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10-09-2010
Mots clés
Technologie
Energies
Urbanisme
Europe

Nous sommes tous des radiateurs en puissance

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Nous sommes tous des radiateurs en puissance
(Crédit photo : Jernhusen)
 
Chauffer un immeuble en récupérant l'énergie produite par les passagers du métro ou les voyageurs d'une gare, sur le principe, c'est possible. Stockholm l'a déjà fait. Paris y pense.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Un jour, vous aurez peut-être envie de parcourir les galeries du métro en courant, en sautant, ou en faisant des roulades. Heureux à l’idée de tous ces foyers réchauffés par votre chaleur corporelle. Un jour oui, mais pas demain. La semaine dernière, l’agence Reuters annonçait que le bailleur social Paris Habitat planchait sur un nouveau système : capter les calories émises par les passagers et par la circulation des rames pour alimenter le système de chauffage d’un immeuble voisin, rue Beaubourg à Paris. « Lors des visites d’investigation préliminaires, les collaborateurs de l’office ont découvert dans le sous-sol du bâtiment, un escalier qui débouche en contrebas sur les rails de la ligne 11 du métro », confirme Paris Habitat dans un communiqué. Certes. Mais au téléphone, l’agence préfère rester très prudente. Le projet n’en est encore qu’au stade de l’étude, martèle-t-on au service de presse qui ignore encore s’il sera « techniquement faisable ».

Il n’empêche. Récupérer l’énergie des corps, de l’éclairage ou de machines, d’autres l’ont déjà fait. A quelques milliers de kilomètres de Paris, la gare centrale de Stockholm utilise les mouvements de ses 250 000 usagers quotidiens pour réchauffer l’air d’un complexe de bureaux situé à quelques encablures. Plus précisément, les ingénieurs pompent la chaleur dégagée incidemment par le système d’air conditionné chargé de refroidir les lieux. Résultat : 20% d’énergie économisée à l’arrivée.

« Le métro : un véritable caisson de céramique »

Pourrait-on imaginer un tel dispositif à la gare du Nord ? Après tout, ce sont pas moins 500 000 personnes qui circulent chaque jour dans ses entrailles. Sauf qu’elle n’est pas pourvue d’un système de refroidissement. Or « c’est difficile de capter simplement la chaleur dans l’air. Il faudrait un système beaucoup plus sophistiqué que le nôtre », explique Klas Johansson de Jernhusen, la société à l’origine du système suédois. « La gare du Nord est un immense volume avec une grande surface vitrée. Entre la température sous la verrière et celle au niveau des pieds des gens, il y a une grande différence. Comment pourrait-on placer des capteurs ? », s’interroge à son tour Samuel Rémy, architecte, fondateur de l’atelier « Juste avant l’aube ». En revanche, pomper la chaleur du métro lui semble plutôt malin. « Le métro, c’est sous terre, c’est bien isolé, il y a beaucoup de gens qui circulent, explique-t-il. Et puis c’est un véritable caisson de céramique. Les parois sont très réfractaires à la chaleur. »

Reste quelques difficultés à surmonter, notamment l’encrassement du système d’échangeur entre le métro et l’immeuble. Car l’air du métro est particulièrement souillé. Au delà de ces obstacles, combien pourrait coûter un tel système ? Installer une pompe à chaleur, « ce n’est pas beaucoup plus cher qu’un système de ventilation classique », explique Oliver Schneider, directeur de « Facility : Innovate », une entreprise de Recherche et développement qui développe des techniques d’écoconstruction. A Stockholm, le système n’a couté que 22 000 euros assure la société Jernhusen. Seule obligation : « Il faut avoir un lieu avec un excès de chaleur et un autre trop froid à proximité. Plus la distance est grande, plus on risque de perdre de la chaleur en route », explique Klas Johansson. A Stockholm, la gare et l’immeuble de bureaux ne sont séparés que de 70 mètres.

Dans le cas de l’immeuble de la rue Beaubourg à Paris, c’est encore mieux : le couloir du métro et le bâtiment sont reliés par un escalier. Mais les deux entités n’appartiennent pas au même propriétaire, contrairement à l’exemple suédois : de quoi entraîner d’âpres négociations sur la propriété de l’air ambiant !

Emprisonner la chaleur l’été, la restituer l’hiver ?

Reste un système prometteur. « Notre corps produit en continu environ 100 watts d’énergie, précise Oliver Schneider. Rien qu’en se déplaçant, en restant debout ou en travaillant. Aujourd’hui, on est souvent obligé de refroidir les locaux artificiellement pour se débarrasser de la chaleur excessive mais on pourrait se passer de chauffage si on arrivait à la redistribuer ou à la stocker. » Stocker mais jusqu’à quand ? Pourra-t-on un jour emprisonner la chaleur d’un bâtiment en été et la réinjecter en hiver ? « Pour le moment, le stockage à longue durée en est encore au stade du labo. »

Sources de cet article

- Le site de Thefacility
- Le site de Paris habitat
- Le site du centre Kungbrohuset à Stockholm

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