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Sivens, 1000 vaches, stade de l’OL : la France protestataire en 30 points chauds

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Sivens, 1000 vaches, stade de l'OL : la France protestataire en 30 points chauds
(Crédit photo : blandinelc - Flickr )
 
Après la mort d'un opposant au barrage de Sivens, les signes de soutien en provenance d'autres ZAD se multiplient. Car une myriade de poches de résistance aux grands projets parsème l’Hexagone. Tour d'horizon.
Le Baromètre de cet article
ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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« Des légumes, pas du bitume ». Lancé il y a cinq ans dans le bocage de Loire-Atlantique, le slogan s’est, depuis, propagé de Lyon à Orléans. Dans le Tarn ce week-end, la lutte contre l’artificialisation des terres, menacées par le projet de barrage de Sivens, a viré au drame avec la mort d’un manifestant de 21 ans, Rémi Fraisse. Dès le lendemain, les occupants de Notre-Dame-des-Landes manifestaient « contre la violence d’Etat » (Retrouvez ici la liste des manifestations de soutien après la mort de Rémi Fraisse). Au même moment, la ferme des bouillons près de Rouen accueillait pour un soir agriculteurs et militants de Notre-Dame-des-Landes des Landes en route vers Amiens pour soutenir neuf opposants à la Ferme des 1 000 vaches, qui comparaissaient devant les tribunaux.

Depuis cinq ans, d’un bout à l’autre de l’Hexagone, un réseau de mobilisations citoyennes se tissent. Les ZAD, ces « Zones d’aménagement différé » dans le jargon des maîtres d’ouvrage devenues des « Zones à défendre » dans la bouche des militants en sont l’incarnation. Contre les projets d’autoroutes, d’aéroports, de centrales à bois… des groupes de citoyens, hostiles au bétonnage du territoire manifestent, cultivent ou campent pour défendre une autre idée de l’intérêt général.

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Cliquez sur le nom du foyer de contestation pour y accéder directement

L’aéroport Notre-Dame-des-Landes

Le barrage de Sivens

La Ferme des 1 000 vaches

Le stade de l’Olympique lyonnais

La ferme des Bouillons

La centrale à bois de Gardanne

La ZAD Patates

Le village Décathlon d’Orléans

EuropaCity

La scierie du Morvan

Le centre d’enfouissement des déchets nucléaires de Bure

La Route du Littoral de la Réunion

Le TGV Lyon-Turin

Le projet de Grand contournement Ouest de Strasbourg (GCO)

Les Center Parcs de Chambaran, de Poligny et de Rousset

Le golf de Fontiers-Cabardès

La liaison A28-A13 de Rouen

La carrière de Bédeilhac

La décharge de Nonant-le-Pin

L’A45 reliant Saint-Etienne à Lyon

Une mine d’or dans la Creuse

La déviation de Canapville (Calvados)

Le golf de Saint-Hilaire-de-Brethmas (Gard)

Le centre des congrès d’Annecy

L’hyper-incinérateur d’Echillais (Charente-Maritime)

La LGV Paca

La ligne très haute tension (THT) de la Pévèle (Nord)



1. L’aéroport Notre-Dame-des-Landes

A la fois berceau, source d’inspiration et base arrière des opposants aux grands projets, la ZAD de Notre-Dame-des-Landes se distingue par sa longévité. La naissance du premier squat d’opposants au projet d’aéroport remonte à 2007. Puis, à partir de 2009, les occupations de terres se multiplient pour empêcher les bulldozers du groupe Vinci de transformer 1 600 hectares de terres agricoles en parkings et piste atterrissage. A l’automne 2012, après une vaine tentative d’expulsion, le mouvement prend de l’ampleur. Remise en culture des terres, naissance d’une radio : une microsociété émerge. Le projet reste aujourd’hui suspendu à la décision du tribunal administratif. Sur place, des dizaines de militants aux parcours et motivations hétérogènes se relaient toujours.

A lire : notre dossier sur Notre-Dame-des-Landes

2. Le barrage de Sivens

Depuis le lancement des opérations de défrichement, le 1er septembre dernier, le site est le théâtre de violences entre forces de l’ordre et opposants. Celles-ci ont atteint leur apogée ce week-end avec la mort de Rémi Fraisse, un opposant au projet de 21 ans. Les motifs de la contestation sont pluriels. D’une part, la construction de cette retenue de 1,5 million de m3 implique l’artificialisation de 45 hectares de terres dont 13 hectares en zones humides. D’autre part, les opposants contestent l’utilisation de 8,5 millions d’euros d’argent public pour un projet, jugé surdimensionné par les experts et principalement destiné à offrir des solutions d’irrigation des terres à une quarantaine de céréaliers.

3. La Ferme des 1 000 vaches

Ce mardi, un cortège de tracteurs, dont certains roulant depuis Notre-Dame-des-Landes a défilé jusqu’au tribunal d’Amiens. Un signe de soutien aux neuf militants qui comparaissaient pour avoir organisé, en mai dernier, une opération commando à l’intérieur de cette « ferme-usine ». Equipée du plus gros méthaniseur d’Europe, l’infrastructure de la Somme a vocation a produire 2,8 millions de litres de lait et 1,5 megawatt d’électricité. La lutte contre ce projet, contre-exemple d’agriculture à taille humaine, est menée conjointement par la Confédération paysanne et l’association Novissen (Nos villages se soucient de leur environnement) qui réunit aujourd’hui près de 2 500 adhérents. Après l’organisation de manifestations, de happenings et la réalisation d’une vidéo virale, les opposant actionnent aujourd’hui un nouveau levier : ils comptent sur les consommateurs pour dissuader le producteur de yaourts Senoble de se fournir auprès de cette installation. Un formulaire à renvoyer au président du groupe est proposé.

4. Le stade de l’Olympique lyonnais

Pour protester contre la construction du futur stade de l’Olympique lyonnais, les militants ont également opté pour une phase d’occupation. Mais le 8 janvier 2014, leur campement de Décines a été expulsé, après de deux ans d’existence. Aujourd’hui, seul Philippe Layat, le dernier agriculteur menacé d’expropriation, soutenu par la Confédération paysanne, incarne la résistance. Il vient de lancer une pétition très relayée.

