Grenelle, Nagoya… l’important est d’avancer !

Généralement, un élu agit avec circonspection et a tendance à différer les décisions difficiles à prendre. Ainsi, par exemple, il va se dire que soutenir la création d’une taxe carbone, même s’il propose d’en supprimer une autre équivalente, est une pilule que n’avaleront pas ses électeurs. Les élections, c’est demain ou bientôt, si tôt que le souvenir de l’imposition proposée ne sera pas oublié… Compte tenu cette périodicité si courte entre deux scrutins, des solutions provisoires sont privilégiées. Alors on avance, mais au ralenti.

Puis il y eut le Grenelle et un coup d’accélérateur. Les périls écologiques étaient exposés et les médias ont relayé les constats scientifiques, les péripéties des réunions, et les débats parlementaires qui aboutirent à deux lois. Sommes-nous pour autant sortis de l’impasse où nous conduisaient les politiques antérieures ? Bien sûr que non. Mais au moins, les lignes bougent. Et l’espoir existe. Avant on allait dans le mur sans même s’imaginer le mur. Maintenant on voit le mur et déjà des décisions sont prises pour l’éviter.

Ce qui se passe en France se passe aussi à l’échelon international. La Conférence de Nagoya, comme le Grenelle, fut d’une grande utilité. Ces deux événements contribuent à la réorientation des politiques, à ce qu’elles s’établissent sur les possibilités – limitées – qu’offre la planète, visent à stopper les dégradations que nous avons fait subir à la biosphère, et cherchent à améliorer le futur des humains. Ces événements sont des jalons sur la chemin des Terriens de tous pays.

Comme toujours, il y a les impatients, ceux qui veulent aller plus vite et plus loin. Ils ont raison : la maison brûle et nous regardons encore ailleurs. Il y a les pragmatiques : ce qui est décidé dans le bon sens est toujours bon à prendre. Ils n’ont pas tort. L’important est d’avancer. Oui mais en évitant autant que faire se peut les coups de frein. En évitant aussi les excès de vitesse qui peuvent provoquer des accidents. Des millions d’habitants sont concernés dans chaque pays : il importe qu’ils adhèrent aux objectifs.

Le gros problème vient des Etats-Unis qui sont à la traîne… et ce n’est ni demain ni après-demain qu’ils envisagent de signer les accords internationaux. Les pays signataires vont avancer sans eux, rendant ainsi leur isolement intenable. C’est cela qui importe : avancer.