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23-06-2010
Mots clés
Electricité
France

La France craint le gros coup de solaire

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La France craint le gros coup de solaire
(Crédit photo : Pink Dispatcher - Flickr)
 
Si les Français continuent à installer des panneaux photovoltaïques à ce rythme, on risque le black-out. C'est en tout cas la patronne du réseau ErDF qui l'a assuré ce mardi. Les professionnels du secteur hurlent au scandale.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Alerte aux panneaux solaires ! En France, il en pousse par centaines, assure la pédégère d’ErDF (Électricité Réseau Distribution France) Michelle Bellon dans une dépêche AFP reprise par Le Monde. « Il y a en France un engouement un peu intéressé » pour le photovoltaïque, selon la patronne de la filiale d’EDF « car il y a quand même un effet d’aubaine assez fabuleux ». Comprenez un prix alléchant du rachat de l’électricité solaire. Du coup, le nombre des capteurs s’envolent. « Nous nous attendons cette année à plus de 75 000 raccordements nouveaux, 120 000 l’année prochaine, 150 000 en 2012. »

Il y a ceux qui crient « hourra ». Michèle Bellon, elle, se demande comment on va « bien pouvoir gérer toute cette production non prévisible, aléatoire ». En fait ce que craint la boss d’ErDF, ce sont les déséquilibres locaux. L’électricité en effet ne peut pas être stockée. Il faut donc la consommer aussi sec, de préférence localement. Car « plus il y a de transport, plus il y a des chances de pertes », explique Stéphane Muyard, directeur des opérations chez Sunnco, un acteur phare du secteur. Du coup, dans les zones où l’on consomme moins que l’on ne produit, la tension monte sur les lignes. Exemple dans les Landes, où les projets de raccordements « sont à hauteur de cinq fois la consommation de pointe du département », d’où « des risques de black-out complet », s’émeut Michelle Bellon.

L’Allemagne garde ses lignes « au frais »

Bigre. On sent la ruée sur les bougies dans les supermarchés landais. L’alerte, elle, énerve plutôt les professionnels du secteur. « Le réseau est capable de supporter plus d’électricité , assure Stéphane Muyard. Il suffit que les travaux et les installations adéquats soient faits. » La preuve avec l’Allemagne. « Il y a 20 fois plus de photovoltaïque que chez nous », souligne-t-il encore. Fin 2009, on affichait outre-Rhin 9785 MW de photovoltaïque installés contre 272 MW en France. « Et pourtant, on dit qu’en France, ça pose des problèmes ! On peut se poser des questions sur la volonté de ces acteurs-là de faire de l’énergie renouvelable », poursuit le responsable de Sunnco.

Mais comment fait donc l’Allemagne pour garder ses lignes « au frais » ? « Toutes les adaptations au réseau ont été faites », assure Stéphane Muyard. Et si le soleil fait trop carburer les panneaux, on peut limiter la productivité d’électricité en ralentissant les centrales thermiques. En France, en revanche, royaume du nucléaire, « on ne peut pas arrêter nos centrales d’un jour à l’autre », souligne Henri Saurine, ingénieur chez Tecsol, bureau d’études spécialisé dans l’énergie solaire.

« Si la région est isolée, ErDF fait payer plus cher le producteur »

Reste que la France a ses propres méthodes. En faisant payer une partie du raccordement aux producteurs d’énergie solaire. « Si la région est isolée, comme en Lozère, ErDF fera par exemple payer plus cher. Du coup, le projet a pas mal de chances de ne pas se faire. Ça permet une certaine auto-régulation », souligne Stéphane Muyard. Et puis, en cas de pic de production « on peut effacer (comprenez arrêter, ndlr) la production en tout ou partie. », souligne Richard Loyen, directeur général de l’association professionnelle Enerplan. « Mais ça remet en cause le contrat du producteur qui a un objectif en terme de rentabilité », rappelle-t-on au service de presse d’ErDF. Reste les « smart grid », les réseaux intelligents, qui se développent peu à peu. Soit des installations intelligentes susceptibles de régler l’effort de production en fonction de la consommation.

