Démineurs de pub

Une bulle de chewing-gum pour isoler les enfants de la publicité ? Désolé, ça n’existe pas. Il n’est d’ailleurs pas certain que ces derniers en auraient vraiment envie. Possible en revanche de leur apprendre à discerner les intentions commerciales et à développer leur esprit critique. C’est l’une des missions des Céméa (Centres d’entraînement aux méthodes de l’éducation active). Spécialisé dans la formation d’animateurs, d’éducateurs et d’enseignants, ce mouvement a également mis au point "Ecrans Mômes", un kit pédagogique à destination des enfants de 8 à 12 ans. "Il s’agit, à travers des ateliers et des manipulations, de leur faire prendre conscience de la technique, des trucages et des montages utilisés par la télévision et notamment par la publicité", explique Christian Gautellier, directeur de la mission Ecrans, enfants, jeunes et médias aux Céméa.

Après un DVD intitulé "Apprendre la télé - le JT", diffusé à 5 000 exemplaires dans les circuits éducatifs, les Céméa travaillent actuellement à une version consacrée à la publicité. "Nous avons sélectionné une chaîne et une journée précise et nous avons demandé à obtenir tous les spots qui avaient été diffusés ce jour-là", raconte Christian Gautellier. "Mais cela met beaucoup de temps." Il est apparemment plus facile d’obtenir les films lorsqu’on réalise la Nuit des publivores que lorsqu’on envisage une lecture critique des images.

Rester en éveil

Comme il n’y a pas que les têtes blondes qui font des bêtises, les Céméa interviennent également dans le cursus de formation du Centre européen des produits de l’enfant, basé à Angoulême. Cette filière de l’Université de Poitiers forme des futurs manageurs spécialisés dans le secteur jeunesse, avec l’objectif de "leur faire prendre conscience de l’éthique et de la déontologie", comme l’explique Olivier Rampnoux, responsable du master en première année. Au programme : pas de grandes leçons mais des réflexions sur les SMS de la Star Academy ou les licences Charlie et la chocolaterie. "On leur demande aussi, par exemple, ce qu’ils pensent d’une publicité qui comparait l’apport en protéines de deux petits suisses et d’un steak de bœuf, en omettant de parler de la quantité de sucres."

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