L’Europe veut des agrocarburants plus verts

Les agrocarburants européens seront « durables » ou ne seront pas. C’est en tout cas le sens de deux recommandations publiées jeudi 10 juin par la Commission européenne. A compter de 2020, l’Union Européenne prévoit de faire passer à 10% la part d’agrocarburants utilisés dans les transports. Si cet objectif ambitieux - et fort critiqué par les écologistes - va provoquer une ruée des distributeurs vers les champs (dont la surface est en principe suffisante en Europe) pas question en revanche qu’elle accélère la déforestation en Indonésie.

Pour faire reconnaître leur carburant - produit en Europe ou importé - comme « durable », les distributeurs devront s’assurer qu’il respecte les critères établis par la Commission européenne. A cette condition, il sera comptabilisé dans l’objectif de 10% et éligible aux subventions européennes. Concrètement, l’agrocarburant de devra pas être produit à partir de plantations gagnées sur les forêts tropicales, ou issus de zones humides. On exigera aussi de lui qu’il réduise de 35% les émissions de GES (gaz à effet de serre), puis de 50% en 2017. A charge pour les gouvernements de mettre en place d’ici 2020 des plans volontaires destinés à certifier ces carburants, qui seront ensuite validés par des auditeurs indépendants.

Si Bruxelles, forte de cette nouvelle certification, ambitionne d’influencer la production d’agrocarburants à l’étranger, la difficulté de remonter la filière du champ à la pompe, mais aussi de prendre en compte l’influence de ces agrocarburants sur la disponibilité des ressources en eau, risque de mettre quelques grains de sable dans les rouages. Sans compter que les ONG continuent de pointer du doigt les effets pervers liés au changement d’affectation des sols.