En fait, les producteurs accusent surtout ErDF de crier au loup avant d’en voir la queue. Mais aussi de jeter une ombre négative sur le secteur. « Je trouve ça assez scandaleux que des gens s’expriment ainsi et bloquent les énergies renouvelables », s’agace Stéphane Muyard. « ErDF a peur, résume Richard Loyen. Peur du changement. »

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  • Messieurs ! regarder d’abord comment et avec quoi sont fabriqués ces panneaux solaires !!!
    pour équiper une seule maison, on utilise assez de produits hautements toxiques pour tuer tout les habitants d’une petite ville ! ( j’ai travaillé le silicium et autres..) de plus il faut des batteries au plomb (ou pire) puissantes et éphémères et des onduleurs gourmands (30 pourcent de pertes) pour compléter la production de cette énergie "PROPRE" !!!!?????

    12.02 à 00h47 - Répondre - Alerter
  • Si EDF fait payer un raccordement, adoptez la vente du surplus ! Vous consommez en priorité ce qui est produit et vendez le surplus instantané si nécessaire. Aucun nouveau raccordement n’est nécessaire, juste la pose d’un compteur de vente tête-bêche avec celui d’achat. On revend en pratique entre 70 et 85% de la production, donc peu de différence sur l’aspect financier du projet.

    L’article soulève de bonnes questions, et plus que jamais, l’utilisation d’énergies renouvelables n’est intéressante que si elle est doublée d’une réflexion sur sa consommation et la mise en œuvre de sa réduction. Il est ainsi aberrant d’avoir des panneaux solaires si c’est pour alimenter la pompe de la piscine !!

    30.06 à 18h50 - Répondre - Alerter
  • Pourquoi ne pas associer aux installations de 3kw des smart meters, ces nouveaux compteurs de consommation ?

    Cela aurait la vertu de faire prendre conscience aux ’petits producteurs de courant’ qu’ils peuvent couvrir, moyennant des changements de comportements, une bonne partie de leur consommation, sans parler d’autonomie, terme honni, à la fois d’EDF et d’ERDF. Et de fait, faire baisser la production nécessaire du réseau national et limiter les problèmes de surtension sur les réseaux.

    Il est déjà hallucinant qu’EDF, malgré ses belles publicités écolo, n’ait jamais promu la responsabilisation des consommateurs pour les inciter à compter et donc à maîtriser leur consommation.

    Sauf bien-sûr dans les années 70-80 où EDF a réussi à faire croire aux gens que la solution de chauffage la plus économique, après pseudo-études thermiques à l’appui, était de mettre des convecteurs électriques au rendement énergétique, donc économique, catastrophique.

    Non, au lieu de responsabiliser, notre cher opérateur national envoie, quand ils ont le temps, des techniciens relever des compteurs inaccessibles et cachés, qui semblent conçu pour que surtout il n’y ait aucune lisibilité de leurs utilisateurs premiers qui sont quand-même les consommateurs !

    Si on expliquait au gens que ce qu’ils consomment en courant, ils peuvent le maitriser, d’abord par une prise de conscience puis par des changement de comportements de consommation, là on arriverait à contenir les niveaux de consommation et de production, sinon à les faire baisser. Là on ferait faire de vrais économies et à tous le monde, pas seulement au consommateur au bout de la ligne, mais aussi aux opérateurs.

    Mais ça, il semble que ça reste un peu abstrait dans l’esprit d’EDF et d’ERDF, qui ne voient qu’un intérêt financier à court terme et qui à ce titre n’est plus depuis longtemps un fournisseur d’électricité mais un optimisateur de bénéfice par action.

    Malheureusement ces deux missions ne sont pas compatible sur le long terme, et si ces organisations ne sont pas capables de l’intégrer, on en verra les conséquences qui se traduiront par des coûts hors de contrôle donc des prix inaccessibles, ou par un déséquilibre du réseau, rendant le territoire morcelé en terme de qualité de fourniture de courant, comme dans les PVD !

    28.06 à 16h27 - Répondre - Alerter
  • C’est incroyable ! Seul le nucléaire ne fait pas peur en France... Les panneaux photovoltaîques, oulala ! Les éoliennes, oulala ! ca sabote les paysages ! (Pas les milliers de poteaux hideux en acier gris qui sillonnent nos campagnes)... Le nucléaire, lui, va bien.

    On nous aveugle avec des dangers imaginaires ou bénins (l’agression à la sortie du super marché, l’agression en ville, l’agression chez soi, le risque de faire un feu en campagne, etc.) et on nous impose sans discussion les OGM, les centrales nucléaires, les armements atomiques, la chimie, les nano-technologies, j’en passe et des meilleures...