5. La ferme des Bouillons

En décembre 2012, une poignée de militants, passés par Notre-Dame-de-Landes pour certains, se sont installés dans une ferme de l’agglomération de Rouen (Seine-Maritime) menacée de démolition par le groupe Immochan, la branche immobilière du groupe Auchan. La défense de cette zone agricole passe par des travaux de jardinage et l’organisation d’événements culturels impliquant les habitants des communes alentour.

A écouter : Le reportage de France Culture à Rouen.

6. La centrale à bois de Gardanne

Le troisième groupe de distribution d’énergie allemand, E.on, veut reconvertir un réacteur de la centrale électrique de Gardanne (Bouches-du-Rhône), qui fonctionne actuellement au charbon et aux résidus de pétrole, en centrale à bois. Le projet engloutira plus d’un million de mètres cubes de bois chaque année. Il fait donc craindre aux habitants une surexploitation des forêts locales, mais aussi cévenoles et jurassiennes. Le 5 octobre, environ 300 personnes ont manifesté pour réclamer la suspension du projet.

7. La ZAD Patates

Dans la plaine de Montesson (Yvelines), une des dernières vastes étendues de maraichage en Ile-de-France, l’artificialisation des sols menace. Au pied d’un magasin Carrefour, un collectif local, la ZAD Patates plante des pomme de terres pour circonscrire symboliquement la zone d’activité commerciale (ZAC) de la Borde, que les élus locaux envisagent d’étendre de 8 hectares. Depuis le dépôt, le 14 septembre, d’un recours par le collectif d’associations pour la défense de l’environnement dans la Boucle de la Seine (CADEB), le projet est en suspens. Les planteurs de tubercules n’ont pas lâché leurs binettes pour autant. Un autre projet menaçant la continuité agricole de la plaine – un nouveau tronçon de route départementale, déviation de la RD121 – est toujours à l’étude.

8. Le village Décathlon d’Orléans

Dans la banlieue d’Orléans (Loiret), un collectif d’habitants s’oppose au « Village Oxylane », un complexe dédié au « sport et au bien-être ». Construite autour d’un futur magasin Décathlon, l’infrastructure aura une vocation principalement commerciale. Pour éviter que celle-ci ne voit le jour, grignotant 16,5 hectares de terres au passage, les opposants ont lancé une pétition et récolté près de 800 signatures. La mobilisation passe également par la culture de courges sur le site convoité. Les récoltes débouchent sur l’organisation de « courges parties », des soirées de mobilisation au cours desquelles les militants partagent une soupe de potiron.

Un autre projet de « village Oxylane » Décathlon est également à l’étude dans l’Hérault, à Saint-Clément-de-Rivière. Dans une pétition, les opposants dénoncent « une imperméabilisation des sols » irréversible et l’artificialisation de 24 hectares, ayant pour seule finalité une activité commerciale.

9. EuropaCity

2 milliards d’euros d’investissement pour 30 millions de visiteurs par an, 250 000 m2 de commerces et une piste de ski en intérieur… le tout au détriment de quelque 80 hectares de terres. Ce complexe commercial et de loisir prévu pour redynamiser le triangle de Gonesse (Val-d’Oise) suscite la colère d’un collectif d’habitants. Leur première manifestation, organisée le 22 septembre dernier a réuni plusieurs centaines de personnes.

A lire : notre article sur EuropaCity

10. La scierie du Morvan

Un temps baptisé Notre-Dame-des-Bois, le projet de méga-scierie a, lui aussi, été le théâtre d’une contestation d’ampleur. Jugé trop gourmand en bois par les défenseurs de l’environnement, le projet a été attaqué sans relâche tout au long de l’année 2013 : pétition récoltant 60 000 signatures, occupation de terrains et attaque en justice sur les failles juridiques du projet. En novembre de cette même année, après décision du Conseil d’Etat, le projet a finalement été abandonné.

11. Le centre d’enfouissement des déchets nucléaires de Bure

En 2005, des militants antinucléaires français et allemands rachètent un corps de ferme à Bure. Ce village de la Meuse, qui compte à peine 90 habitants a été retenu pour accueillir, à 500 mètres sous terre, un gigantesque cimetière de déchets radioactifs. De réunions publiques houleuses en manifestations, au fil des années, l’opposition s’est structurée. En 2013, une pétition demandant son abandon a récolté plus de 60 000 signatures. Dans leur corps de ferme, reconverti en quartier général de la mobilisation, une partie des opposants, réunis au sein du collectif « Bure Zone libre », tentent de faire de leur maison une « vitrine en matière d’autonomie et d’énergies renouvelable ».

12. La Route du Littoral de la Réunion

Après Notre-Dame-des-Landes et « Notre-Dame-des-Bois », dans le Morvan, certains Réunionnais veulent voir naître un « Notre-Dame-du-Littoral ». Ils sont plusieurs milliers à s’opposer à la « Nouvelle route du littoral », une deux fois trois voies qui, en 2018, encerclera le nord de l’île sur 12,6 kilomètres. Le projet, lui aussi porté par le groupe Vinci, comprend un viaduc de 5 400 mètres de long construit sur la mer, qui pourrait entraîner une « évolution du trait de côte », selon l’autorité environnementale (son avis à lire ici en pdf). A grand renfort de pétition, les opposants dénoncent l’impact du projet sur la biodiversité et son coût jugé exorbitant : initialement fixé à 1,66 milliard d’euros, il devrait finalement dépasser les 2,5 milliards. Pour le député réunionnais Thierry Robert, cette dépense se ferait au détriment des transports en communs condamnant l’île au « tout voiture ».

13. Le TGV Lyon-Turin

Le berceau de l’opposition à ce chantier, l’un des plus gros en Europe, est italien. Mais le mouvement No-Tav (Non au TGV), né au début des années 1990 dans la vallée du Piémont, a fait des émules de ce côté-ci des Alpes, en Savoie comme à Paris. Opérations de tractage, débats, manifestations : la mobilisation s’est diffusée de Turin à Lyon. Les porteurs du projet sont sur la défensive. Après avoir poursuivi pour injures l’un des principaux opposants au projet, et malgré sa défaite devant le tribunal de Chambéry (Savoie), la compagnie Lyon-Turin Ferroviaire a indiqué qu’elle n’hésiterait pas à lancer de nouvelles attaques en justice en cas de dérapage des opposants.

