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17-09-2010
Mots clés
Energies
Electricité
France
Chronique

« Il faut une politique énergétique en 3D »

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« Il faut une politique énergétique en 3D »
(Crédit photo : Jamiecat)
 
Pour l'ancien responsable de Greenpeace, Bruno Rebelle, la monoculture énergétique mène la France dans le mur. La solution existe. Elle se déploie en 3 volets.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Les décisions prises récemment sous couvert de rigueur budgétaire – rabotage des crédits d’impôt sur les investissements écologiques et baisse des tarifs de rachat du photovoltaïque – démontrent une nouvelle fois la résistance de l’Etat à engager une réforme en profondeur de la politique énergétique. Comme le rapportent d’autres observateurs (voir Les Echos du 6 septembre dernier), l’objectif de ces mesures n’est en fait pas seulement budgétaire : il s’agit bien de freiner le développement des capacités de production d’énergie renouvelable. Cette analyse est malheureusement confirmée par les contraintes posées au développement de l’éolien qui commençait enfin à décoller.

Une fois encore, le modèle énergétique français – concentration des moyens de production d’électricité et monoculture industrielle – résiste au changement, en dépit des preuves évidentes que ce modèle n’est pas durable. D’une part, la France reste excessivement dépendante de ressources primaires qu’il faut importer : pétrole, gaz et uranium génèrent une facture annuelle de plus de 50 millions d’euros. D’autre part, l’illusion d’une production électrique abondante et prétendument peu chère, a occulté de manière récurrente la nécessité d’engager des efforts structurels d’économie dans l’habitat et les transports, postes à la fois très consommateurs et très émetteurs de gaz à effet de serre.

Au-delà de la priorité qu’il faut donner, sérieusement, à la sobriété (consommer moins d’énergie) et à l’efficacité énergétique (offrir des services équivalents en utilisant moins d’énergie), une autre approche consisterait à engager une réforme en 3D de la politique énergétique : déconcentration, décentralisation et diversification.

La déconcentration consiste à penser la production d’énergie (notamment d’électricité) à partir de sources multiples, ayant chacune un potentiel unitaire réduit mais dont la compilation permet de couvrir des besoins importants : solaire thermique et photovoltaïque, récupération de chaleur sur les réseaux d’eaux usées, micro-éoliennes intégrées aux bâtiments… Autant de solutions jusque-là négligées ou freinées dans leur développement.

Composante logique de la déconcentration, la décentralisation permet de produire au plus près des besoins, donc de réduire les investissements dans les réseaux et pour ce qui concerne l’électricité de limiter les pertes sur les lignes à très haute tension favorisant ainsi une plus grande efficacité globale du système.

Enfin, il est urgent de diversifier, c’est-à-dire de penser toutes les solutions possibles dans les trois grands domaines d’usages de l’énergie : la production de chaleur pour le chauffage, l’eau chaude sanitaire et certaines activités industrielles ; la mobilité des personnes et des marchandises ; et les usages spécifiques de l’électricité (éclairage, appareillages électriques et électroniques, moteurs). Il est évident que cette diversification sera d’autant plus facile à engager quand nous auront engagé déconcentration et décentralisation. C’est en effet dans les territoires que les choix les plus pertinents seront proposés, au plus près des citoyens, en connaissance des besoins et des potentiels spécifiques locaux.

A ceux qui voudraient nous faire croire qu’une telle approche marquerait une forme de repli protectionniste à l’heure européenne, nous répondrons qu’à l’évidence cette politique territoriale de l’énergie devrait être développée dans toute l’Europe et dans le monde entier. Et nous aurons toujours besoin d’un certain nombre de grandes unités énergétiques pour assurer le lissage de la production nécessaire à la couverture des besoins de nos sociétés en complément du maillage d’unités de production déconcentrées, décentralisées et diversifiées. C’est probablement ce modèle qui nous permettra à terme de combiner au mieux sécurité d’approvisionnement et réduction durable de la facture énergétique.

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Directeur de Synergence, Agence conseil en développement durable - Ancien responsable de Greenpeace en France et à l’international

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