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Une bonne nouvelle pour 2011 : oui, on peut sortir de la crise

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Une bonne nouvelle pour 2011 : oui, on peut sortir de la crise
(Crédit photo : Matthias Guntrum / Flickr)
 
A condition d'assurer une conversion écologique de notre économie. C'est la seule solution face à l'épuisement des ressources de la planète dont les prix élevés du pétrole ou des denrées alimentaires ne sont que le symptôme.
Le Baromètre de cet article
ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Le prix de l’essence flirte avec ses sommets de l’été 2008. Le prix du baril de pétrole est parti pour atteindre rapidement les 100 dollars. Les prix des produits alimentaires augmentent partout au point de susciter des émeutes comme au Maghreb. Le taux d’inflation de la zone euro dépasse les objectifs de la Banque centrale à cause de l’augmentation du prix des matières premières.

Autant de nouvelles qui, depuis le début de l’année 2011, valident les analyses écologistes : nous vivons dans un monde aux ressources limitées. Croire que l’on pourra sortir de la crise en relançant l’économie sans la changer est une impasse.

Face à ce constat il y a deux réponses possibles. La réponse politique dominante est proche de celle de mon fils de trois ans : faisons disparaître le problème en mettant nos mains devant nos yeux. La réponse écologiste est la seule réaliste et créatrice d’espoir : regardons le monde tel qu’il est et donnons-nous les moyens d’y vivre mieux grâce à la conversion écologique de notre économie.

Le baril de pétrole se situe déjà autour de 90 dollars, un niveau historiquement élevé au regard du faible niveau de la croissance en Europe et aux Etats-Unis. Pourquoi ? Parce que, comme on l’a vu en 2008, la capacité de production structurelle ne peut supporter simultanément une demande forte dans les pays de l’OCDE et dans les pays émergents. Et selon les dernières analyses de l’Agence internationale de l’énergie le pic de production pétrolière est maintenant derrière nous ! Or, un baril qui évolue structurellement autour de 150 dollars, niveau atteint au pic de l’été 2008, signifie une ponction sur notre économie, au bénéfice des pays producteurs, d’environ 2 points de PIB. Cela signifie moins d’emplois, moins de pouvoir d’achat et une inflation supérieure aux objectifs de la Banque centrale européenne qui sera fortement tentée d’augmenter ses taux d’intérêts, renchérissant ainsi le cout du crédit et diminuant donc l’investissement.

Nous sommes donc dans une situation radicalement nouvelle. La sortie de crise impose d’inventer un nouveau modèle de développement : la conversion de nos modes de production vers un modèle écologiquement et…économiquement soutenable. Cette conversion écologique produit trois effets positifs simultanés, seuls à même de nous permettre de sortir de la crise.

Premièrement, elle diminue notre facture énergétique. Nos importations de pétrole et de gaz ont représenté une ponction sur l’économie française de près de 60 milliards d’euros en 2008, année où le pétrole a coûté 150 dollars le baril pendant… quelques jours seulement. Réduire cette facture, qui pourrait dépasser les 100 milliards par an si le prix du pétrole dépassait structurellement les 120 dollars le baril, en améliorant notre efficacité énergétique, en développant les énergies renouvelables adossées à une filière industrielle française et européenne, en inventant une économie circulaire où les déchets des uns sont les matières premières des autres, etc… permettra de conserver plusieurs dizaine de milliards d’euros par an « à la maison ». C’est la seule solution pour limiter la pression que représentera pour notre économie et pour notre pouvoir d’achat la hausse inévitable des prix de l’énergie et éviter ainsi une « récession importée » comme ce fut le cas en 2008. C’est aussi un enjeu majeur en terme d’indépendance géopolitique. Aujourd’hui, avec l’argent de la rente pétrolière, les pays du Golfe achètent massivement des actifs en Europe. Nous nous retrouvons ainsi dans la situation absurde ou au lieu d’investir dans nos propres ressources nous donnons à d’autres les moyens d’acheter progressivement nos entreprises via leurs fonds souverains…

Deuxième avantage de la conversion écologique : les modes de productions verts sont plus intensifs en emplois que les modes de production actuels. Autrement dit, comme le montrent toutes les études sur le sujet, pour chaque unité produite, ou recyclée, ils créent plus d’emplois. Pour donner un seul chiffre extrait des travaux de l’Insee : un million d’euros de chiffre d’affaires dans le raffinage du pétrole crée deux emplois directs et indirects en France. Le même million d’euros dans le solaire thermique en crée 16 ! Et ces emplois verts sont largement non délocalisables car on ne peut pas isoler une maison depuis Shanghai ou conduire un bus depuis Bangalore ! La conversion écologique de notre économie est donc un levier majeur pour lutter contre le chômage de masse actuel.

Enfin, troisième avantage, mettre en place de nouvelles normes écologiques est un moyen efficace pour développer l’investissement privé des entreprises et stimuler une nouvelle vague d’innovations destinées à réduire drastiquement notre empreinte écologique. Sans cette vague d’innovations écologiques, il n’y a aucune raison de voir les entreprises investir en Europe puisque celles ci sont déjà en surcapacité de production.

Sortir de la crise est donc possible. Faisons le savoir !

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Député européen Europe Ecologie, siège au sein de la commission des Affaires économiques et monétaires. Ancien journaliste à « Alternatives économiques »

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  • Je suis presque totalement d’accord. Sauf qu’à mon avis ces remèdes doivent s’inscrire dans le cadre d’une décroissance choisie, là ou la perspective d’une reprise possible évoque plutôt la croissance verte.

    Par ailleurs, j’ai des doutes sur l’effet inflationniste des prix des matières premières. Je pense qu’elles représentent une faible part dans la composition des prix. Au contraire, une énergie chère a un impact récessif évident (voir par exemple une étude récente du CAE sur la volatilité du prix des hydrocarbures). Le ralentissement économique induit a probablement un effet déflationniste plus fort que la hausse des prix causée au premier ordre par les matières premières. Mais des économistes ont bien dû se pencher sur la question ?

    11.01 à 13h07 - Répondre - Alerter
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