L’organisation d’une manifestation représente, en moyenne, pour chaque participant la production de 500 g de déchets, dont plus de la moitié est facilement valorisable ; la consommation de 100 g de papier et celle de 200 Wh d’énergie [1]. Voilà de quoi faire réagir l’éco-festivalier qui sommeille en vous.
1/ En transport en commun, je me déplacerai
Vous rêvez de partir en voiture, cheveux au vent et liberté au volant ? Pensez au minimum au covoiturage. Le site Festivalsrock.com propose par exemple une option covoiturage pour tous les grands événements européens. Les professionnels aussi, comme covoiturage.fr, couvrent bien le terrain des festivals. Mais pensez surtout à prendre le train. Les organisateurs mettent très souvent en place des navettes gratuites depuis la gare la plus proche du lieu des festivités.
2/ Les labels, je scruterai
Votre mission ne sera guère difficile puisqu’il n’existe aujourd’hui qu’un seul label dédié aux festivals : Green’n’Clean. Décerné par Yourope, association européenne des festivals, il garantit une prise en compte de l’environnement, mais aussi de la sécurité et de la santé au travail. le Paleo Festiva, qui se tient en Suisse jusqu’au 25 juillet (225 000 spectateurs en moyenne) fait référence avec une « charte des valeurs » pointue : énergies vertes, prévention auditive, politique des stagiaires ou encore accès des handicapés sur le site.
3/ Mon gobelet, je chérirai
Bonne nouvelle, les gobelets recyclables, ou mieux, consignés, se généralisent sur les festivals. Sachant que les gobelets jetables peuvent représenter jusqu’à 80% des déchets collectés au cours d’une manifestation, c’est pas du luxe. A Saint-Nazaire par exemple, le festival de musiques du monde Les Escales a fait appel au collectif Ecocup qui met en circulation 60 000 gobelets consignés. Vous payez votre boisson + 1 euro pour le gobelet, monnaie qu’on vous rendra si vous pensez à ramener le verre au bar, donc si vous n’avez pas trop abusé de l’alcool...
4/ Les toilettes sèches, je viserai
Vérifiez toujours que vous avez bien pris la file des toilettes sèches. Leurs versions chimiques consomment 250 litres d’eau par cabine et utilisent des produits polluants. Il n’y pas pas que les petits festivals ruraux qui proposent des toilettes sèches, même les grosses machines s’y mettent. Les Vieilles Charrues ne comptaient que 10 toilettes sèches en 2004. Il y en avait 120 cette année.
5/ Le billet électronique, je sélectionnerai
N’ayez pas la nostalgie des affiches de concert arrachées au petit matin et collées au-dessus de votre lit, l’avenir est au virtuel. Fabriquer une seule feuille de papier A4 (80 g/m²) nécessite en moyenne 10 Wh d’énergie, soit 10 mn d’éclairage d’une ampoule de 60 watts. Alors privilégiez le surf sur les sites Internet des festivals et l’option « billet électronique » quand elle existe.
6/ Des plats et boissons bio ou équitables, je consommerai
Le festival du bout du monde de la presqu’île de Crozon est soucieux de proposer produits frais et locaux, petits plats biologiques ou équitables pour ses hôtes affamés. Ou assoiffés : côté boisson, il joue la carte des bières bretonnes et du cidre de pays que vous pourrez siroter cette année en écoutant Gotan Project, Alpah Blondy ou Charlie Winston. Les organisateurs ont signé la Charte des festivals engagés pour le développement durable et solidaire en Bretagne
7/ Les énergies, je scruterai
En France, aucun festival n’a encore réussi à éclairer et sonoriser une grande scène à 100% avec des énergies 100% renouvelables. Mais si vous arpentez les rues de Chalon-sur-Saône ces jours-ci, vous y croiserez quelques inventions ingénieuses et prometteuses. Tel ce camion équipés de panneaux photovoltaïques et roulant au biocarburant, qui sert de scène ambulante pour la Cie La chose publique et sa nouvelle création, Les livreurs. Ou bien Les Oxymores d’eau, le dernier spectacle de Cie internationale Illotopie dont les oniriques machineries aquatiques fonctionnent à la force de l’eau, du vent ou grâce à l’énergie solaire.
8/ Au prix du billet, je serai vigilant
Vous n’avez pas les moyens de lâcher 99 euros pour un pass 3 jours à Rock-en-Seine ? Ne vous y jeter pas (dans la Seine). Il existe encore quelques festivals gratuits qui proposent une musique honnête, voire de très bonne facture. Où ça ? En Vendée par exemple, à Brétignolles-sur-mer, où le Rock’n’Beer festival propose pour pas un rond une folle nuit avec la fanfare funk Bermuda brass band, la pop-rock d’Elephanz ou le gros son de The Craftmen Club. Dans un autre registre, le festival itinérant et écologique Bouge pour ta planète fait un bel effort sur les tarifs avec pass 3 jour abordables à 35 euros.
9/ La scène écoconçue, je réclamerai
Et vous ne demanderez pas la lune, puisque cela se fait déjà aux Nuits carrées d’Antibes. En 2008, « l’espace qui accueillait le public était créé à partir de bouteilles d’eau vides », raconte Thierry Boblet, de l’agence Eo Developpement, qui a travaillé sur la démarche d’éco-conception de l’événement. Avec un résultat étonnant, notamment la nuit grâce au rétro-éclairage de cet ensemble de cloisons et de mobiliers de récup’.
10/ La fibre sociale, je cultiverai
Créer festival une aventure humaine qui va parfois bien au-delà de la simple organisation de concerts ou spectacles. Créé en 1978 par une poignée d’amateurs, le festival Jazz in Marciac est devenu une référence en Europe. Le succès de ce bourg de 1 200 personnes a bouleversé l’ensemble du tissu économique local. Marciac a signé un partenariat avec l’AFPA (association nationale pour la formation professionnelle des adultes) afin de réinsérer en priorité des demandeurs d’emploi sur les chantiers qui accompagnent le boom de la cité.
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