Gaz de schiste en France : permis de polluer ?

Sur la carte colorée, « un gigantesque V de Montelimar au Nord de Montpellier, remontant à l’Ouest le long du parc naturel des Cévennes » marque la zone de trois permis de prospections accordés par le ministère du Développement durable. Réalisée par le site Owni, cette carte illustre la discrète ruée vers les gaz de schistes en France, ces gaz piégés dans des roches poreuses.

Il ne s’agit pour l’instant que de prospection. Mais sur une autre image publiée par Owni - satellite cette fois - on observe déjà l’impact sur le paysage de l’exploitation en cours au Colorado : le sol est criblé de points blancs, « le désert s’est hérissé de puits de gaz de schiste tous les 200 mètres ». D’autres problèmes - invisibles du ciel - se posent : celui « de l’approvisionnement en eau nécessaire à l’exploitation des gaz de schiste se posera à un moment ou à un autre », reconnait-on au ministère de Nathalie Kosciusko-Morizet. Autre risque : « la contamination des eaux souterraines par les polluants inclus dans le liquide de fracturation », souligne Owni qui a synthétisé le processus industriel et ses inconvénients dans une animation interactive (ci dessous).

Les opposants commencent à donner de la voix, surtout au Canada où l’appel à la mobilisation est relayée par des artistes. Pendant ce temps là, les compagnies texanes, tout comme Total et GDF, allongent des millions d’euros pour accélérer la recherche. Il faut dire que l’enjeu est de taille : « ces gisements non conventionnels remettent en cause la suprématie gazière de la Russie et des pays du Golfe et pourraient redessiner la carte du monde des hydrocarbures », conclut Owni.