14. Le projet de Grand contournement Ouest de Strasbourg (GCO)

Sur le tracé de cette autoroute, qui menace 300 hectares de terres fertiles, des cabanes en bois éclosent depuis juin dernier. Leur murs sont tapissés d’affiches sur lesquelles on peut lire « Bure, NDDL, même combat ». Comme le projet d’aéroport nantais ou encore le barrage de Sivens, le Grand contournement Ouest (GCO) de Strasbourg est un dossier vieux de plusieurs décennies, mais jamais concrétisé, faute de consensus. Sa sortie des cartons au milieu des années 2000 a provoqué immédiatement des manifestations d’agriculteurs. Puis, en 2009, l’association Vélorution organisait un défilé de plus de 200 biclous. Dans le même temps naissait le collectif GCO Non merci, réunissant plusieurs association et une dizaine d’élu locaux. Celui-ci dénonce l’artificialisation des terres, mais aussi le bruit, la pollution de l’air et les menaces sur les espèces protégées, comme le grand hamster d’Alsace. Pour poursuivre la construction de cabanes barrant la route aux tractopelles, un appel aux dons a été lancé, une occupation permanente est également envisagée.

15. Les Center Parcs de Chambaran, de Poligny et du Rousset

Du scotch sur la bouche pour dire leur incapacité à se faire entendre. Le 20 octobre dernier, 200 opposants à la construction d’un Center Parcs dans la forêt de Chambaran ont défilé en silence à Roybon (Isère) contre le démarrage des travaux, le jour-même. Trois jours plus tôt, le groupe Pierre et Vacances, promoteur du projet, signait l’acte d’achat de 200 hectares, pour la plupart des zones humides ou d’intérêt écologique faunistique et floristique (ZNIEFF), ouvrant la voie à la construction d’un millier de bungalows. Aux yeux des élus, l’avis défavorable de l’enquête publique, qui pointe l’impact négatif du projet sur l’environnement, n’a pas fait le poids face à la promesse de créer 490 emplois.

Deux autres Center Parcs sont à l’étude. A Poligny (Jura), le projet a beau avoir élu domicile dans l’un des coins les plus froids de l’Hexagone, il prévoit une bulle tropicale chauffée à 29°C sur deux hectares. De quoi susciter quelques crispations. Conjointement aux opposants du Center Parcs du Rousset (Saône-et-Loire) et à ceux de Roybon, les Jurassiens ont lancé une pétition.

16. Le golf de Fontiers-Cabardès

Un parcours 18 trous avec hôtel et restaurant d’un côté contre la moitié des terres agricoles de la commune de l’Aude de l’autre. Ce deal, soutenu par les élus locaux provoque l’ire des agriculteurs de la région qui, de la FDSEA à la Confédération paysanne, rejettent le projet d’une seule voix. Ils sont soutenus dans leur lutte, et accompagnés dans leurs manifestations, par le collectif des Crocodiles du Cabardès qui, pour sa part, alerte sur le risque que pourrait faire peser ce golf sur les ressources en eau. Selon la députée européenne EELV Catherine Grèze, l’activité consommerait pas moins de 226 000 m3 par an.

17. La liaison A28-A13 de Rouen

Là encore, près de 240 hectares de terres sont menacés. Les opposants craignent également une augmentation du bruit et de la pollution et doutent de l’utilité de cette quatre voies de près de 100 mètres de large qui implique aussi la construction d’un viaduc et d’échangeurs. Réunis en collectif, ils ont lancé une pétition et organisent des opérations de tractage et des manifestations. Pour faire entendre un autre son de cloche, des associations de défense du projet ont aussi vu le jour.

18. La carrière de Bédeilhac (Ariège)

Grimpeurs, randonneurs et riverains s’inquiètent de la réouverture et de l’extension d’une carrière en plein parc naturel ariégeois. Déjà préoccupé par les conséquences environnementales du projet, Bernard Defaut, entomologiste à la tête du collectif « Non à la réouverture de la carrière de Bédeilhac » (NRBC) a calculé que l’extraction prévue de 350 000 tonnes de granulats par an allait entraîner « le passage quotidien de 112 camions de 25 tonnes, soit un camion toutes les quatre minutes », comme il l’explique au site Ariège News. Une pétition lancée par l’association Les gardiens du Calamès a récolté plus de 7 000 signatures. Après le lancement de l’enquête publique, lancée ce vendredi, une manifestation est prévue le 21 novembre à Foix.

Des recours juridiques ont également été déposés contre les lignes à haute tension passant à Bâtie-Neuve (Hautes-Alpes) et le tronçon de gazoduc Eridan, prévu dans le Vaucluse.

-19. La décharge de Nonant-le-Pin

Jusqu’en octobre 2013, la petite commune de Nonant-le-Pin (Orne) ne devait sa réputation qu’aux 160 haras des environs. Depuis, son nom est surtout associé à la plus grande décharge de résidus automobiles de France. L’entreprise GDE (Guy Dauphin Environnement), une société aux activités et aux financements controversés, prévoit d’y enfouir pendant dix-sept ans 150 000 tonnes de déchets non traités par an. Dès son lancement en 2006, ce projet a suscité la méfiance des riverains, des agriculteurs et des écologistes craignant des risques de pollution et d’explosion provoqués par les résidus d’hydrocarbures. Réunis au sein du Front de résistance de l’Orne (FRO), ils se sont relayés, pendant près d’un an, pour camper sur le site. En octobre 2013, ils ont finalement été délogés par la police. L’activité de la décharge a débuté dans la foulée, mais elle a tourné court. En deux jours d’exploitation, GDE a déposé pas moins de 1 856 tonnes de déchets illégaux. Les associations France Nature Environnement et Zéro Waste l’ont alors poursuivie en justice et ont obtenu gain de cause en mai 2014. La décharge a fermé. Mais, au grand dam des opposants, le 3 novembre dernier la situation s’est une nouvelle fois retournée, l’exploitant a été relaxé. Sur le site de la décharge, le ballet des camions pourrait recommencer.

