Terra eco : A quoi peut servir une telle manifestation ?
Michel Delebarre : J’en retiens tout d’abord une forte participation. 1700 personnes se sont déplacées, représentant 53 pays. C’est absolument considérable. Je retiens aussi cette demande, convergente et commune de nous tous, au gouvernement de l’Union européenne et aux instances internationales : les collectivités territoriales veulent être partie prenante de la lutte contre les changements climatiques. Nous sommes une clé incontournable, il est temps que nous soyons reconnus.
Mais cet appel était déjà existant à Copenhague lors de la Conférence sur le climat !
C’est vrai. Mais les choses progressent. Partout, les villes et les régions démontrent qu’elles sont capables très concrètement de faire avancer les choses. Copenhague a été un demi-échec. Les chefs d’Etat n’ont pas pu s’entendre. Les solutions peuvent donc émerger depuis
la base. Vous savez, vous n’obtiendrez jamais de changement si vous n’associez pas les citoyens à vos projets. C’est ce que nous faisons au plan local.
Vous pensez qu’un pays comme la France donnera dans les années qui viennent les moyens d’agir à ses collectivités ?
Je ne sais pas, je sens que nous n’allons pas dans le bon sens. La France ne présente pas le meilleur visage. Vous savez, il n’y a que chez nous que l’on parle du Grenelle… J’ai bien vu dans nos échanges ici à Dunkerque que les meilleurs exemples d’initiatives viennent encore du Nord : Malmö ou Copenhague restent des références. En France, il reste du travail à faire et je ne sais pas ce que vous en pensez, mais je n’ai pas le sentiment que notre gouvernement souhaite donner un rôle accru aux collectivités.
Car pour agir, il faut de l’argent… et un peu de volonté politique. Toutes les collectivités européennes ne sont d’ailleurs pas exemplaires en matière de développement durable.
Non elles ne sont pas toutes exemplaires, mais le changement est en cours. Déchets, trames vertes, transports, les choses vont vite. Je crois que pour faciliter ces changements, un accès direct aux financements internationaux des collectivités est à souhaiter. C’est le sens de nos résolutions.
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