Boues rouges en Hongrie : les riverains ne savaient pas

Partout les mêmes photos de berges brûlées où coulent une eau teintées de rouge, de terres agricoles, de maisons envahies… C’est ce que l’on trouve tout au long des 46 pages du rapport de Robin des Bois qui s’est rendue en Hongrie un mois et demi après la rupture de la digue qui retenait 1 million de m3 de boues rouges. L’association voulait tirer les leçons de la gestion de la catastrophe. Or d’après les témoignages recueillis sur place, « les populations riveraines n’ont jamais été informées des risques liés au stockage de boues rouges à proximité de leurs habitations ». Et en seulement huit minutes, la coulée était dans le village le plus proche. Seule alerte donnée : « Les policiers sont passés en voiture en criant “l’eau arrive montez vite le plus haut possible” », raconte un rescapé.

L’association déplore également la gestion des déchets, floue et sans véritable tri. Et recommande de mettre sur pied « des plans préventifs »pour ce genre de situations. A l’avenir, « la principale inquiétude vient des puits, nombreux dans la région », mais aussi de la pollution de l’air. « Au mois d’octobre, les seuils ont été dépassés sept jours à Devecser et six jours du 1er au 11 novembre. » Quant au millier d’hectares de terres agricoles et aux deux zones Natura 2000 touchées – réseau européen qui rassemble des sites naturels à la flore et à la faune remarquables –, le mal est fait et la réhabilitation sera longue.