3,6 milliards de dollars

3,6 milliards de dollars (2,7 milliards d’euros), soit l’équivalent de 113 Airbus A380 payés cash. C’est la somme réclamée par l’Equateur pour laisser son pétrole dormir tranquille dans le sous-sol du parc naturel Yasuní, réserve de biodiversité. Après moults rebondissements, le pays doit signer ce mardi un accord avec le Programme des Nations unies pour le développement qui devra administrer le fonds Yasuní ITT (du nom des trois gisements pétroliers : Ishpingo, Tiputini et Tambococha). Un bas de laine prêt à recueillir les dons des nations, entreprises ou riches individus qui voudraient aider Quito à protéger son parc naturel. L’Allemagne, l’Espagne, la Belgique, la France et la Suède ont d’ores et déjà annoncé leur soutien.

Si, comme prévu, l’Equateur n’exploite pas ces 846 millions de barils d’or noir qui reposent dans son sous-sol, le pays andin évitera le rejet de 407 millions de tonnes de dioxyde carbone dans l’atmosphère. En se basant sur le prix du carbone dans les marchés d’échange, Quito a donc évalué à 7 milliards de dollars l’économie réalisée pour la planète. Généreux, l’Equateur entend ne faire régler à la communauté internationale que la moitié de la somme et propose même l’échelonnement du paiement sur douze ans. Une initiative qui confirme en tout cas une tendance lourde actuelle : la monétarisation de la nature.