Le jour de l’ouverture de l’Exposition universelle de Shanghai, dans la zone des « meilleures pratiques urbaines », c’est lui qui a attiré le plus grand nombre de visiteurs. Lui, c’est le pavillon Alsace et son double mur solaire et végétal incliné, la star des bâtiments innovants qui perdureront après l’évènement.
Et pour cause, comme l’explique d’un des architectes d’AADI (Alsace Architecture Design Institute), consortium de huit cabinets d’architectes alsaciens à l’origine du projet, « il possède ce côté spectaculaire des bâtiments d’exposition ». La structure est d’ailleurs arrivée première du concours d’architecture organisé par la Chine dans le cadre de l’expo.
« Comme les pores de la peau, la structure du bâtiment possède un système qui permet de restituer la chaleur en hiver via des capteurs, tandis qu’elle analyse en temps réel la température et l’ensoleillement en été et fait ruisseler de l’eau sur les murs pour rafraîchir l’atmosphère », explique Bernard Oziol, l’un des huit architectes d’AADI. Comme un capteur solaire ou un vignoble sur un coteau, la façade inclinée permet donc de réagir à la température extérieure tout en transformant la chaleur en électricité.
Quant à l’idée d’un bâtiment passif, elle n’est pas à l’ordre du jour. « C’est incompatible avec la circulation des visiteurs de l’expo, qui entrent et sortent par milliers tous les jours, observe Jean-Mathieu Collard, également associé d’AADI. Pour que le bâtiment soit passif, il aurait fallu 50 cm de matériau isolant, or nous voulions monter un bâtiment dans lequel le chauffage et la climatisation sont assurés en tirant le meilleur parti du rayonnement solaire. »
Pourtant, les architectes reviennent de loin. Car la crise a bien failli avoir raison du pavillon, financé en partie par des investisseurs chinois, faute d’avoir pu trouver des partenaires privés alsaciens. C’est à ces « chevaliers blancs » de l’Empire du milieu que reviendra l’exploitation du bâtiment bioclimatique à la fin de l’expo.
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