"Libre circulation"

Pourquoi les Européens apprécient-ils si peu l’Europe ? Qu’on demande aux Allemands du Land de Basse-Saxe. La Commission européenne est en train de se démener pour faire abroger une de leur législation, la "loi Volskswagen". Quel est son crime ? Limiter à 20% les droits de vote des actionnaires de Volskwagen, et donner au Land (qui contrôle, lui, 18% des droits de vote) le droit de blocage au sein du conseil de surveillance. En clair : le Land a le pouvoir d’empêcher les prises de contrôle hostiles par des investisseurs privés. Quand on connaît le poids économique (et social) du premier constructeur automobile européen, on comprend que les autorités ne souhaitent pas le laisser aux bons soins d’un marché erratique. Mais pour Bruxelles, c’est une entrave odieuse à la "libre circulation des capitaux" que la Cour de la Haye doit faire cesser illico. "Un mauvais service a été rendu ainsi à l’idée européenne", a déploré Klaus Volkert du syndicat IG Metall. Oui, mais la "libre circulation" est sauvée...