-20. L’A45 reliant Saint-Etienne à Lyon

A la construction d’une nouvelle autoroute de 48 kilomètres entre Lyon et Saint-Etienne, les opposants répondent en organisant des randonnées pour montrer la beauté du paysage longeant le tracé du futur ouvrage comprenant quatre tunnels et onze viaducs. En 2013, le projet a été classé prioritaire par la commission Mobilité 21 (dite Duron), mais les associations, le parti Cap 21 de Corinne Lepage et la Fédération de Rhône- Alpes de protection de la nature, la FRAPNA (voir ses arguments ici en pdf), ne désarment pas. Ceux-ci plaident en faveur un développement d’une mobilité douce et pour la rénovation de l’A47 qui court déjà sur le même trajet, mais est actuellement surchargée. Mais leurs arguments portent peu. En mars dernier, avec le lancement d’un appel d’offres auquel ont répondu Vinci, Eiffage et Bouygues, une nouvelle étape a été franchie.

-21. Une mine d’or dans la Creuse

En octobre, dans le petit village creusois de Lussat, des chercheurs d’or ont commencé à prospecter. Depuis un an, les habitants des communes environnantes étaient sur leurs gardes. La cause de leur méfiance ? Un permis de recherche exclusif d’or et autres métaux précieux accordé en novembre 2013 par l’Etat à la société canadienne Cominor. Dans la région, qui a déjà connu l’essor de mines d’or au début du XXe siècle, beaucoup craignent l’impact de cette activité, qui risque notamment de libérer de l’arsenic, sur ce territoire riche d’une zone d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF), et renfermant la seule nappe phréatique du département. Par ricochet, ils s’inquiètent des répercutions de cette pollution et d’une augmentation de trafic sur l’agriculture et le tourisme. De projections de documentaires en festivals et pétitions, le collectif de vigilance sur les projets miniers creusois tente de maintenir la pression sur les pouvoirs publics.

-22. Le golf de Saint-Hilaire-de-Brethmas (Gard)

Un golf 18 trous, un club hippique, un hôtel de luxe… Le maire sortant de la commune de Saint-Hilaire-de-Brethmas (Gard) rêvait d’accueillir un aménagement touristique de grande ampleur. Mais depuis son lancement il y a dix ans, ce projet goulu en terres – il devait à l’origine s’étendre sur 350 hectares – et en eau inquiète l’association Saint-Hilaire durable. Après avoir occupé le terrain avec des plantations de courge et fait partir une caravane de militants jusqu’à Notre-Dame-des-Landes, les opposants au golf peuvent désormais souffler. Lors des dernières élections, l’équipe municipale a changé. Les élus actuels, pour certains issus des rangs de l’association Saint-Hilaire durable y sont actuellement opposés. Mais la communauté d’agglomération d’Alès, porteuse du projet, y reste attachée et pourrait lancer une nouvelle enquête publique.

D’autres projets, ayant fait l’objet de fortes mobilisations, voire d’occupations, ont été suspendus ou abandonnés. C’est le cas de la liaison Est-Ouest Avignon dont les tranches 2 et 3 ont été repoussées à 2050 ou encore du projet Skidôme, une piste de ski ouverte à l’année et installée sur la colline d’Elancourt, dans les Yvelines, le point culminant d’Ile-de-France, situé à 230 mètres d’altitude. Ce projet de « colline réfrigérée », sobriquet donné par les opposants, est gelé en attendant des jours meilleurs sur le plan financier.

23. La déviation de Canapville (Calvados)

A proximité de Deauville (Calvados), une vingtaine d’associations sont sur leurs gardes. Du 6 au 7 décembre, un projet de voie rapide de 4 km de long, dans les cartons depuis 1974, fait l’objet d’une consultation publique. Le tracé, qui doit relier l’A132 à Deauville pour éviter les risques de bouchons, traverse les marais de la Touques, une zone « dont la richesse naturelle est deux à trois fois supérieure à celle de Sivens ou de Notre-Dame-des-Landes », estime Emmanuel Schmitt, président de l’association Pays-d’Auge, nature et conservation opposée à l’infrastructure. Sur les 200 espèces qui vivent sur ces espaces, certaines comme le héron butor étoilé ou le triton crêté, batracien bien connu des opposants à Notre-Dame-des-Landes, sont protégées. Pourtant, en dépit de l’avis défavorable du Conseil national de la protection de la nature (CNPN), le processus suit son cours. « Pour le moment, rien n’est acté. On a donc mis en place un comité de vigilance et on incite les gens a montrer leur désapprobation au cours de cette consultation, poursuit Emmanuel Schmitt. Si le préfet prend des arrêtés, on passe à l’action », prévient-il.

24. Le centre des congrès d’Annecy

Quelque 9 000 m2 de béton les pieds dans l’eau. Cette perspective fait s’étrangler quelques amoureux du lac d’Annecy (Haute-Savoie). Prévu pour voir le jour sur la presqu’île d’Albigny, un projet de centre des congrès fâche les associations de protection de l’environnement, Les Amis de la Terre en tête. En décembre 2013 , le projet a recueilli plus de 15 500 signatures contre lui. Plusieurs manifestations et chaînes humaines autour de la presqu’île donnent toujours du fil à retordre aux élus locaux, majoritairement favorables au projet. L’ancien maire d’Annecy dénonce, pour sa part, une infraction à l’esprit de la loi littoral, censée préserver les berges de l’urbanisation.

25. L’hyper-incinérateur d’Echillais (Charente-Maritime)

A quoi bon construire un incinérateur géant quand on est engagé dans une démarche « Territoires Zéro gaspillage Zéro déchet, basée sur le recyclage et la réduction des volumes d’ordures ménagères à la source ? Telle est la contradiction que soulèvent, avec l’appui de l’association Zéro Waste France, près d’un millier d’habitants de Rochefort et de la commune voisine d’Echillais (Charente-Maritime) où un hyper-incinérateur doit voir le jour. L’infrastructure, conçue pour s’étaler sur 23 000 mètres carrés, aurait une capacité d’incinération de 75 000 tonnes, contre 30 000 pour l’incinérateur actuel. Elle couterait aux collectivités 82 millions d’euros. Ce montant constitue un argument de plus pour les opposants. La mobilisation contre le projet, engagée il y a un an, s’est amplifiée après la publication par 102 médecins d’un texte rappelant les risques de cancers liés à la proximité d’incinérateurs. Quelques jours avant la signature par la préfète du département, le 15 octobre dernier, de l’autorisation d’exploitation, qui marque le début des travaux pour le groupe Vinci, une manifestation a rassemblé 2 000 personnes dans les rues de Rochefort. Le 12 mai 2015, 200 gendarmes ont évacué cette ZAD, ainsi qu’une autre sur l’île d’Oléron contre un projet de filières conchylicoles.

