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20-07-2010
Mots clés
Politique
Macro-économie
Europe
Interview

Réduction du CO2 : « la question n’est pas tant de savoir combien mais comment »

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Réduction du CO2 : « la question n'est pas tant de savoir combien mais comment »
 
Fixer la barre plus haut en matière de climat comme le demandent trois ministres de l'Environnement européens ? Oui, à condition de faire preuve de pédagogie et de construire des politiques communes, répond Jean-Charles Hourcade, directeur du Centre international de recherche sur l’environnement et le développement.
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Terra eco : à lire la tribune publiée par Jean-Louis Borloo et ses homologues allemand et britannique, qui préconisent d’aller plus loin en matière de réduction des émissions de CO2, on pourrait croire qu’atteindre l’objectif des 20% n’est plus un problème pour l’Europe…

Jean-Charles Hourcade : « En gros nous sommes en bonne voie. Schématiquement, -20%, cela fait -1% par an. Sachant que l’on a actuellement environ 1% par an de décarbonisation de manière un peu “naturelle” : avec une croissance nulle vous pouvez réduire vos émissions de carbone sans aucun effort. Or, avec la crise, on ne rattrapera pas les niveaux de CO2 de 2007 avant 2012, cela fait donc 5 ans de gagné en quelque sorte. Par contre, lorsque vous avez une croissance de 1%, il faut avoir 1% supplémentaire de décarbonisation. Et si vous voulez faire -30% (comme le préconisent les ministres européens, ndlr), il faut encore rajouter un point, soit 2% supplémentaires par an, ce qui commence à être compliqué. Et même 3%, ce qui devient violent, avec une bonne croissance européenne à 2%. Il ne faut jamais oublier ce facteur. »

Mais l’idée vous paraît-elle justifiée ?

« Si on veut vraiment faire une politique correcte, il ne faut pas s’accrocher à des objectifs quantitatifs, les prendre comme des fétiches. Je pense que c’est un acte politique de la part des ministres de l’environnement, qui sont sur la défensive. Après Copenhague, alors que la tendance est de dire que ce n’est pas la peine d’avoir un leadership trop fort, c’est une manière de dire : “on continue”. Est-ce la bonne façon de faire ? Je suis réservé. Ne va-t-on pas les accuser d’être des irresponsables écolos alors que ce qui est important c’est l’emploi et la compétitivité ? Car les esprits sont inquiets. Dire que nous voulons être plus “vertueux” et multiplier les signes de volontarisme, cela risque d’être facile à combattre au niveau politique... »

Selon les ministres en fixant la barre trop bas on découragerait les investissements dans les technologies vertes…

« C’est vrai que si la croissance est faible il y a un risque que les efforts se relâchent et que ce soit encore plus dur lorsqu’elle repartira. Mais encore une fois, pour que ce soit accepté,et ne pas vivre un flash-back politique dans quelques temps, la vraie question est comment on atteint les objectifs. Dans le contexte actuel, il vaut mieux dire “voilà ce qui dans les politiques environnementales servirait à sortir de la crise”. Faire un vrai plan de relance à faible carbone en expliquant aux gens que ce serait une bonne chose pour l’économie européenne. Or aujourd’hui, quelles sont les incitations aux économies d’énergie ? Quelle est la politique en matière d’infrastructures de transports ? »

Le plan de relance européen comprenait quand même des crédits dans ces domaines. Cela vous paraît insuffisant ?

« On peut toujours citer une liste de mesures positives, mais honnêtement, je ne saurais pas vous dire si c’est suffisant. Par contre, ce qui manque, c’est un cadre d’ensemble avec des politiques communes : sur la limitation de vitesse sur les routes, le tarif des carburants, le soutien aux réseaux électriques intelligents… Il faut aussi absolument une réforme fiscale avec moins de charges sociales et plus de carbone, sinon tous les lobbies de l’aluminium et du ciment vont monter au créneau pour démanteler les mesures petit à petit. On vient de rater une belle occasion de le faire en France avec la taxe carbone… Il faudrait aussi trouver un moyen pour soutenir les investissements “verts” par exemple avec des taux d’intérêts plus faibles. Le problème, c’est que pour l’environnement on est capable de se mettre d’accord, mais quand on tape dans des choses dures comme la fiscalité et la finance... Je pense que l’Europe des 27 telle qu’elle est constituée aujourd’hui n’y est pas prête. Or, l’environnement ne peut pas être isolé des politiques d’ensemble. »
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  • L’augmentation du taux de co2 ne provient pas uniquement des émissions du co2 mais aussi de la réduction de son recyclage qui est le résultat de l’assèchement directe des certaines parties des continents par les activités humaines. Tant qu’on se contentera d’attirer l’attention uniquement sur les émissions de co2 ou de leur réduction, le climat continuera de changer.

    21.07 à 17h50 - Répondre - Alerter
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