Idées vertes (et pas mûres) |
Par Karine Le Loët |
Ikea, la récup’ et mon étagère Billy |
Ikea, c’est Tistou les pouces verts au pays de Belle des Champs. Du vert, du vert et encore du vert. L’entreprise a déjà fait son bilan carbone (plus ou moins exhaustif), promet de généraliser les ampoules basse consommation d’ici à fin 2010, fournit des emballages de meubles toujours plus compacts, propose un service de covoiturage pour ses clients ou une livraison gratuite aux usagers des transports en commun.
Que pouvait-elle encore inventer ? Une deuxième vie pour ses meubles, pardi ! Sur son site (et parallèlement sur Blocket, l’un des plus gros sites suédois de produits d’occasion), les clients peuvent vendre et acheter les célèbres étagères Billi, la table basse Lack ou la tour CD de tout trentenaire-locataire qui se respecte. Pour l’instant, l’expérience est limitée à la Suède. « Il s’agit de prendre une responsabilité environnementale sur l’avenir à long terme de nos produits et de permettre à nos clients de participer à la protection de l’environnement », a déclaré le PDG Peter Agnefäll cité par le Time.
Philanthrope jusqu’au bout de son sac bleu réutilisable, le géant a promis qu’il n’encaisserait pas un öre (centime suédois pour les incultes) sur les échanges. C’est beau non ? C’est surtout l’occasion pour Ikea de couper définitivement l’herbe sous le pied du site « IloveIkea.se » dédié à la vente de meubles Ikea d’occasion. Après un jugement l’an passé, le site a dû être renommé « billyandfriends.se ». Mais on a beau applaudir, on est un peu perplexe. Récupérer c’est bien, à condition que les meubles ne meurent pas – trop vite – de leur belle mort. Je ne sais pas vous, mais moi je n’ai jamais réussi à faire survivre un meuble Ikea plus de deux déménagements. Deux démontages et remontages ont finalement eu raison de ma Billy. Paix à son âme. Elle n’ira pas réchauffer le coeur d’un autre foyer.
Rédactrice en chef à « Terra eco ». |
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