    Samedi soir, l’office de tourisme de mon village a organisé une balade avec violoniste, chansons, découverte botanique, et feu de la Saint Jean pour finir avec ronde et goûter de brioche et cidre dans un champ...

    A peine avions nous allumé le feu de joie, qu’un grincheux voisin allume son projecteur de 500 W sur sa façade, nous tance vertement sur les dangers de notre feu à 100 m de sa maison dans une verte prairie (je suis en Normandie), nous demande si nous sommes chez nous, etc... Le feu s’est fait avec l’accord de la propriétaire du pré, en l’occurence la Maire du pays... Dix minutes plus tard, DEUX voitures de gendarmes débarquaient avec gyrophares et cinq stroumpfs armés jusqu’aux dents... Nous sommes en Sarkozie ! Histoire vraie, je tiens à le préciser....
    Bonne journée quand même...Sans Guillon ni Didier Porte, snif...

    28.06 à 08h57 - Répondre - Alerter
  • C’est curieux, pour faire des centrales nucléaires très contestées et transporter des térawatts, pas de problèmes, la France s’équipe avec nos abonnements, profits de consommation, nos impôts (incluant l’aménagement des rivières - une paille). Mais pour gérer qqs MW dispersés : catastrophe annoncée !
    De qui se moque-t-on ?
    Depuis quand un chouette problème pour polytechniciens serait-il si difficile à résoudre ?
    Car pour le prix, cela n’a pas de sens. Quand on voit les investissements et couts du nucléaire, des conséquences à long terme, du cout politique etc .. c’est risible avant d’en pleurer ... de honte.

    24.06 à 22h02 - Répondre - Alerter
  • Olivier - ObjectifTerre : EDF = La Corée du nord de l’énergie

    Battons dans les roues de l’éolien, fausses rumeurs lancées sur le solaire :
    la dictature nucléaire imposée par le monopoliste EDF, cela commence à bien faire.
    Changeons tous de fournisseur d’électricité. Vite.

    24.06 à 16h37 - Répondre - Alerter
  • Il est vrai que la variabilité des sources solaires et éoliennes pose un problème d’équilibrage des réseaux. Mais les producteurs exagèrent le problème. D’une part la prévision météo (vent et soleil) est de plus en plus fiable. D’autre part la prolifération des sources renouvelables sur l’ensemble du territoire va en fait jouer en faveur d’une atténuation des fluctuations.
    Il n’en reste pas moins qu’en France il y a un net retard d’anticipation des adaptations nécessaires au réseau. La division en deux sociétés distinctes EDf et ERDF facilite encore moins une approche cohérente et volontaire.
    Schématiquement Il faut pouvoir disperser l’énergie solaire du Sud vers le Nord et l’éolienne du Nord vers le Sud et même au delà de nos frontières, dans l’espace européen, pour permettre le développement maximal des énergies naturelles. Investir dans le réseau est donc urgent.
    Il faut aussi développer le stockage. On pourrait d’avantage re-pomper l’eau des barrages. On peut également stocker l’excédent d’électricité sous forme d’eau chaude chez tous les particuliers. Cela demanderait une possibilité de déclencher les chauffe-eau en heure de pointe solaire plutôt qu’en heure creuse de nuit. A ce titre il faut signaler un effet pervers des nouveaux codes énergétiques du bâtiment. L’objectif de 50 kWh/m2/an est louable mais il condamne de fait le chauffe-eau électrique. En effet, par convention, on estime encore que l’électricité est fournie par une centrale thermique et qu’un kWh électrique nécessite donc pratiquement 2,6 fois plus d’énergie primaire qu’un chauffe-eau direct à gaz à cause des pertes de rendement de transformation du gaz en électricité. Cette convention est évidemment de plus en plus fausse avec l’abondance en pointe des énergies solaires ou éoliennes. Mais si elle perdurait elle nous priverait d’une technologie simple de stockage électrique et d’équilibrage partiel des réseaux.
    La discussion autour de la gestion des productions renouvelables dans un réseau conçut pour un nombre pratiquement fixe de centrales nucléaires et thermiques de grande puissance va s’échauffer. Il est plus urgent d’agir que de polémiquer.
    Signalons une étude européenne de grande qualité - Roadmap 2050 - qui propose une approche pratique et une estimation des investissements à faire pour une Europe largement "décarbonée" à l’horizon 2050 avec les technologies disponibles aujourd’hui. www.roadmap2050.eu

    24.06 à 14h15 - Répondre - Alerter
  • Patrick Hubert - SolarNet : Le réseau : Girondin ou Jacobin ?

