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2-05-2011
Mots clés
Energies
France
Interview

Sarkozy se résigne à un audit sur le nucléaire français

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Sarkozy se résigne à un audit sur le nucléaire français
(Crédit photo : Jess & Peter/Flickr)
 
Nicolas Sarkozy a convié huit ONG environnementales à déjeuner ce lundi. La sortie du nucléaire ? Pas pour demain, a-t-il réaffirmé. En revanche, les ONG ont obtenu le lancement d'un audit sur toute la filière. Une belle victoire pour Serge Orru, directeur de WWF.
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Terra eco : Pourquoi étiez-vous conviés à l’Elysée ?

Serge Orru : Après Fukushima, Nicolas Sarkozy nous avait vus pendant une heure. Il souhaitait discuter de la possibilité d’un Grenelle de l’Energie. Il nous avait dit ’il faut absolument qu’on se revoie’. Ce midi, nous avons eu une discussion franche et loyale. Il nous a rappelé son attachement à la filière électronucléaire française, nous lui avons rappelé notre hostilité. Mais ce n’est pas parce qu’on a des désaccords qu’on ne peut pas avancer.

Sur quoi par exemple ?

J’ai demandé au président de la République un rapport d’évaluation de la Cour des comptes sur la filière électronucléaire, y compris le démantèlement des centrales et il a dit oui ! Vous vous rendez compte ? On va avoir la vérité sur le prix du nucléaire. C’est quelque chose qu’on demande depuis vingt ans. Aujourd’hui, on ne connaît pas les coûts de la construction, du traitement des déchets, du démantèlement des centrales... Et là, c’est la Cour des Comptes qui va faire l’évaluation, c’est pas Lehman Brothers ! C’est une autorité indépendante en laquelle j’ai toute confiance.

Avez-vous progressé sur d’autres tableaux ?

Le président a très envie de travailler dans le prolongement du Grenelle sur les questions de maîtrise de l’énergie. Mais il faut encore trouver la configuration adéquate. FNE [France nature environnement] parle de réduire la consommation, nous de la maîtriser, le président, d’améliorer l’efficacité énergétique. Il faut encore s’entendre. Mais quoi qu’il en soit cette question est très importante. On a déjà fait pas mal dans le Grenelle mais on a encore beaucoup de chemin devant nous, par exemple sur les économies d’énergie dans le bâtiment ancien. Par ailleurs, j’ai aussi proposé une commission de type Juppé-Rocard qui réfléchirait sur les scenarii énergétiques à l’horizon 2020. Le président est favorable cette réflexion. Reste à savoir si ça prendra la forme de cette commission...

A-t-il refusé des suggestions ?

Il a dit non à un processus référendaire de type « oui » ou « non » sur le renouvellement des centrales en fin de vie. Pourtant, dans dix-huit mois, une fois rendus l’audit financier et les scénarii énergétiques, nous, on verrait bien une consultation sur le sujet. Nicolas Sarkozy est contre. Mais vous savez à partir du moment où on saura la réalité des prix du nucléaire, il sera possible de prendre les bonnes décisions. Déjà, il nous faut la vérité. On nous dit qu’en France, l’électricité c’est 40% moins cher (que dans les autres pays européens, Ndlr), nous on pense que c’est plus cher. On a besoin de transparence. Nicolas Sarkozy a peut-être dit non à des choses, mais cette décision d’évaluer le coût de la filière, c’est le point le plus important...
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  • Michel : Le WWF...

    Le WWF n’est pas une organisation écologiste.
    Je vous suggère la lecture du dernier Nicolino à ce propos. L’histoire et les "relations" que cette organisation entretient avec des milieu particulièrement nauséabonds devraient la discréditer de facto. Mais bon, une fois que vous êtes connu, journalistes et politiciens s’intéressent à vous.

