Yémen n’a reçu que 55% des fonds demandés. Plusieurs donateurs ont suspendu leur contribution. C’est le cas de la Banque mondiale qui, en août, a annoncé le gel de ses 542 millions de dollars (400 millions d’euros) d’aide. Elle avait déjà suspendu son financement depuis six mois en raison du conflit politique.

Oxfam rappelle qu’elle avait déjà tiré l’alarme sur la situation difficile du pays fin 2010. A l’époque, les réserves d’eau et de pétrole diminuaient déjà drastiquement. Depuis, le conflit et les centaines de milliers de personnes déplacées à cause des affrontements ont aggravé la situation dans ce pays parmi les plus pauvres de la péninsule arabique. « L’inaction n’est plus une option », prévient Oxfam.