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13-01-2016
Mots clés
Alimentation
Italie

Contre la pollution, doit-on interdire les pizzas au feu de bois ?

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Contre la pollution, doit-on interdire les pizzas au feu de bois ?
(Crédit photo : Jared Tarbell - Flickr)
 
Le maire de la petite ville italienne de San Vitaliano a pris un décret en ce sens. Une initiative moquée… mais pas forcément absurde. Explications.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Coupable : la pizza au feu de bois. A San Vitaliano, petite ville du sud de l’Italie, la spécialité est la nouvelle victime des mesures de lutte contre la pollution de l’air. Le 17 décembre dernier, le maire a pris un décret bannissant, entre autres, l’usage des fours à bois dans la restauration. En 2016, les boulangers et pizzaiolos refusant de s’équiper d’un filtre à particules adéquat ou de rayer de leurs cartes la mention « cuisson au feu de bois », s’exposeront à une amende de 1 032 euros selon la BBC.

Cette mesure drastique répond à une situation critique. Dans cette ville de 6 000 habitants, les seuils de pollution aux particules fines sont dépassés 114 jours par an. A Naples, la ville voisine, pourtant réputée pour sa mauvaise qualité de l’air, le score n’est que de 59 jours de dépassement par an. Mais les restaurateurs estiment que la municipalité se trompe de cible. « Naples a autant de pizzerias que San Vitaliano et n’a pourtant pas le même niveau de pollution », remarque un habitant cité par El Corriere de la Serra. Sur les réseaux sociaux, la décision suscite autant de moqueries que l’interdiction des grillades par les autorités chinoises, mesure prise en cas d’alerte rouge à la pollution de l’air.



La décision n’est pourtant pas si farfelue. « Il fallait commencer quelque part », se justifie dans le New York Times Antonio Falcone, désormais affublé du surnom de « maire antipizzas ». De fait, la combustion du bois est une grande pourvoyeuse de particules fines. En Ile-de-France, le chauffage au bois est responsable de 88% des émissions de PM10 (particules dont le diamètre est inférieur à 10 micromètres) du secteur résidentiel pour seulement 5% de la consommation énergétique. A l’échelle mondiale, l’impact de la cuisine n’est pas anodin : « Plus de 4 millions de personnes meurent prématurément de maladies imputables à la pollution de l’air domestique due à la cuisine à base de combustibles solides », explique l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans un rapport publié en mars 2014. « On ne peut se prononcer sur la part de responsabilité de la cuisson au feu de bois dans la ville italienne en question », reconnaît Pierre-Emmanuel Burg, ingénieur à Airparif, « mais compte tenu de l’impact de la combustion du bois en termes de pollution aux particules fines, il n’est pas absurde de s’attaquer à tous ses usages ».
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  • Cela me semble tiré par les cheveux..
    c’est comme interdire aux gens de devenir constructeur de maison en bois cela me semble compliqué

    2.07 à 17h12 - Répondre - Alerter
  • bonjour,

    un aliment produit très sainement n’a pas besoin d’être cuisiné, il est comestible à l’état naturel (tel que donné par la nature), c’est d’ailleurs ainsi qu’il remplit le mieux ses diverses fonctions nutritionnelles.

    Depuis le début du 20e siècle, il a été scientifiquement démontré que nous avons des "appétits spécifiques". Les aliments cuisinés (mélange, broyage, assaisonnement, dénaturation thermique,....) ne permettent pas de respecter cette capacité d’absorber juste ce qu’il nous est nécessaire (trop de vitamine c : pas trop grave, cette dernière se retrouvera dans les urines, mais trop de vitamine A ou de vitamine D c’est très problématique notre capacité à stocker les excédents étant assez faible.

    le plaisir est beaucoup plus grand - et sans répercussions négatives sur l’organisme - à consommer chaque aliment seul à l’état naturel.

    16.01 à 14h43 - Répondre - Alerter
  • Et les cigarettes ? Pourquoi n’en parle-t-on pas ?
    http://www.sciencesetavenir.fr/natu...

    15.01 à 10h02 - Répondre - Alerter
  • Pour une fois un article équilibré. Oui bien sur le chauffage au bois est globalement (au niveau mondial) un grand pourvoyeur de particules fines. Par exemple à Paris, où d’après Air Parif (voir par exemple http://www.lemonde.fr/les-decodeurs...) le chauffage individuel est plus polluant en PM10 que le traffic routier. Et le bois en cheminée ouverte en est le gros responsable.
    Le probleme est aussi, pour cette énergie soit disant renouvelable, que les grosses installation de chauffage au bois ou pellet, à priori sans particules fines, sont des gros pollueurs en NOx (l’azote provenant non de l’air mais du bois lui-même). Alors, après se braquer comme Ségolène sur les voitures diesel (même récentes) tout en autorisant les feux ouvert relève de la schizophrénie.

