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22-10-2010
Mots clés
Biodiversité
Monde
Chronique

Notre combat : moins de murs et plus de ponts !

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Notre combat : moins de murs et plus de ponts !
(Crédit photo : Lidewijde)
 
C'est le retour de notre chroniqueur à antennes : à l'occasion de la Conférence sur la biodiversité de Nagoya, le grand capricorne Cerambyx cerdo milite pour un nouvel aménagement du territoire, salutaire pour les insectes, les reptiles, les batraciens…
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Chers amis humains,

C’est d’un étonnant paradoxe du comportement de votre espèce, un de plus, que je voudrais vous parler. A mesure que vous détruisez les milieux proches de chez vous, que vous repoussez les zones agricoles, maraichères et les espaces naturels plus loin des centre-ville, croît en vous le désir, comme par remords, d’aller vous ressourcer dans la nature, voire de tenter de vous y installer. Vous lorgnez donc sur ce petit pavillon à la campagne, pas trop loin de la ville. Las, ce petit coin de paradis sera bien vite absorbé par la ville, qui telle le plat national grec dans ce film culte L’attaque de la moussaka géante, s’étale, s’étire, s’étend, et finit par tout recouvrir.

Alors bien sûr, vous habitez plus loin de votre lieu de travail. Il vous faut donc des autoroutes, des rocades, des ronds-points… Habitant loin du centre-ville, vous n’avez plus d’autre choix que de faire vos courses au supermarché, et là encore, il vous faudra des routes, et des parkings. Le week-end, lassé de tout ce béton, vous roulez, vous tgvez, vous volez, jusque vers des horizons plus dégagés. Ne sachant plus reconnaître – parce que vous n’avez jamais appris ou parce que vous avez oublié – la biodiversité de chez vous et ce qu’elle a de propice à l’apaisement et à l’émerveillement, vous allez chercher l’exotisme à grande vitesse.

Faut-il pour autant que votre addiction à la vitesse et à l’hypermobilité se fasse systématiquement au détriment de notre mobilité à nous, les vivants non-humains ? Vos villes, vos rocades, vos lignes à grande vitesse, vos autoroutes ou vos zones commerciales s’étendent à perte de vue autour des grandes villes et sont devenues pour nous des barrières infranchissables.

Chaque année, vous perdez – nous perdons -, et ce, rien qu’en France, 60 000 hectares de terres agricoles ou d’espaces naturels, recouverts de béton ou de bitume. L’équivalent d’un département tous les dix ans ! Votre appétit d’espace croît dix fois plus vite que votre population ! « Les hommes construisent trop de mur et pas assez de ponts », disait l’un d’entre vous, Isaac Newton.

Nous voilà, nous, insectes, amphibiens, reptiles et autres membres de cette « petite faune » que vous ne remarquez même plus, piégés par des murs infranchissables. Et ce, alors même que, toujours de votre fait, le climat change et que nous aurions besoin de pouvoir nous déplacer pour nous adapter, tant bien que mal. Alors même que, à cause de la raréfaction de nos habitats naturels et des pollutions diverses dont vous nous faites l’honneur, nos effectifs sont en chute libre depuis des décennies. Alors même que nous aurions bien besoin de rencontrer nos semblables, ceux qui sont de l’autre coté de la ville ou de la route, pour brasser un peu nos gènes et tenter de sortir de cette dynamique d’extinction dans laquelle nous sommes en train de sombrer…

Pourtant, nous ne demandons pas grand-chose : juste un peu moins de murs et un peu plus de ponts… Nous ne prenons pas beaucoup de place, vous savez. Laissez nous quelques îlots de nature préservée, à l’abri autant que possible des pesticides, dans lesquelles nous pourrions trouver gîte et couvert adaptés à nos besoins. Reliés entre eux par des haies diversifiées, des bordures de cours d’eau arborées et des bandes ou les herbes hautes, les fleurs sauvages et les arbustes auraient leur place, au lieu de ces déserts monotones de pelouses tondues que vous nous laissez parfois… Nous avons besoin que vous nous fassiez une petite place en lisière de vos champs, dans et autour de vos villes, dans vos zones d’activités, le long de vos routes, autoroutes et voies de chemin de fer… Ces petits îlots interconnectés, ce n’est peut être pas beaucoup, et ça ne vous demanderait pas un gros effort. Mais pour nous ce serait déjà tellement…

Un ami humain m’a dit que c’était en projet. Que vous appeliez ça la « trame verte et bleue » et que ce n’était plus qu’une question de temps avant qu’on la voie se répandre sur le territoire. Alors je me prends à espérer. Mais ne tardez pas trop, parce que moi, en attendant, j’ai le « trame blues »…

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