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14-04-2011
Mots clés
Social
France

Prime des 1000 euros : un cache-misère ?

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Prime des 1000 euros : un cache-misère ?
(Crédit photo : Meuh/Flickr)
 
Nicolas Sarkozy avait promis plus de pouvoir d'achat pour les Français. Il dégaine aujourd'hui le bonus pour les salariés. Vraie prime ou cache-misère ?
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Une prime pour un juste partage des profits dans l’entreprise ? Nicolas Sarkozy avait laissé entendre que les salariés pourraient se voir attribuer un bonus dans les sociétés qui distribuent des dividendes à leurs actionnaires. « S’il y a une prime pour les actionnaires, il faut avoir une prime pour les salariés », annonçait le Président le 8 avril. Une semaine plus tard, le ministre du Budget, François Baroin, a précisé l’idée en évoquant un « dispositif simple sous forme d’une prime exceptionnelle dont le montant n’est pas encore stabilisé - au moins 1000 euros ». Levée de bouclier du patronat – « consterné » – , syndicats déconcertés face à ce qu’ils considèrent comme « un coup d’épée dans l’eau », le gouvernement serait-il pris d’une fièvre électoraliste, à un an de la présidentielle, et prompt à faire des annonces à l’emporte-pièce ?

Cette prime, c’est quoi ?

« Les modalités pratiques ne sont pas encore arrêtées », expliquait en avril le ministère de l’Economie. Alors que François Baroin évoquait la possibilité de légiférer dès le mois de juin, Bercy s’est empressé de mettre le holà, tandis que le patronat voit d’un très mauvais œil l’immixtion de l’Etat dans ses affaires. « L’idée n’est pas de faire une prime obligatoire. Ce qui serait obligatoire, c’est d’en discuter », explique le ministère. Pour inciter les entreprises à se saisir du sujet, l’Etat envisage que cette prime « soit exonérée de charges sociales et fiscales ».

Qui la toucherait ?

La récompense concernerait les salariés des entreprises privées qui versent des dividendes à leurs actionnaires. Ces dividendes sont ponctionnés sur les bénéfices, leur montant est proposé en conseil d’administration, en fonction des résultats de la société et de ses besoins en investissements. Pour Jean-Eude du Mesnil, secrétaire général de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME), interrogé jeudi sur RMC, seuls « 15% des entreprises françaises distribuent des dividendes », surtout des grands groupes. « C’est une mesure fortement inégalitaire pour les TPE, les PME et le secteur non-marchand qui n’y auraient pas droit », souligne Laurence Laigo, secrétaire nationale de la CFDT.

« Un cache-misère démagogique » ?

A un an de l’élection présidentielle, Nicolas Sarkozy cherche tant bien que mal à revêtir l’habit du président du pouvoir d’achat qu’il promettait d’être en 2007. Mais la prime annoncée « ressemble à un cache-misère démagogique », tranche Xavier Timbeau, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Le gouvernement se défend : « Nous avons traversé deux années de crise terribles. Maintenant que ça va mieux, il est normal que l’on reparle du partage des profits (…) Les Français attendent des choses concrètes. » Nicolas Sarkozy agite depuis longtemps sa volonté d’améliorer le partage de la valeur ajoutée au sein des entreprises. De fait, syndicats et patronat doivent se réunir le 26 avril pour avancer sur la question. « Qu’est-ce qui est sorti jusqu’à présent de leurs discussions ? Pas grand chose », tacle Bercy, justifiant sa sortie sur la prime « exceptionnelle ». Au contraire, assure la CFDT, « il y a justement un début de programme de travail, nous avançons ».

Les syndicats proposent ainsi de donner plus de pouvoir aux institutions représentatives du personnel pour que l’utilisation des profits dans l’entreprise soit plus transparente. Ils s’intéressent à la politique sociale (formation, avancement des carrières…) des boîtes, à leur attitude vis-à-vis de leurs sous-traitants, à la rémunération des dirigeants… La proposition du gouvernement « a tendance à infantiliser le débat autour du partage de la valeur ajoutée », regrette Xavier Timbeau. « Ce sont encore des mesures d’exonération », enfonce Mohammed Oussedik, secrétaire confédéral de la CGT. Et donc autant de cotisations sociales en moins, qui ne vont pas financer la solidarité nationale. « La meilleure façon de rémunérer le travail, c’est d’agir par les salaires, poursuit le syndicaliste. Le gouvernement en a les moyens, comme employeur dans le public, en contraignant les entreprises à signer des accords salariaux, et en donnant un coup de pouce au Smic ».

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Journaliste indépendante. Collabore à Terra eco depuis novembre 2010.

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