26. La LGV Paca

Les anti-LGV Var ont eux aussi adopté la randonnée de protestation. De nombreuses associations craignent les impacts géologiques et hydrologique de la LGV Var, rebaptisée Ligne nouvelle Provence-Côte-d’Azur en janvier et devant relier Nice à Marseille. Depuis maintenant quatre ans, la mobilisation, partie des agriculteurs et viticulteurs, s’étend. En juin dernier, la procédure de consultation publique a recueilli 2 400 réponses, dont une majorité exprimant leur opposition au projet, selon le site Ouest Var. Au printemps dernier, les manifestations se sont multipliées. Dans le même temps, avec l’apparition de l’association TGV Var développement, un camp en faveur du projet se constitue.

27. La ligne très haute tension (THT) de la Pévèle (Nord)

Selon la même logique que celle des opposants à l’hyper-incinérateur de Rochefort, dans le Nord, des élus s’interrogent sur le bien-fondé de reconstruire et de doubler la ligne à très haute tension Avelin-Gavrelle, alors que l’heure est à la réduction de la consommation d’électricité. Au début du mois de novembre, les maires des communes concernées étaient reçus au ministère de l’Ecologie pour exprimer leur scepticisme. Mais l’enfouissement des lignes, réclamé par certains d’entre eux, impliquerait un surcoût de 60 millions d’euros auquel ne veut pas consentir RTE (Réseau de transport électricité). Au delà des débats politiques qu’engendre le projet, plusieurs manifestations ont été organisées à l’initiative d’associations citoyennes, inquiètes des conséquences de cette ligne sur l’environnement.

Vous mentionnez aussi le projet de Zone d’activité concertée (ZAC) des Portes du Tarn, dont le périmètre a été réduit après une forte contestation, le transfert de l’aéroport de La Rochelle à Saint-Aignan, dénoncé par les branches locales d’EELV, tout comme l’autoroute A831 qui suscite des divisions sur la scène politique nationale.

Et près de chez vous ? Des citoyens se mobilisent-ils face à de grands projets qu’ils jugent inutiles ? Aidez-nous à compléter cette carte en nous écrivant dans les commentaires ci-dessous.

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  • Bonjour,
    Parmi les Zad dans le style "plus de légume, pas de bitume", il y a le quartier libre des Lentillères à Dijon qui conteste un projet d’éco-quartier sur des anciennes terres maraichères.

    https://lentilleres.potager.org/
    https://jardindesmaraichers.potager.org/

    13.05 à 15h57 - Répondre - Alerter
  • Tout cela est bien beau , mais l’on ne peut s’empêcher de constater que même la mort d’un homme ne provoque aucune réaction populaire vaste, une révolte profonde comme celle que je ressens. Nous voyons une population tétanisée ou plongée dans la torpeur.
    Si même la mort d’un homme ne provoque aucune réaction (en dehors de celles normales ou prévisibles) je pense que nous pouvons nous poser des questions sur la nature et les méthodes de combat. Voire sur les objectifs eux-mêmes !
    Bon, il y a tous ces combats locaux et territoriaux pour défendre une loutre ici et 30 hectares là. Ces combats locaux s’ils étaient des milliers auraient certainement un immense impact et à ce titre ils doivent être encouragés pour qu’ils aient une chance de se multiplier…. et petit à petit faire changer les priorités d’une société vénale et égoïste.
    Mais même la mort d’un homme n’a pas ému la France au-delà du convenu médiatique, alors nous devons nous poser de vraies questions sur le but et la nature des actions… et pas seulement sur les actions de la nature.
    Les raisons des échecs écologistes résident dans la dispersion au lieu de la concentration autour d’objectifs fondamentaux et profondément politiques (n’oubliez pas la « polis » qui est la société dans son ensemble). Le rejet ou l’incapacité à avoir une action et donc une influence politique condamne l’action qui se noie dans la multitude des mini-combats qui même victorieux ne changent pas les vices fondamentaux de notre société et de ses représentants.
    Même la mort d’un homme n’a aucune profonde conséquence chez nos « écologistes » et non seulement c’est dommage, mais c’est inquiétant et symptomatique.

    21.11 à 14h17 - Répondre - Alerter
  • projet de déviation Canapville - Deauville une grande voie rapide qui traverserait une grande zone naturelle de marais
    http%3A%2F%2Fwww.basse-normandie.developp...

    Projet de construction d’un golf en Isère à Roybon aussi

    20.11 à 01h49 - Répondre - Alerter
  • Un collectif s’était constitué en Anjou contre un projet de Center Parcs, rendant le dossier un peu compliqué à gérer pour le promoteur qui finalement est allé s’installer dans le nord de la Vienne. Malgré la constitution d’un nouveau collectif qui avait pourtant bien montré que le projet était néfaste pour la région, même si on nous promet plein d’emplois. Les premières nuisances de font déjà sentir, les travaux étant bien avancé. Outre les arbres abattus et les batraciens morts par centaines au début des travaux, se sont maintenant les cerfs , chassés des bois, qui remontent vers l’Anjou, commençant à grignoter les vignes...
    http://www.lanouvellerepublique.fr/...

    Un malheur n’arrivant pas seul, voici qu’on nous invente un projet d’usine de méthanisation pour chauffer la serre tropicale ! mettant en péril des colonies de chauves-souris (et autres)
    http://www.vigie.nuisances.free.fr/

    Pour le 1er, c’est foutu, ils commencent déjà à recruter, mais peut-être encore un espoir pour stopper le 2nd...

    17.11 à 14h51 - Répondre - Alerter
  • Derrière la majorité de ces projets absurdes pour la population, l’environnement, les générations futures, il y a des postes de complaisances à la clefs pour la famille, les amis, les maîtresses,... avec des revenus et avantages loin des français moyens (entre 1700 et 2100€ mensuels...). tien vous avez des noms en tête !!!