    5.05 à 13h27 - Répondre - Alerter
  • Non, la France n’a absolument pas "l’électricité la moins chère d’Europe"
    En ces temps de catastrophe nucléaire au Japon, les promoteurs de l’atome ne cessent de répéter que, "grâce au nucléaire", la France bénéficierait des tarifs d’électricité "les plus bas d’Europe", voire du monde ! D’abord, on ne voit pas en quoi cela justifierait de vivre avec la perspective d’une catastrophe similaire ou pire que celle en cours à Fukushima. Mais, surtout, cette affirmation est totalement fausse.
    Voici les chiffres officiels publiés par l’Union européenne :

    cf : http://epp.eurostat.ec.europa.eu/ca... , page 3)

    On constate que, dans 12 pays de l’Union européenne, les ménages paient moins cher qu’en France. Dans deux pays, le tarif est comparable, et dans quatorze pays, il est plus élevé qu’en France. Les tarifs en France sont donc à peu près dans la moyenne. La France est en dessous de la moyenne de l’UE car certains pays comme le Danemark ont choisi de taxer très fortement l’électricité pour éliminer les gaspillages (ce qui n’empêche pas de mettre en place des tarifs sociaux pour la consommation de base des ménages modestes).

    Les tarifs étaient plus avantageux en France pour les entreprises (cf bas de la page 3) mais, depuis, de fortes augmentations ont eu lieu. Qui plus est, EDF a annoncé de très fortes augmentations (au moins 30% !) tant pour les ménages que les entreprises, et ce pour financer la prolongation de la durée de vie des réacteurs nucléaires.

    Il est donc temps que les citoyens de France comprennent qu’ils sont abusés depuis des années par une communication trompeuse : non, la France n’a pas les tarifs d’électricité les plus bas d’Europe, et elle sera bientôt parmi les pays où l’électricité est la plus chère... __
    source : http://observ.nucleaire.free.fr/pri...

    3.05 à 17h03 - Répondre - Alerter
    • Billevesées et croquemitaineries, dirait Achille Talon, Le temps que mettra la cour des comptes à compter plus la commission à s’entendre etc.
      Des experts, toujours des experts (le métier d’avenir) - au passages combien d’argent pour toutes les expertises.

      Bref, nous les français, pour peu qu’on soit un peu informés et encore aptes à s’intéresser à la vie publique - il y a tellement de raisons sociales, économiques et autres pour faire l’autruche - nous, on n’en veut pas de leur foutue industrie nucléaire. C’est clair ? C’est dangereux, polluant et dangereux pour la démocratie.

      Faudrait voir à secouer les cocotiers, pour que les décideurs ils comprennent ça. Oui, éventuellement un referendum, mais enfin : qui aura assez d’argent pour dénoncer les lobbies qui sponsorisent, achètent, graissent les pattes ? L’information est une pédagogie qui a un coût que les prétendues démocraties ne peuvent même plus s’offrir.

      3.05 à 17h21 - Répondre - Alerter
  • Et s’il me plait à moi d’être trompé, semble dire M.Orru qui croit avoir obtenu une concession décisive de Sarko : un rapport d’évaluation du coût du nucléaire !
    " On va avoir la vérité sur le prix du nucléaire " pense t’il.
    Ce n’est pas faire injure à la Cour des Comptes dont la probité est certaine que de penser qu’elle ne pourra pas mener à bien une telle tâche. En effet deux problèmes redoutables vont se poser à elle.
    - le démentellement des installations
    - la gestion des déchets radioactifs
    Le coût du démentellement d’un grand réacteur ne peut aujourd’hui qu’être éstimé grossièrement et ne sera connu que lorsque on l’aura effectivement realisé. Il suffit de voir les difficultés auquelles se heurte EDF pour démenteller un réacteur minuscule de 70 Mw à Brénillis pour prendre conscience de la difficulté de la tâche.
    C’est probablement pire encore quand il s’agit du problème de la gestion des déchets que nos autorités nous présentent frauduleusement comme surmonté.
    Dans le centre de stockage d’Asse en Allemagne crée dans les années 70, 126000 fûts ont été déposés, enfouis disait on pour l’éternité ! Moins de 40 ans après, il faut les remonter à la surface. En effet le stockage relâche les radionucléides menaçant les nappes phréatiques de la Région.Le coût de l’opération sera de toute façon énorme et supporté par les contribuables allemands . Mais quoi qu’il arrive il n’affectera pas le coût du Kwh !!
    Le nucléaire c’est le domaine des incertitudes. Il est important de signaler que les coûts du nucléaire national ont été déja évalués et publiés dans le Rapport Charpin en 2000. Ce Rapport attire l’attention sur les incertitudes affectant l’aval du cycle !!

