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13-12-2010
Mots clés
Société
Climat
France
Monde
Billet

Converser de délicieuses banalités

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Converser de délicieuses banalités
(Crédit photo : Nicholas_T/Flickr)
 
Parler de la pluie, de la neige ou du beau temps… Des discussions moins futiles qu'on ne le croit.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Il pleut, il neige, il vente. Que de beaux sujets de conversation ! Questions importantes pour adapter son costume aux rigueurs du climat et… aux yeux des autres. Souvent, on tient ces sujets pour futiles. Ou alors, il n’est légitime d’en parler que pour dénoncer la situation insupportable des SDF. Situation, il est vrai, qui mérite l’immense indignation à laquelle nous invite Stéphane Hessel dans son dernier petit livre : Indignez- vous !

Mais au-delà, ce sujet n’est point futile. Le climat est important. Aujourd’hui. Il le sera demain. On ne « vit pas pareil » quand il fait soleil ou quand il pleut. Froid ou chaud. Les enfants sont toujours réjouis des fermetures exceptionnelles des écoles. Et que de beaux sujets de conversation quand la nature se révolte ! Elle nous rappelle ainsi que nous sommes bien petits, là pour bien peu de temps, non « maîtres et possesseurs de la nature » mais œuvres de nature dans la nature même.

Avec, il est vrai, un « plus » passionnant de culture et de folie. Et d’amour des autres que les conversations les plus banales nourrissent. Une étudiante, Jennifer Buyck, a eu devant le jury où elle défendait sa thèse cette semaine cette formule : « Que serions-nous sans l’existence des histoires qui n’existent pas ? » Magnifique. La vie est imaginaire, mâtinée de réel. Pas de réel seul. Nos conversations sur la pluie et le beau temps l’illustrent tous les jours. Et heureusement. Mais pourra-t-on encore converser de ces délicieuses banalités en 2050, voire en 2500 ? Pas si sûr si on écoute les spécialistes du climat réunis à la conférence de Cancún.

Moi, bien sûr, je ne connais pas les causes du changement climatique. Mais le réchauffement, lui, semble incontournable. Ce n’est pas une raison pour qu’« alerte orange » nous terrorise tous les matins. Cette société de la peur qui remplace une société de l’information et de la confiance est pesante. Alors agissons sereinement pour qu’il y ait encore des gens en 2500 pour parler de la pluie et du beau temps.

- Retrouvez les chroniques de Jean Viard sur le site Internet du Journal du Dimanche.

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Sociologue et directeur de recherches au Centre d’étude de la vie politique française (Cevipof)

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  • La peur n’est pas mobilisatrice. Mais je pense que "la société de la confiance" est une grave erreur. Ca fait près de deux mois que j’ai cessé toute activité professionnelle pour m’informer et réfléchir. Beaucoup d’éléments laissent penser que notre confiance implicite en nombre de théories et d’institutions n’est pas vraiment justifiée. Je milite plutôt pour un "réveil des peuples", une réappropriation des grands enjeux par l’opinion là où les "experts" sont visiblement un peu trop dans l’inertie.

    14.12 à 12h21 - Répondre - Alerter
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