    Des contrats somptuaires sont signés et validés par d’autres politiques : ecomouve par exemple,... voir le tunnel du Mont-blanc et la pollution de ’’la vallée de la mort’’, les autoroutes, les retraites +le’’chapeau’’ alors que la précarité énergétique -sans chauffage, sans lumière- touche de +en+ de personnes agêes, d’handicapés, d’efts, de familles monoparentales, de familles,....

    dans tous les cas ce sont nos impôts pas les leurs... Ces projets sont donc primordiaux !!!!

    15.11 à 12h21 - Répondre - Alerter
  • contournement de la loi du littoral pour un futur centre des congres inutile car celui existant est déficitaire et vis grâce aux financements de la ville... Un mega centre des congres envisagés par des Mega Megalos ! Aidez nous !!! Les anneciens ne veulent pas de cette horrible construction pour laquelle des arbres seront coupée et des familles délogées !
    les politiques veulent aménager à leur façon la loi du littoral pour faire passer leur projet !!!
    L’aménagement de cette loi leur permettra de faire n’importe quoi dans toute la France !

    14.11 à 16h47 - Répondre - Alerter
  • A côté de tous les "grands projets inutiles" que vous décrivez dans votre article "La France protestataire en 25 points chauds", je vous signale le combat que nous menons en Aveyron pour la cascade de Salles-la-Source contre un "petit projet inutile", une Micro-centrale construite illégalement il y a 80 ans, tardivement régularisée en 1980 par un décret de concession laquelle s’est achevé en 2005. Mais depuis lors la microcentrale tourne toujours...
    La microcentrale produit l’équivalent d’une demi-éolienne et selon les bilans publiés par l’exploitant ne rapporte aucun revenu puisque déficitaire (- 1992 € en 2012)
    En juin 2010, une enquête d’utilité publique en vue de moderniser la microcentrale a suscité une opposition massive de la population et des élus.
    Note association s’est alors constituée qui, en étudiant de près le dossier, y a découvert d’innombrables irrégularités, dénis de démocratie et passe-droits autant administratifs que fiscaux (tous les bilans publiés sont truffés d’erreurs toutes à l’avantage de l’exploitant mais l’Administration fiscale pourtant informée en bouge pas).
    Malgré de milliers d’heures de mobilisation bénévole et la pertinence de nos arguments, malgré l’appui juridique de retraités de la haute administration écœurés par la gestion de ce dossier, malgré le soutien de tous les élus de l’Aveyron, toutes tendances confondues, nous nous heurtons à un mur de silence de l’Administration et des pouvoirs publics et l’extrême lenteur de la Justice.
    Nous sommes convaincus que la Médiatisation de notre affaire, extrêmement révélatrice de graves disfonctionnements au niveau de l’Etat est indispensable.
    L’exploitant est pensons-nous très probablement soutenu par des personnalités puissantes à un très haut niveau.

    Site de "Ranimons la cascade !"

    Revue de presse

    Aperçu de quelques fraudes (lettre à François Hollande)

    14.11 à 10h18 - Répondre - Alerter
  • on se bat ici contre la réalisation de ce stupide projet hors de prix et d’un autre age.
    nous avons élu des maires qui prônaient la remise à plat du projet et qui une fois élus ont retourné leur veste !
    nous sommes en colère, aucune discussion n’est possible avec ces élus qui ne veulent pas changer leur projet alors que tout le monde le trouve absurde !!!
    ils maintiennent même le TMB ( tri mécano-biologique) qui fait la une des journaux tellement le compost qui en est issu est impropre à toute utilisation ! POURQUOI ???
    une question de pots de vin ? des rumeurs circulent de plus en plus.

    Ségolène Royal nous soutient à sa manière (elle dit mais ne fait rien)

    nous sommes dans le marais, sur le littoral que nos élus veulent classer grand site de France, (ils n’ont peur de rien !), imaginez l’impacte de cette pollution sur les moules, huitres, poissons ... notre Charente est déjà le fleuve le plus pollué de France aux pesticides. Mais c’est peut-être un concours du département qui sera le + pollué, au coût le plus fort ?
    et je ne parle pas de pollution visuelle car cette usine à déchet va être ÉNORME, en bord de Charente, à quelques centaines de mètres de lagunes qui servent de repos aux oiseaux migratoires, à quelques km des points d’eau qui sont utilisés pour l’eau potable d’une grande partie du département ...

    nous voulons des solutions simples : la mise en place de la politique zéro déchet de Ségolène Royale et garder notre petit incinérateur qui a encore de longues années de vie devant lui. Est-ce si déraisonnable ? est-ce plus honnéreux que 100 millions d’€ ?


    http://www.pays-rochefortais-alert.org/

    13.11 à 17h15 - Répondre - Alerter
  • Martine 44 : Sivens

    Tout d’abord merci à Darna pour son petit cours d’histoire... Très intéressant !
    Pour ma part je voudrais en "rajouter une couche" sur le barrage de Sivens. Je viens d’assister à un documentaire/débat organisé par le réseau "SORTIR DU NUCLEAIRE"... J’ai entendu dire lors du débat que ce fameux barrage serait en fait surtout construit pour alimenter en eau une centrale nucléaire proche ! Vu comme ça, on comprend mieux l’acharnement des pouvoirs publics, non ? Sinon, pourquoi un tel déploiement de forces de "l’ordre" pour une trentaine de péquins... (même s’ils cultivent du maïs aux pesticides, voire dans l’avenir OGM).

    13.11 à 11h10 - Répondre - Alerter
  • Depuis la mort de Rémi Fraisse, cette guerre que certains ont qualifié avec raison de boucherie me semble bien plus proche que ce qu’on nous raconte dans les gazettes. En ce jour, la République va déployer ses pompes et son spectacle pour faire oublier la réalité de la sauvagerie des combats subis par un peuple enrôlé dans une aventure militaire dont personne n’explique clairement les raisons…

    Pire encore, je peux écrire, que la guerre quatorze, continue à tuer quotidiennement des milliers d’inconnus sans que personne n’en prennent conscience. Je vais m’expliquer. Ce n’est pas un anachronisme, à peine une provocation.