    "Production non prévisible, aléatoire" : Madame Bellon ne fait pas confiance à Météo France ? A 24h, le degré d’incertitude est quand même très modéré, et la variabilité annuelle d’ensoleillement est inférieure à 5%...

    Le problème, c’est de savoir gérer un réseau décentralisé, et profiter du foisonnement des installations de production pour compenser, par un effet de portefeuille diversifié, de (légères) incertitudes ponctuelles. Cerise sur le gâteau, avec l’arrivée des véhicules électriques nous allons disposer dans les prochaines années d’encore plus de capacité de stockage mobile, pour mieux assurer le relais.

    En fait ce qui pourrait transparaître des propos rapportés, c’est une conception plus centralisée du réseau, comme les systèmes informatiques des années 1960-1980. De nos jours, les gros systèmes informatiques perdurent pour des applications pointues, mais cohabitent avec des myriades de PCs dans des millions de foyers et de bureaux, connectés au réseau pour la plupart. Et ça marche...

    Alors, si ça marche pour les réseaux de l’information et des communications, pourquoi ça ne marcherait pas pour ceux de l’électricité ? Évidemment, les métiers d’ERDF et son organisation vont s’en trouver changés : chez nos voisins allemands, en Espagne, Italie, aux États-Unis et même en Chine, les autorités adoptent le solaire avec un enthousiasme grandissant (c’est de moins en moins cher, et ça ne pollue pas), et les gestionnaires de réseau développent de nouveaux modes de gestion. Pourquoi pas en France ?

    A force de dépeindre les opérateurs du solaire en spéculateurs (notons que les généreux tarifs de rachat profitent en tout premier lieu à une poignée d’opérateurs, notamment à... EDF Energies Nouvelles !), la France va passer totalement à côté de la parité réseau (une électricité solaire sur place moins chère que celle livrée par le réseau) qui se profile déjà en Grèce, en Italie ou certains États américains, avant l’Inde ou l’Afrique : ces sont des marchés potentiels à l’export, sur lesquels nous avons des compétences à faire valoir. Encore faut-il laisser aussi se développer ces compétences sur le marché domestique qui est notre vitrine...

    P.H.

    24.06 à 11h58 - Répondre - Alerter
  • Il est évident que la privatisation rampante d’EdF produit ses effets. Le tout nucléaire reste le CREDO et le solaire rapporte moins (à court terme) puisque l’électricité est rachetée plus cher ce qui, dans le système ultra-capitaliste dans lequel on continue à s’enfoncer malgré ses dérives financières bien identifiées, n’est donc pas satisfaisant pour les actionnaires. En Allemagne la politique semble différente et dans certains villages de Forêt Noire plus de 80% des toits (habitations, hangars agricoles ou supermarchés) sont couverts de cellules photovoltaïques. Nos voisins semblent tout simplement plus prévoyants car nos centrales nucléaires nous coûteront très cher à démanteler et personne ne semble se préoccuper non plus du fait que la ressource en uranium est très limitée et que le coût du combustible va donc augmenter considérablement dans quelques années. Il serait donc logique d’examiner sérieusement un plan de gestion des énergies renouvelables pour équilibrer au mieux la relation instantanée consommation production. En l’état actuel des choses la puissance solaire installée n’atteint même pas celle d’une centrale nucléaire et le problème d’une surproduction solaire instantanée ne se pose pas à court terme on a donc le temps de s’y préparer. Mais encore faudrait-il que nos instances gouvernementales réfléchissent !

    24.06 à 11h07 - Répondre - Alerter
  • Mais Enfin !
    Laissons EDF avoir le Monopole sur la filière Photovoltaique, une filière à l’instard de l’éolien qu’elle aurait bloquée durant des années ?
    Laissons EDF équiper la France avec des panneaux chinois..
    Alors là tout rentrera dans l’ordre...vous verrez.

    Et pourquoi ne pas modifier la Loi à nouveau comme en 2009 pour stopper tous les projets privés et hors champs EDF pour les rediriger vers EDF. ? ha bon ? Cela a déjà été fait fin 2009
    C’était pourtant une Bonne idée n’est ce pas.. ?!

    24.06 à 09h54 - Répondre - Alerter
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