En Italie, un climat de faim dans le monde

Pour célébrer Thanksgiving, Tony Hall, l’ambassadeur des Etats-Unis auprès de l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture - la FAO, dont le siège est à Rome - avait convié quelques huiles autour d’une dinde rôtie. Petite formalité préalable, tirer un carton au sort, afin de définir le plan de table, selon trois catégories. Les plus chanceux prirent placent autour de la dinde. Les "intermédiaires" se virent proposer un bol de riz et de haricots. Les moins chanceux, un bol de riz froid, à consommer à l’extérieur, sous une tente. Une façon de rappeler que 60% de la population mondiale ne mange pas à sa faim. Les manières peu diplomates de Tony Hall semblent avoir fait des émules : quelques jours plus tard du côté de Venise, un groupe d’altermondialistes s’est offert un banquet dans un restaurant gastronomique, avant de partir en laissant la note de 2000 euros. Une autre note, manuscrite, expliquait ce geste : le restaurateur ayant accueilli une réunion de l’Otan en novembre, les "alters" entendaient faire de lui une victime collatérale de la guerre et de la pauvreté.