    15.01 à 08h57 - Répondre - Alerter
  • Est-ce que le problème ne vient pas d’abord de la concentration urbaine des "secteurs résidentiels" ?
    Même si on réduit nos émissions, le fait de les confiner sur des espaces réduits donnera toujours des concentrations élevées.
    Le problème est bien que les villes font la course à la population : au lieu de répartir les habitats on les concentre pour cause de manne financière.

    15.01 à 08h51 - Répondre - Alerter
    • Bonjour,
      la concentration urbaine n’est sans doute pas à votre goût (et cela peut s’entendre) mais elle est sans nul doute beaucoup moins impactante pour l’environnement que l’étalement urbain et le bétonnage de nos campagnes. Le problème de la pollution n’est pas la concentration mais les émissions, qu’elle soit concentrée ou étalée, une pollution reste une pollution.

      15.01 à 09h56 - Répondre - Alerter
      • Bonjour
        C’est une remarque très intéressante. Elle nous ramène à la définition de la pollution.
        Pour avoir travaillé sur les sols pollués, j’ai vu cette définition évoluer grandement selon les pays et selon les époques.
        Une belle définition avait été donnée par le BRGM : pour qu’il y ait pollution il faut avoir le triumvirat "source, vecteur, cible". L’un manque et il n’y a plus de pollution.
        Ainsi ne constituent pas de pollution les minerais chargés d’arsenic un fond des mines.
        Pour revenir à nos moutons : oui la concentration urbaine crée de la pollution parce qu’elle confine les source, rapproche les cibles sous les mêmes vecteurs.

        15.01 à 10h35 - Répondre - Alerter
      • On parle beaucoup de la pollution mais peu de ceux qui la génère, la population mondiale a doublé en 50 ans environ, et va encore doublé en moins 30 ans.
        Il faut que chaque nation respecte un cota de naissance comme l’on fait les Chinois et qu’ils surveille leurs frontières pour ne pas créer comme nous le voyons aujourd’hui des vagues d’immigrés qui sèment la panique partout où ils passent, il existe un four à pizza multifonction à foyer vertical qui permet de cuire 3 pizzas en 25 mn avec seulement 4 kg de bois, c’est le moins polluant de tous les modes de cuissons

        29.02 à 18h26 - Répondre - Alerter
  • Cette mesure est d’un ridicule. Encore une fois on vient taper sur les petits pendant que nous continuons à faire cracher des particules par nos usines, nos moyens de transports, etc.

    Il est tant de s’y mettre vraiment et non plus de prendre des mesurettes.

    Quand on rapporte ça aux dernières nouvelles sur les rejets dans les calanques marseillaises (qui restent autorisées pour 6ans encore) on a juste envie de pleurer.

    14.01 à 12h39 - Répondre - Alerter
  • Oui, le bois peut être responsable d’émissions de particules fines importantes, et oui, il faut bien engager des actions d’économie d’énergie et de diminution de la pollution dans tous les domaines, mais s’attaquer ainsi à un patrimoine culturel local, qui ne doit au final pas peser bien lourd dans le mauvais bilan environnemental de la commune, me paraît également ridicule et suspect.
    Petite précision quand même : il est indiqué dans l’article que le chauffage au bois est responsable de 88 % des émissions de PM10. Attention, ce n’est pas tout à fait ce que dit Airparif... Ce chiffre concerne en effet uniquement le secteur résidentiel ! Il ne faut donc pas oublier toutes les particules fines émises par les transports, et notamment les véhicules diesel, qui contribuent aussi grandement à ce cocktail de pollution. Concernant le bois, il s’agit d’une énergie renouvelable d’avenir, et il est tout à fait possible de diminuer les émissions de particules fines résultant de sa combustion en aidant par exemple les foyers à s’équiper d’appareils de chauffage performants (label Flamme verte)...

    13.01 à 22h14 - Répondre - Alerter
  • Je trouve ça vraiment ridicule, surtout en Italie où la pizza est culturelle. Il y a sans doutes d’autres priorités, et cette loi me semble louche, qui est derrière ça ?

    13.01 à 19h55 - Répondre - Alerter
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