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Pourquoi le discours d’Obama n’a pas convaincu l’Amérique

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Pourquoi le discours d'Obama n'a pas convaincu l'Amérique
(Crédit photo : White House Photo, Pete Souza)
 
L’heure était grave. A l’occasion de son premier discours solennel face à la nation, Barack Obama avait choisi de s'exprimer en direct de l’Oval Office. De retour du Golfe du Mexique, il souhaitait prouver que son gouvernement avait mis en place un plan d’action face à la marée noire et que son administration était sur le pied de guerre. Pourtant, le grand orateur a déçu.
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- Il n’a fait que répéter ce que l’on savait déjà : le coupable c’est BP et BP devra payer

En pointant la responsabilité de BP, Obama n’a pas mâché ses mots. « L’inconscience » de BP est à l’origine d’une tragédie qualifiée d’ « épidémie » par le président américain car elle risque de durer « des mois, voire des années ». Et le géant pétrolier va devoir payer une facture qui s’annonce plus que salée. Le président va faire en sorte que BP (dont le patron est convoqué ce mercredi à la Maison Blanche) engage les ressources nécessaires pour indemniser les victimes de la marée noire, via la création d’un fonds spécial.

Seules nouveautés dans ce discours : l’annonce du déploiement de 17 000 membres de la garde nationale le long des côtes du Golfe de Mexique et la nomination de Michael Bromwich, un ancien inspecteur général, à la tête du Minerals Management Service, l’agence qui s’était illustrée par ses liens très serrés avec le secteur pétrolier. On promet cette fois de placer l’industrie pétrolière sous haute surveillance. Barack Obama annonce également un plan de restauration du Golfe.

- Il compte sur le Sénat pour adopter la loi sur le climat et sur le génie américain pour construire un avenir sans pétrole

Si l’Amérique n’a pas encore su soigner son addiction au pétrole, pourtant diagnostiquée il y a des décennies, ce n’est pas seulement à cause de la puissance des lobbies de l’industrie pétrolière mais aussi en raison d’un « manque de courage politique » a rappelé Obama, histoire d’encourager les Sénateurs à se prononcer en faveur d’une loi sur le climat et l’énergie. Reste que les analystes s’accordent à dire que les Sénateurs ne sont pas prêts d’adopter une loi sur le climat digne de ce nom.

Enfin, Barack Obama a appelé l’Amérique à prendre son destin en main en développant les énergies propres, la marée noire étant un rappel douloureux de la nécessité de s’affranchir de notre dépendance au pétrole. Seul hic, il n’a pas expliqué comment il entendait exactement conduire l’Amérique sur cette voie. Le président s’est contenté d’assurer que le pays parviendrait à relever ce défi comme il a su s’illustrer pendant la seconde guerre mondiale et de rappeler que l’Amérique est après tout parvenue à envoyer des hommes sur la lune. « Même si nous ne savons pas précisément comment nous allons y arriver, nous savons que nous y parviendrons », a affirmé le président, tout en appelant ses alliés et adversaires politiques à lui suggérer leurs idées.

- On attendait un discours à la Franklin Roosevelt et on a hérité d’un speech à la Jimmy Carter…

L’historien Joseph Palermo l’explique dans les colonnes du Huffington Post. Lorsque Franklin Delano Roosevelt s’exprimait face aux Américains lors de conversations « au coin du feu », il parvenait à mobiliser l’opinion publique en la rassurant et n’hésitait pas à s’en prendre aux groupes d’intérêts qui s’opposaient à ses réformes. Jimmy Carter, au contraire, dont le discours sur l’énergie en juillet 1979 fut qualifié de « sermon », n’a jamais su véritablement convaincre ou rassurer les Américains, et les trente décennies qui ont suivi sa présidence ont été caractérisées par une mainmise totale de l’industrie du pétrole sur la politique énergétique du pays….

Et Joseph Palermo de conclure qu’à moins qu’Obama n’adopte un plan d’action concret face à BP, son premier discours solennel face à la nation sera comparé à celui d’un Jimmy d’un Carter… La veille du discours d’Obama, Slate se demandait si le président américain parviendrait à dire et à faire quelque chose de spectaculaire quant à la dépendance pétrolière de l’Amérique. On reste sur notre faim.

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Correspondante de « Terra eco » en Californie, Anne Sengès est l’auteur de « Eco-Tech : moteurs de la croissance verte en Californie et en France », paru en novembre 2009 aux éditions Autrement.

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    21.07 à 05h56 - Répondre - Alerter
  • Jean-Luc : mmmmmmm..........

    A quand la Maison Noire ? La dépendance des USA envers le pétrole est immense, celle des autres pays également, et même si ce pays a toujours les plus grandes réserves accumulées de pétrole (pas dans son sous-sol bien sûr !), cela ne durera plus longtemps, la courbe de décroissance est arrivée (passage du peak oil) et Obama le sait très bien. Mais de nouveau l’on protège son propre marché tant qu’il tient encore debout et que les multinationales-spéculateurs se préparent bien à l’éco-capitalisme, sans compter la reconversion au charbon (propre peu-être ? qui sait ? on y travaille dit-on) et le nucléaire qui renaît... Les énergies propres ne sont pas rentables car très chères, peut productrices et rares, le thermonucléaire balbutie, les agro-carburants n’ont pas que des adeptes, ils font encore plus crever de faim les déjà affamés... il ne reste encore que les énergies non-renouvelables... Obama ne répète pas le "cartérisme", il continue simplement de faire écran aux agissement du grand capitalisme tout en fustigeant -pour la galerie- une des plus grande catastrophe écologiques. Il perpétue le reaganismo-clintonismo-bushisme, rien de plus ! (on pourrait y ajouter le nixonisme qui a eu la bonne idée de séparer la valeur de l’argent de son référent or). Je me demande toujours ce que BP va gagner avec sa débâcle ? Car ces gens ne perdent jamais... L’avenir nous le dira peut-être : dans 50 ou 100 ans...

    21.06 à 10h29 - Répondre - Alerter
  • ok, mais OBAMA disposait-il d’une baguette magique pour permettre à l’Amérique de s’affranchir de son addiction au pétrole ? Il n’a peut-être pas, lui, de flûte magique comme Anne SENGES qui se projette "allègrement" (hum...) "trente décennies" après Carter pour éponger le pétrole qui coulerait encore sous les ponts !
    Plus sérieusement, si l’on missionne un président pour "faire quelque chose de spectaculaire", il faut chercher dans le monde du foot. Il y aura justement un entraîneur disponible très bientôt...

    18.06 à 13h23 - Répondre - Alerter
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