Ikea, y’a comme un lézard

30 000 euros (dont 10 000 avec sursis). C’est la prune que devra payer Ikea pour avoir détruit – sans autorisation – des espèces protégées. Tel est le verdict prononcé ce jeudi par le tribunal d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). L’affaire remonte à 2008. A l’époque, le détaillant en ameublement s’attelait à construire un entrepôt dans la zone portuaire de Fos-sur-mer et détruisait au passage fleurs, oiseaux, insectes et lézards. Certes, elle avait bien eu l’autorisation préfectorale de laminer une espèce d’orchidée mais uniquement celle-ci et contre compensation. Lors de l’audience fin mai, Ikea avait assuré pour sa défense n’avoir découvert l’existence des autres espèces « qu’après le début des travaux ». Depuis, l’entreprise fait profil bas. « C’est la première fois qu’Ikea est ainsi condamné », a même déclaré à l’AFP Pierre Deyries, directeur de la communication d’Ikea France, « nous sommes désolés de cette situation, nous travaillons en permanence à limiter notre impact d’une manière générale. »

Certes. Mais la nouvelle risque d’entacher la réputation d’Ikea que cette dernière aimerait bien teinter d’un vert immaculé. L’entreprise a déjà fait son bilan carbone, promet de généraliser les ampoules basse consommation d’ici à la fin de l’année, fournit des emballages de meubles toujours plus compacts, propose un service de covoiturage pour ses clients ou une livraison gratuite aux usagers des transports en commun. Le 2 juin, la boîte lançait même un tout nouveau concept. Aux heureux titulaires de la carte Ikea Family, elle offrait une promenade à la découverte des forêts de France, encadrés par des experts de l’Office national des forêts. « Un grand bol… d’air pur ! », vantait le communiqué de presse. Espérons que les gentils bambins invités par Ikea n’ont pas piétiné les champignons ou tiré la queue des lézards.