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29-09-2005
Mots clés
Finance
Marques, Marketing
France

La roulette russe du crédit "revolver"

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Deux clics, un coup de fil et 5000 euros tombent dans les cinq minutes. C'est le miracle du crédit revolving. Mais attention au retour de boomerang.
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Un pouvoir d’achat en chute libre, une consommation morose, un porte-monnaie dépressif... Pas d’inquiétude, ils ont la solution. Ils, ce sont les multiples organismes de crédit. Covefi, Cetelem, Finaref, Cofidis, Sofinco ou Cofinoga. La plupart sont possédés par deux grands groupes, BNP Paribas et Crédit Agricole. Impossible d’échapper à leurs sollicitations, ils font feu de tout bois : dans la boîte aux lettres, au téléphone ou sur Internet. Dès que votre boîte mail s’ouvre, un bandeau vous offre "de 1500 à 5000 euros disponibles à la date de votre choix...". C’est du crédit revolving, renouvelable ou permanent.

Le principe est simple. Mettre en 24 heures une réserve d’argent à disposition d’un particulier dans laquelle celui-ci peut piocher à tout moment. Il rembourse généralement de petites mensualités qui renflouent en même temps cette réserve. D’où la permanence de ce crédit, sans limite dans le temps. Le tout à un taux d’intérêt défiant toute concurrence. Alors que la plupart des prêts, immobilier par exemple, affichent des taux compris entre 3% et 6%, le taux du crédit revolving est basé sur celui de l’usure, entre 16% et 19% ! Difficile à vendre ?

Crédit cadeau

"C’est la vache à lait des crédits à la consommation, affirme Vanessa Dagand, spécialiste du secteur bancaire à UFC-Que Choisir. Dans ce genre de crédit, le taux n’est pas déterminant pour le consommateur. Il est attiré par autre chose." La facilité de leur obtention d’abord. Le dossier est bouclé en deux temps, trois mouvements. Pas de réelle vérification des antécédents financiers de l’emprunteur, pourtant obligatoire. Tout est basé sur ce que le client veut bien déclarer. Un clic de souris ou un coup de fil plus loin, les euros tombent du ciel. Produit financier, a priori sérieux, le revolving est néanmoins vendu comme de l’électroménager. Et les cadeaux pleuvent ! La campagne du moment de Covefi offre par exemple un baladeur MP3 pour tout dossier ouvert. Certains encarts publicitaires n’hésitent pas à habiller les sommes proposées à l’emprunt en... boules de Loto !

Autre argument de vente, la prétendue "gratuité" du service. "On ne paye pas... si on ne l’utilise pas". Quelle nouvelle ! Il y a aussi plus insidieux. Heureux acquéreur de l’écran plat 16/9 de ses rêves, l’emprunteur souhaite payer en plusieurs fois. On lui propose - voire impose - la carte du magasin. Une carte aux talents multiples permettant d’accumuler des points, d’obtenir des réductions et surtout de se constituer une réserve d’argent. Souvent à l’insu du client, mal informé, ce crédit revolving caché coûtera au final beaucoup plus cher qu’un crédit classique.

Contrats illisibles

"Tu y mets le doigt et le corps y passe tout entier, raconte un ancien "revolving addict". C’est l’histoire du tonneau des Danaïdes... à l’envers. On ne cesse de puiser dans une réserve qui se remplit sans cesse, et les remboursements grimpent. Pour surnager, certains contractent alors d’autres crédits pour rembourser le précédent. La Banque de France a établi le profil-type de ces victimes. 58% d’entre-elles vivent seules avec au moins un enfant à charge et ont entre 35 et 55 ans. Une forte majorité sont des ouvriers ou employés. "Le système a été perverti. Le crédit revolving est plutôt destiné aux revenus conséquents, qui veulent de l’argent tout de suite sans entamer leur portefeuille d’actions ou leur épargne. Et qui se moquent de payer de forts taux d’intérêts", s’exclame Jean-Pierre Leroy, consultant pour l’Organisation générale des consommateurs (Orgeco).

Devant tant de détresse, la loi de sécurité financière, votée en 2003, devait encadrer la publicité et clarifier la gestion de ces crédits. Mais, "les publicités relatives au crédit revolving sont toujours aussi trompeuses", déplorait en janvier dernier, Jean-Christophe Lagarde, rapporteur de la Commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale. Et les contrats restent illisibles. D’après un rapport de cette Commission, 80% des personnes surendettées ont recours au crédit revolving. Et la plupart de ces naufragés du crédit en traînent, en moyenne, plus de quatre chacun.

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  • Thierry (Caisse d’Epargne) : > La roulette russe du crédit "revolver"

    Non, les banquiers ne sont pas seulement là pour soutirer les économies de leurs clients. Votre article sur le crédit revolving me semble très partisan. Vous oubliez que ce type de crédit a été inventé pour les familles aux revenus aisés nécessitant des appoints de trésorerie. Ce n’est qu’au fur et à mesure que cet objectif a été détourné et ces crédits revolving sont devenus l’apanage de ménages endettés, et entraînés dans des spirales difficiles.
    Cessons de considérer le banquier comme un simple agent commercial. Nous sommes là pour rendre service à nos clients. Et d’ailleurs, si vous ne souhaitez pas déposer votre épargne dans les banques, utilisez la bonne vieille méthode du matelas. Mais sans garantie, aucune, pour vos intérêts !

    6.10 à 15h18 - Répondre - Alerter
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