Elle se joue des climats, des sols et des saisons, trônant désormais sur nos étals de janvier à décembre. Un bonheur pour le consommateur ? Pas si sûr. Car entre la version de ce fruit - disons d’été - qui n’avait besoin que d’eau, de soleil et de fertilité, et celle qui traverse les saisons, le cycle économique a subi de sérieux bouleversements.
Pour la production d’abord : entre les engrais, artificiels pour la plupart, les fongicides et les insecticides, la culture des fraises ressemblerait presque à une expérience de chimiste. Cultivées dans le sud de l’Espagne [1], ces variétés consomment par ailleurs une grande quantité de tourbe (compost naturel) importée par voie terrestre des pays baltes notamment : pour rejoindre l’Andalousie, elle parcourt environ 4000 kilomètres par camion.
A sa charge encore, les ressources humaines pour la récolter : en grande partie d’origine étrangère, la main-d’œuvre venue d’Afrique et, plus récemment, d’Europe orientale est souvent exploitée.
Des organisations écologiques, estiment au final qu’il faut "environ 20 fois plus d’énergie" pour cultiver ces fraises d’hiver que pour celles de saison. Sans compter le dernier point : bien que ferme, rouge vif et bien calibrée, la fraise d’hiver n’est ni goûteuse ni sucrée.
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