4,85 millions de Français ont souscrit à l’action Electricité de France lundi 21 novembre pour un montant de 6,5 milliards d’euros. "Une victoire de l’actionnariat individuel", résumait euphorique sur RTL, le ministre de l’économie Thierry Breton 48 heures avant le jour J. Mais l’euphorie retombe très vite. Une heure avant la première cotation, les carnets d’ordre qui listent les opérations de vente et d’achats à venir, sont au rouge. Ils annoncent une dégringolade de plus de 20% de l’action dès l’ouverture. Catastrophe. Ces actionnaires présentés comme des investisseurs "au long terme", seraient en fait des spéculateurs avec comme ligne de conduite "J’achète et je vends avant même de posséder officiellement mes titres"
A Bercy, silence radio. "C’est la loi du marché financier qui a pris le relais", entend-on. Un marché financier qui fonctionne selon ses propres règles, un brin opaques entre nous. Car on apprend quelques heures après le début de la cotation que les banques sont venues "soutenir en masse" le titre en rachetant en très grande quantité les actions rendues disponibles par les allers retours. Pire, l’action EDF, stable au terme de la première journée est attaquée par les hedge funds, ces gros fonds spéculatifs qui parient sur la chute des actions. Résultat : -2,97% dès la seconde séance et une action qui végète aujourd’hui sous son cours d’introduction. Dernier pavé dans la mare, celui du Canard Enchaîné, mercredi 30 novembre qui révèle qu’une enquête de l’Autorité des marchés financiers (AMF) aurait été diligentée sur l’entrée en Bourse d’EDF. Du court-circuit dans la machine en prévision ?
L’action a été introduite à un cours notablement trop élevé : le Ministère des Finances a été trop gourmand !
Leur décision s’explique par les contradictions qui traversent l’esprit du "privatiseur". Il faut évidemment vendre le plus cher possible, entre autre à la demande du management des privatisés (flatter leur ego). Mais plus il y a d’actionnaires, plus on "vend" le concept de capitalisme populaires : ce qui conduit à "brader".
Il faut expliquer les mécanismes de marché, donc privilégier le long terme, tout en...remerciant le petit porteur (aller retour dés le jour d’introduction). Forcément compliqué.
Patrick B
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