    Tout le monde peut comprendre aujourd’hui que Rémi Fraisse est mort – comme Médiapart a su vraiment le décrire – déchiqueté par l’explosion d’une arme de guerre inventée à cette époque… Que la gendarmerie utilise des grenades comme si elle était encore dans les tranchées ? Cent ans après, en temps de paix, contre des manifestants qui défendent des positions politiques… Il y a de quoi s’interroger… Pour le centenaire, il serait bon de commémorer l’arrêt des hostilités en interdisant l’usage de ces armes antédiluviennes.
    La mort tragique du militant écologique est un exemple.

    Mais la Grande guerre qui continue dans nos campagnes… encore aujourd’hui sous d’autres formes.

    Les paysans qui ont déversé leur lisier sur un local d’Europe Écologie Les Verts, ne se rendent pas compte (de cela aussi) qu’ils défendent une agriculture obsolète utilisant des pesticides…

    Et ne le saviez vous pas, les pesticides, sont né à cette période.

    Un peu d’histoire … Issu de la petite bourgeoisie juive prussienne, Fritz Jacob Haber, chimiste allemand inventa, avec quelques collaborateurs, la synthèse de l’ammoniac, pour créer un engrais azoté… à la place du guano et du salpêtre utilisés dans l’agriculture.

    Malgré les conventions de La Haye de 1899 et 1907 qui interdissent les armes chimiques Haber va en créer une redoutable (qui a servi encore pendant la guerre Iran/Irak ) : Le gaz moutarde.

    Le 22 avril 1915, à Ypres l’essai en vraie grandeur inaugure l’aire moderne. Sa femme Clara qui n’arrive pas à le convaincre d’arrêter ce qu’elle pense être – avec raison - un crime, se suicide peu après. Elle ne sera pas la dernière à être la victime de Fritz Haber.

    L’État-Major allemand justifie la violation des traités d’avant-guerre en protestant contre l’expérimentation par les français des gaz lacrymogènes. Les français ayant été les premiers à rompre les accords. On pourrait en rire… si la police n’en faisait toujours usage… Cent ans, on le voit, c’est bien court.

    Mais l’histoire, avec sa grande Hache, ne s’arrête jamais n’en déplaise à Francis Fukuyama.

    Fritz Haber, ce criminel de guerre, reçoit en 1918, le prix Nobel de Chimie (horreur au Nobel).

    L’Allemagne battu, se voit interdire par le traité de Versailles, en 1919, toute recherche en matière d’armement. Haber continue pourtant mais il travaille innocemment à la lutte contre les insectes. Il met au point de la fabrication industrielle de l’acide cyanhydrique, un acide dangereux qui entre dans la composition d’un pesticide, pour tuer les poux, le Zyklon B. On sait que ce produit sera utilisé par les Nazis dans les chambres à gaz des camps d’extermination. Haber n’en saura rien, il meurt en exil en 1934, fuyant l’Allemagne, lui, le juif. Les néo-nazis d’aujourd’hui continue d’utiliser le camouflage de 1919, le Zyklon B étant pour eux, un insecticide, un produit désinfectant.

    Toutes les armes chimiques - presque toutes inventées en Allemagne - vont être transformées, réutilisées et camouflées, à nouveau, après la deuxième guerre mondiale par les mêmes entreprises de la chimie allemande qui accompagnait Haber depuis 1904… Depuis ces pesticides empoisonnent tout le monde, et nous promettent le cancer pour tous, puisque à la base, ce sont des armes chimiques. Bien entendu, j’entends déjà tous les chimistes de la terre, tous les amis des sciences et les autres, me dire que c’est une question de dosage. Et je suis bien d’accord. Examinons froidement les faits, ils sont têtus. On n’a d’autant plus raison de fêter le centenaire que l’histoire n’est toujours pas finie… Si les paysans sont morts en masse pendant la Grande Guerre, ils continuent pour ceux qui répandent ces pesticides par être les premiers (après les millions de créatures vivantes qui peuplent chaque mètre carré de terre traitée) victimes tombées au champ de déshonneur de l’usage des pesticides. L’ombre de Fritz Haber plane toujours sur nos plaines… Et que ceux qui n’aiment pas les billets polémiques cessent immédiatement de lire ce qui suit, parce que c’est le pire est à venir, la Grande Guerre n’a pas cent ans, elle continue encore.

    Selon le philosophe et l’historien Jacques Grinevald, c’est bien pendant la première guerre mondiale, que c’est passé le basculement de la civilisation occidentale. La guerre a commencé à cheval, puis s’est continué en voiture, avec l’invention de Fritz Haber et bien d’autres, avec l’arrivée des Tanks, en 1917, le monde a basculé dans l’Anthropocène.

    Késaco me direz-vous ?

    C’est une nouvelle ère géologique qui a commencé à cette époque là.

    L’humanité occidentale, est devenue si puissante, que sa pratique invasive, productiviste et destructrice a interagi à l’échelle même du système de la biosphère, de la planète qui nous accueille.

    Si des géologues étudient, un jour lointain, les couches de sédiments de notre planète, ils pourraient déterminer plus précisément le tournant. Ce moment où l’homme en tant qu’espèce prend le pas sur la nature et détermine par son activité les changements climatiques.

    Personne ne va dire en ce jour de fête nationale que le dérèglement climatique, la sixième extinction (c’est à dire la disparition de la majorité des espèces animales et végétales qui est en court) pourrait avoir commencé durant la première guerre mondiale.

    Alors assurément, la boucherie n’a pas pris fin, et il est peut-être bien trop tard pour en prendre conscience.

    12.11 à 08h18 - Répondre - Alerter
  • thierry revel : autoroute castres-toulouse

    vous pouvez aussi ajouter l’autoroute Castres-Toulouse avec l’opposition du collectif RN126 et celle de 14 maires du 31 et du 81

    http://collectifrn126.sitego.fr/

    Dans le Tarn il y a aussi la ZAC des Portes du Tarn qui consomme 200 hectares de terres agricoles.

    http://collectifdurieudas.blogspot.fr/

    11.11 à 08h25 - Répondre - Alerter
  • Bonjour,
    Vous pouvez ajouter le GPSO (liaison TGV Bordeaux- Hendaye) :
    http://amisdelaterre40.fr/spip/spip...
    et aussi le golf de Tosse (Landes) :
    http://landes.eelv.fr/2014/10/02/st...
    ZAD PARTOUT !

