Dans le golfe du Mexique, la nouvelle d’un incident sur une plateforme exploitée par la compagnie Mariner Energy – dont le siège est à Houston au Texas – a fait figure d’électrochoc. La région se remet en effet à peine d’une marée noire longue de cinq mois provoquée par l’incendie puis le naufrage de la plateforme Deepwater Horizon – exploitée par BP – en avril dernier. La nouvelle a également provoqué une onde de choc chez les sociétés pétrolières qui s’efforçaient de convaincre, tant bien que mal, l’opinion publique américaine qu’une telle catastrophe écologique n’aurait jamais dû avoir lieu et l’administration Obama qu’un moratoire sur l’industrie du forage en eaux profondes aurait un impact désastreux sur l’économie de la région.
Selon les premières informations, les 13 employés de la compagnie Mariner Energy qui se trouvaient sur la plateforme se sont jetés à l’eau avant d’être rapidement secourus. Et l’accident n’aurait pas non plus provoqué de marée noire malgré la présence d’une mince bande de pétrole autour du site. Les causes de l’accident n’ont cependant pas encore été déterminées et les médias américains, tout comme les autorités, restent prudents quand il s’agit de juger de la sévérité de l’incident. Si la plateforme ne se situait pas en eaux profondes – contrairement à celle exploitée par BP–, l’accident a cependant relancé le débat sur le bien-fondé du forage en mer.
L’incident complique les efforts de l’industrie pour présenter la marée noire provoquée par le naufrage de la plateforme Deepwater Horizon comme un accident exceptionnel résume le Wall Street Journal. Le quotidien cite les propos d’un consultant dans le secteur de l’énergie qui estime que cet incident risque de galvaniser les représentants démocrates au Congrès qui cherchent à réguler de manière plus stricte l’industrie pétrolière.
De leurs côtés, les écologistes ont sauté sur l’occasion pour déclarer que ce nouvel incident prouvait à ceux qui ont la mémoire courte les dangers du forage en mer. Dans un communiqué de presse publié sur le site du Sierra Club, Michael Brune, le directeur de l’une des plus importantes associations écologistes du pays, rappelait ainsi qu’il était hors de question de laisser les multinationales mettre les travailleurs américains et les eaux du pays en danger alors que leur seule motivation est d’enregistrer des bénéfices records et que l’Amérique ferait mieux de laisser dépérir cette industrie sale et obsolète pour investir dans les énergies propres.
Affichage : Voir tout | Réduire les discussions