    Sarko (peut être les Associations reçues le savent elles !) est en campagne et tente de se refaire une virginité écologique mise à mal depuis 2008 . Il éxecute une nouvelle danse du ventre devant les associations et ça marche ! Le délitement par les Lobby des engagements du Grenelle et le cri du coeur : " l’environnement, ça commence à bien faire" ne leur ont pas servi de leçon.
    Contraste violent avec l’attitude de Greenpeace qui elle est passée à l’acte, avec l’occupation du chantier de Flamanville !!!

    3.05 à 15h27 - Répondre - Alerter
  • Jean-Pierre Moussally : Et le coût des assurances ?

    Le (vrai) coût du démantèlement n’est pas le seul à prendre en compte pour comparer le nucléaire aux autres énergies : quel serait le prix de l’électricité si on incluait le coût de la prime d’assurance qu’il faudrait payer pour assurer une centrale... à ma connaissance aucune compagnie d’assurance n’accepte d’assurer ce risque (et le coût de Fukushima nous montre bien pourquoi), à la différence des autres centrales où les risques sont bien plus calculables et mesurés. Il me semble même que pour ces dernières l’assurance est obligatoire...

    Lorsque M. Besson répète à l’envi le contenu de sa fiche de synthèse affirmant que le nucléaire est 40% moins cher que les autres énergies, précise-t-il ces points ?

    Sans parler des autres coûts et externalités de la filière nucléaire : coûts humains et environnementaux en France (coûts pour la sécu des cancers de la thyroïde, évaluation des impacts sanitaires des expositions aux doses faibles...) et hors de France, comme les impacts pour la population locale de la jolie mine d’uranium de Falea que Areva veut exploiter au Mali... ( www.falea21.org/IMG/pdf/Revu... )

    La responsabilité des consommateurs d’électricité nucléaire dépasse largement nos frontières ! (A ce propos l’étude Ecolowatt de Greenpeace montre qu’on peut choisir des fournisseurs d’électricité bien plus responsables qu’EDF : http://www.greenpeace.org/france/ne... ).

    Et d’ailleurs, vus les impacts transfrontaliers des catastrophes nucléaires, il ne devrait pas être possible pour un pays de construire de centrale sans l’accord par référendum des populations des pays qui seraient affectés par une catastrophe nucléaire... c’est dire que le nucléaire n’est pas une question de politique intérieure...

    3.05 à 15h23 - Répondre - Alerter
  • Oui, mais pas mené par une instance Internationale indépendante, il veut bien un audit pour faire ouvert et transparent, mais fait de préférence par les institutions Françaises du nucléaire, CEA, IRSN, etc... avec ça, on est sûrs du résultat.

    Même pas la peine de perdre temps et argent pour une telle "étude", autant dire tout de suite que tout est parfait dans le meilleurs des mondes, jusqu’au premier accident très sérieux type Fukushima à la française !

    On verra alors si nous sommes si performants que cela en matière de nucléaire, de prévention, d’actions post accidents... J’aime mieux ne pas y penser, ce serait une belle gabegie !
    Pauvres Français !

    3.05 à 06h39 - Répondre - Alerter
  • Franchement, je n’y crois pas ; après la mascarade du Grenelle, et comme par hasard, un an avant les élections !!
    Paroles, paroles....

    2.05 à 22h15 - Répondre - Alerter
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