Non, tranche un rapport publié dans Environmental Research Letters. L’espoir était pourtant permis. 80% de la population mondiale vit dans une région où l’approvisionnement en eau est fragile. Il faut donc redistribuer les cartes (et les ressources) à travers le globe. A première vue, l’eau virtuelle, soit la quantité d’eau nécessaire pour produire un bien ou un service, a tout d’une excellente solution. Elle pourrait permettre de compenser ça et les pénuries en encourageant les échanges entre les nations. En clair, les pays les plus vernis en ressources hydriques pourraient exporter des camions de blé ou des trains de bestiaux et éviter aux régions les plus sèches de pomper sur leurs ressources. Dans les bourses agricoles, on ne troquerait plus alors des boisseaux de blé mais des litres d’eau virtuelle. C’est en tout cas, la vision défendue par Tony Allan, l’inventeur du concept.
Sauf que de l’eau virtuelle, il n’y en a pas assez, selon l’auteur principal du rapport David Seekell, de l’université de Virginie aux Etats-Unis. Car la quantité d’eau engloutie par les agricultures nationales domine les besoins en eau d’un pays et ne saurait être compensée par des transferts d’eau virtuelle. « Le danger c’est que ces transferts poussent les populations à dépasser leurs ressources naturelles et menacent à long terme leur capacité à résister aux sécheresses et autres désastres naturelles. » Par ailleurs, ajoute encore M. Seekell : « Il y a beaucoup de barrières économiques et politiques dans le commerce. Et puisque l’eau n’est en général pas considérée comme un élément majeur dans les décisions commerciales, il est peu probable que dans le domaine de l’eau, le commerce international devienne jamais un outil efficace. »
Affichage : Voir tout | Réduire les discussions