    11.11 à 07h26 - Répondre - Alerter
  • une triste illustration d’une émission de M6
    Les platanes coupés au printemps 2014 le long du centre commercial vélisy 2 en Versailles et le chenay pour notre soi-disant sécurité !!!!

    c’est pour que le centre commercial soit mieux vu de la route... en pleine période de nidification ces arbres majestueux ont été coupés...

    et combien d’autres exemples ?

    les élus verts n’ont pas répondu aux courriels, ni aux courriers !!!

    HONTE aux financiers, aux politiques cupides...

    10.11 à 09h50 - Répondre - Alerter
  • Jeudi 06/11/14 en direct de Médiapart

    19h15, soirée spéciale : à l’heure de Sivens, oui, il y a des alternatives !

    Soirée animée par Frédéric Bonnaud et la rédaction de Mediapart. Tout au long de la soirée, Hubert Huertas fera le point sur les déclarations de François Hollande, invité au même moment sur TF1 à faire le bilan à mi-mandat.

    • 19h15-20h30. Après la mort de Rémi Fraisse, deux débats sur :

    Les raisons de contester l’utilité du barrage de Sivens ; le conseil général du Tarn ; un drôle de socialisme local.
    La gestion des forces de l’ordre et les violences policières
    La liste des invités sera précisée ultérieurement.

    • 20h30-21h15 : Réinventer la démocratie.

    Dominique Meda, sociologue, Dominique Rousseau, professeur de droit constitutionnel, Sandra Laugier, philosophe.

    Retrouvez ci-dessous nos entretiens :
    Dominique Méda : « Une autre voie que le modèle libéral ou la sortie de l’euro »
    Sandra Laugier : en route pour la « démocratie sauvage »
    Dominique Rousseau : « On a inversé la fonction de la Constitution ! »

    • 21h20-21h45. « Oui, nous pouvons ! » : Podemos et l’exemple espagnol.
    Avec Jorge Lago, l’un des responsables du mouvement.

    Retrouvez ci-dessous notre enquête :
    Podemos, ce mouvement qui bouscule l’Espagne
    Pablo Iglesias (Podemos) : « Nous ne voulons pas être une colonie allemande »
    Fête de l’Huma : Mélenchon se remet en mouvement sur le modèle espagnol de Podemos

    • 21h50-22h45. Des alternatives concrètes, exemples.
    Marie-Monique Robin, auteur de Sacrée Croissance !, Patrick Behm, fondateur d’Enercoop, Mélanie Gabard, d’Alternatiba.

    Retrouvez en cliquant ici notre portfolio sur Enercoop

    A jeudi, de 18h à 23h

    4.11 à 08h42 - Répondre - Alerter
  • Le groupe Décathlon projette d’établir un « village Oxylane » sur la commune de Saint-Clément-de-Rivière.
    Projet destructeur de la qualité de l’environnement :

    Ce projet sera porteur de nuisances environnementales importantes et irréversibles :
    La construction de cette zone commerciale (24 ha) avec l’aménagement des accès, les parkings participe au bétonnage de l’entrée de la ville, à la destruction des paysages, à l’imperméabilisation du sol etc.
    Pollution de l’air, des sols, nuisances sonores dues au trafic automobile (8000 véhicules le samedi).
    Destruction d’espaces naturels, des rares terres encore cultivées ou cultivables à proximité de la ville

    Projet inutile à but essentiellement commercial entrant dans une logique de sur consommation : conditionnement à l’achat de vêtements et d’articles de sport.

    Les enseignes sportives ne manquent pas dans l’agglomération et Décathlon y est déjà présent (Odysseum)

    http://sos.lez.free.fr/oxylane/proj...

    Signez la pétition :
    http://www.petitions24.net/contre_l...

    1er.11 à 18h26 - Répondre - Alerter
  • On peut rajouter non à la décharge de Nonant les pins en Normandie

    31.10 à 16h13 - Répondre - Alerter
  • Chez nous dans les Yvelines, ils veulent construire une piste de ski réfrigérée...
    http://www.lechorepublicain.fr/eure...

    le site du collectif : http://amisdelarevanche.zonelibre.info/

    31.10 à 11h53 - Répondre - Alerter
  • En Alsace, du côté de Strasbourg, nous avons le projet de Grand Contournement Ouest de Strasbourg (GCO) qui mobilise de plus en plus... Ce projet est vieux de + 40 ans, presque abandonné au lendemain des Présidentielles, il renait fin 2013.

    Un collectif : GCO NON MERCI : http://www.gcononmerci.org/

    plusieurs actions cette année où le collectif Alsace NDDL a pris part :
    http://collectif-alsace-contre-nddl...
    http://collectif-alsace-contre-nddl...

    Une zone à défendre en devenir :
    http://www.dna.fr/environnement/201...

    31.10 à 04h47 - Répondre - Alerter
  • Dans les projets de "Center Parcs", voici par exemple celui-ci qui fait scandale, à Roybon, en Isère.
    200 hectares de forêt menacés et 62 hectares de zones humides seront détruites.
    Le préfet vient de donner son accord contre l’avis défavorable à l’unanimité des commissaires enquêteurs de l’enquête publique "loi sur l’Eau".

    Pour plus d’infos, voir le site "Pour les Chambarans sans Center Parcs"

    30.10 à 23h45 - Répondre - Alerter
  • Bonjour
    Vous oubliez certainement le mouvement NO TAv contre la nouvelle LGV Lyon Turin, avec des militants accusés de terrorisme, en Italie certes mais la contestation est bien aussi forte en France.La contestation contre les GPII monte. C’est l’expression d’un refus de plus en plus généralisé de ces grands projets qui ne servent que la vision totalitaire de la dictature économique libérale.

    29.10 à 18h44 - Répondre - Alerter
  • Un village Oxylane (Décathlon) projette de s’implanter sur 24ha d’espaces naturels et de terres agricoles en exploitation encore tout récemment, à l’entrée Nord de l’agglomération montpelliéraine sur la commune de Saint-Clément-de-Rivière (34).
    lire la suite : http://www.petitions24.net/contre_l...

    29.10 à 18h11 - Répondre - Alerter
  • la Nouvelle Route du Littoral à l’Ile de La Réunion

    29.10 à 11h19 - Répondre - Alerter
  • Merci de placer NDDL au bon endroit (30 kilomètres au Nord de Nantes)

    29.10 à 11h16 - Répondre - Alerter
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