publicité
haut
Accueil du site > Actu > Conso > La prime à la casse, un bonus pour la planète ?
Article Abonné
5-01-2011
Mots clés
Transports
Automobile
Pollution
France

La prime à la casse, un bonus pour la planète ?

Taille texte
{#TITRE,#URL_ARTICLE,#INTRODUCTION}
La prime à la casse, un bonus pour la planète ?
(Crédit photo : Auntie P./Flickr)
 
Lancée fin 2008, son objectif était clair : réduire les émissions de gaz à effet de serre du parc automobile français. Mission accomplie ? Sortons la calculette.
Le Baromètre de cet article
ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
SUR LE MÊME SUJET

Pas besoin de traîner votre vieille tubarde au garage. Vous n’aurez plus de ristourne sur la nouvelle 308. La prime à la casse, c’est bel et bien fini. Lancée fin 2008, son objectif était clair : elle devait venir renforcer l’effet du bonus-malus automobile et transformer le poussiéreux parc français en une escouade de véhicules propres. Pari réussi ?

A priori, c’est tout bon. En 2010, une voiture achetée en magasin ne soufflait plus en moyenne que 130,5 grammes de CO2 par kilomètre, selon le Comité des constructeurs automobiles français contre 140 grammes en 2008, d’après l’Ademe. Mais voilà, nos routes n’accueillent pas que de rutilantes voitures. Il y a aussi la vieille guimbarde de Mamie. Pas de panique : même en incluant celle-ci, le bilan reste encore largement positif. En 2010, la voiture moyenne française (tous âges confondus) a émis 169 grammes au kilomètres, selon l’Ademe contre 176 grammes un an plus tôt. Aujourd’hui, nous économisons donc 7 grammes de CO2 à chaque kilomètre d’asphalte avalé. Soit 3,3 millions de tonnes de CO2 économisés en un an par les 37,5 millions d’automobiles en circulation sur les routes de France (1). Ce n’est pas rien. On applaudit des deux mains !

Un problème d’âge

Avant de se souvenir d’un petit détail. Pour renouveler le parc français, il n’y a pas eu de miracle : il a fallu envoyer 563 434 voitures à la casse rien qu’en 2010 (2). Et surtout en construire autant de nouvelles. Plus performantes certes, mais dont la fabrication a occasionné des émissions non négligeables. A en croire l’Analyse de cycle de vie réalisée par Renault en 2007, la fabrication d’une Laguna 3, c’est environ 4,7 tonnes de CO2 rejetés dans l’atmosphère. Certes, les chaînes de fabrication n’ont pas pondu exclusivement des Laguna. Estimons néanmoins que les processus de fabrication (et de déconstruction) sont à peu près les mêmes. En achetant leurs nouveaux véhicules en 2010 sous l’étiquette de la prime à la casse, les Français auraient émis 2,65 millions de tonnes de CO2. Le joli bilan de la prime à la casse n’est plus si souriant : seulement 650 000 tonnes économisées.

C’est alors que pointe une nouvelle question. Tous ces véhicules envoyés à la casse étaient-ils vraiment au bout du rouleau pneumatique ? Pour bénéficier de la prime gouvernementale, il fallait bien sûr déposer une voiture d’au moins dix ans. Mais dix ans, ce n’est pas très vieux. « On a vu arriver des véhicules qui fonctionnaient très bien et qui n’étaient pas forcément polluants », explique Olivier Gaudeau, secrétaire général de la Fédération nationale de déconstruction automobile. Reste qu’« en moyenne, je ne pense pas que la mesure ait modifié l’âge moyen des véhicules envoyés à la casse », précise encore Olivier Gaudeau. Les chiffres officiels confirment son intuition. A en croire un document publié par le ministère de l’Ecologie en mai 2010, les véhicules envoyés au rebut dans le cadre du programme de prime à la casse avaient en moyenne « quinze ans et sept mois d’âge ». En 2008, les chiffres de l’Ademe donnaient, eux, une moyenne d’âge des véhicules hors d’usage de douze ans. Pas de panique donc. La plupart des véhicules envoyés à la décharge avaient des kilomètres au compteur.

Un peu vite au broyeur ?

Mais ils ont parfois fini un peu vite au broyeur. Car dans les casses du pays, ce fut l’engorgement. En 2009, comme en 2010. Les chiffres officiels ne sont pas encore parus mais « la filière a fonctionné à plein régime. On a eu environ 400 000 à 500 000 véhicules en plus chaque année », estime Olivier Gaudeau. Ainsi « les professionnels ont été obligés de stocker des véhicules dans des sites pas forcément dédiés à cet effet, parfois hors-la-loi. Et dans certains cas de les traiter très rapidement, c’est-à-dire de simplement les dépolluer avant de les mettre au broyeur. On a récupéré une masse de véhicules mais la masse de matériaux et de pièces valorisées n’a pas été énorme. » Alors si l’envie reprenait au gouvernement d’instituer une telle prime ? Il faudrait plus d’anticipation, réclame la filière. Pour que le bilan soit meilleur du berceau de nos titines à leur tombe.

(1) Si on estime que chaque voiture parcourt en moyenne chaque année 12 798 kilomètres (estimation pour 2008 publiée dans un document du ministère de l’Environnement.

(2) Chiffres du ministère de l’Industrie arrêtés au 14 décembre 2010.

Faites réagir vos proches, diffusez l'info !
Vous aimez Terra eco ? Abonnez-vous à la Newsletter

Rédactrice en chef à « Terra eco ».

TOUS LES COMMENTAIRES
COMMENTAIRES SÉLECTIONNÉS
RÉPONSES DE LA RÉDACTION
Trier par : Plus récents | Plus anciens
Affichage : Voir tout | Réduire les discussions
Soyez le premier à réagir à cet article !
PUBLIER UN COMMENTAIRE

Un message, un commentaire ?

  • Se connecter
  • Créer un compte

publicité
1
publicité
2
    Terra eco
    Terra eco
publicité
3
SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
publicité
bas