Shanghai 2010 : des pavillons plus ou moins verts

Tout d’abord, précisons que notre liste n’est pas exhaustive : avec 189 pays participants, nous nous limiterons aux pavillons les plus emblématiques. Si la quasi totalité des pavillons disent apporter des solutions vertes pour l’avenir, la réalité est parfois décevante. Et le concept d’exposition universelle durable peut laisser songeur.

Les pavillons les plus intello-écolos

Parmi ceux qui ont fait le plus d’efforts, tant d’un point de vue architectural que dans la scénographie pour présenter leurs solutions vertes, on peut citer le Japon et son « île violette des vers à soie », structure ultra légère recouverte d’une membrane dont la couleur change selon l’heure de la journée. La membrane est aussi équipée de panneaux photovoltaïques et produit de l’électricité. Autre innovation : des tubes placés sur le toit absorbent l’air extérieur, et le refroidissent pour le réinjecter à l’intérieur. Au final, ils permettent de gagner 3 degrés en terme de climatisation. L’eau de pluie récupérée est rejetée sur le toit pour le refroidir. A l’intérieur, on trouve, entre autres, un sol générateur d’électricité, expérimenté dans le métro de Tokyo.

L’Allemagne se distingue également avec son « Balancity », ville de l’équilibre. L’enveloppe argentée qui l’entoure réduit les radiations solaires et l’acier de la structure et les revêtements du sol seront recyclés. A l’intérieur, une débauche d’infos sur « comment rendre la ville plus durable ». On trouve aussi un bon nombre d’objets écolos : lave-linge qui économise 30% de lessive grâce à un dosage automatique, crayon écologique fabriqué en bois provenant de forêts gérées durablement... Et à la fin, 600 visiteurs sont encouragés à crier et à applaudir pour faire apparaître des images sur une sphère munie de 400 000 LEDs.

Dans une moindre mesure, l’Inde - avec ses matériaux recyclable et ses batteries solaires sur le toit - et la Norvège - avec son pavillon en bois et en bambou - se distinguent

Les pavillons verts

Ils ont intégré la dimension de la ville durable dans leur architecture ou dans leur contenu. La Chine en fait partie. Elle consacre une partie de ses quelques 100 000 m² aux énergies renouvelables, aux transports collectifs et aux véhicules électriques... On peut citer bien sûr l’Espagne et sa surprenante enveloppe en osier, ou encore le pavillon de la Grande-Bretagne, « oursin géant » constitué de 60 000 tiges d’acrylique qui renferment des graines de plantes sauvages du monde entier. Le jour, elles utilisent la lumière extérieure pour éclairer l’intérieur.

Le pavillon du Portugal et son mur en liège, le Vietnam et son couverture en bambou, ont aussi fait preuve d’innovation, tout comme la Hollande, qui s’est équipée d’une machine capable de recycler 2 000 litres d’eau du fleuve Huangpu par heure grâce à la technique de l’ultra filtration membranaire. Quant à la Pologne, dont les murs ont l’apparence de papiers découpés, une partie de sa structure en bois sera réutilisée à la fin de l’Expo, dans une ville polonaise.

A voir aussi, les modèles innovants de bâtiments durables présentés dans la zone des meilleures pratiques urbaines. Londres, Chengdu, Hambourg, l’Alsace, ou encore Shanghai et Madrid y figurent.

Les pavillons verts... dans le concept

Ces pavillons n’offrent pas de prouesse particulière en matière d’architecture durable, mais portent différentes idées de villes où il fait bon vivre. C’est le cas de la Suisse, avec sa toiture végétale et son rideau en fibre de soja et résine végétale, qui incarne la symbiose entre ville et campagne. Elle offre, entre autres attractions, un voyage en télésiège sur le toit du pavillon. A noter aussi, le pavillon de la Roumanie et sa structure en pomme verte. Quant à la France, elle mise sur l’idée d’une vie meilleure dans une ville sensuelle en prenant pour thème les 5 sens. Le Mexique, sans bâtiment, est lui aussi dans le conceptuel avec ses 100 cerfs-volants colorés fabriqués en plastique recyclable. Il met à l’honneur le « vivre mieux ».

Les pavillons clichés

Il s’agit des pavillons qui visent avant tout à promouvoir l’image du pays en misant sur des scénographie spectaculaires. Ils montrent de beaux paysages via sur écrans géants type Futuroscope, à l’instar des Émirats arabes unis, dont le design s’inspire des dunes de sable, ou de l’Arabie saoudite qui propose un parcours sur tapis roulant.

Les pavillons à côté de la plaque

Question environnement, il faudra repasser. Ce sont les pays qui sont présents mais qui ont « oublié » de parler de la ville durable ou du futur. La Corée du Nord en fait partie, qui se présente comme un " « Paradis pour le peuple » mais n’affiche guère que quelques fées et une fontaine avec des angelots. A la sortie, on peut même acheter un livre en français édité il y a... fort longtemps et qui parle de la forêt coréenne. L’Iran présente de son côté une version empaillée de sa première chèvre clonée ou encore, sans peur du ridicule, son médicament Imod, qui « guérit le sida par les plantes », tandis que le premier étage du pavillon a des allures de magasin de tapis persans.