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énergies des 2 mains

Par LeG-Guil
31-03-2020

Ce virus sera-t-il une bonne nouvelle ?

Une révolution vitale des transports

Ce virus sera-t-il une bonne nouvelle ?
Si l’humanité, au sortir de l’explosion virale qu’elle connait, fera face à un choix historique extraordinaire et qu’il s’agit, en plein confinement, d’en esquisser ici le cadre dans lequel nous évoluerons après l’an 2020, il ne s’agit que de perspectives de moyen terme et des leçons à tirer de l’embrasement sanitaire qui frappe notre espèce.

S’il n’y avait eu qu’un mort, cela aurait suffi à réfuter le titre. Et en fait, pour déjà plusieurs dizaines de milliers de raisons, le virus n’est, de fait, pas une bonne nouvelle, mais bien un drame humain, profond et tragique, qui touche tous les pays, toutes les cultures, et endeuillera bientôt, au moins indirectement, chacun d’entre nous.

Chacun devra choisir, dans l’ère post-corona virus qui s’ouvrira bientôt, de soutenir une relance de ce logiciel si « 20ème siècle », caractérisé par la recherche du bien-être de l’individu nourri par la croissance comme seul cap possible et la jouissance optimisée du temps présent en tant que seule aune du sens de la vie ; ou, après en avoir vu passer l’ombre infectieuse, d’apercevoir sa propre fin, qu’elle soit personnelle ou civilisationnelle.

Comparer la crise sanitaire à la crise environnementale se révèle souvent stérile car elles sont en réalité essentiellement différentes, l’humanité en étant respectivement victime et responsable.

Toutefois, la période actuelle inaugure bien une accélération de l’Histoire, en quelque sorte, une véritable entrée dans le 21ème siècle.

Si à 1929 a succédé 1933, à une crise de l’économie et de la confiance, une flambée des tyrannies dictatoriales les plus sombres, il y eut également le New Deal, le Conseil National de la Résistance et l’émergence d’une nouvelle génération de droits humains.

A 2020 succéderont également le pire et le meilleur de ce que Nous sommes capables, et c’est dès à présent, pour ceux qui le peuvent, de mener cette réflexion, d’esquisser ces prochaines stratégies ; car dans ces heures sombres du confinement, naissent les contours des organisations de notre siècle. Et, parce que les hydrocarbures permettent la propagation d’un tel virus et risquent de causer l’incapacité à survivre sur notre Planète, ce siècle nouveau gagnera à être décarboné.

Le virus responsable de la pandémie actuelle, comme tous ceux qui l’ont précédé dans les dernières décennies, est né dans l’interface entre la nature et les communautés humaines périphériques. Notre espèce, dans son avidité de ressources, avance en effet chaque jour plus profondément dans le sauvage et tente davantage de l’apprivoiser, côtoyant primates, chauves-souris, ou autres pangolins, véritables réserves virales. Cette cohabitation, qui dit en fait le nom d’une destruction systématique de la nature, s’accompagne d’une concentration de populations inédite : une amorce idéale pour l’explosion virale.

Le virus, une fois la transmission interhumaine acquise, s’est répandu à l’humanité en épousant ses caractéristiques : massivement interconnectée, immédiatement mise en contact par les centaines de milliers d’avions, par les dizaines de milliers de cargos.

Son temps d’incubation de quelques jours au sein d’une civilisation globalisée et mue par des moyens de transport hyper-efficaces est l’ingrédient d’une bombe humaine, virale certes, mais qui, dans ses conséquences, sera également climatique.

On traverse aujourd’hui les continents en quelques heures, pour quelques jours d’hiver passés sous les tropiques, au coût de quelques heures d’équivalent-salaire, ou pour un rendez-vous professionnel auprès d’un producteur qui livrera des conteneurs à travers un ou deux océans, en deux semaines et pour quelques centaines d’euros.

Si le réchauffement climatique et le virus sont des défis symétriquement opposés, il semble que les solutions au premier fourniraient une protection du second.

En effet, taxer les transports, aériens ou maritimes, permettrait d’épaissir le milieu dans lequel évoluent les flux, de biens, de capitaux, et… de virus tout en réduisant drastiquement les émissions mondiales de CO2.

Relocaliser les voyages d’agrément, les lieux de production et ralentir le rythme des échanges pourrait être une des conséquences de la pandémie de 2020, avec l’habitude qui pourrait être prise de se réunir à distance.

Réduire les transports lointains, leur permettre de ralentir serait la meilleure façon d’anticiper les drames sanitaires tout en maitrisant mieux les émissions de carbone, délétères pour le climat.

Quand la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, annonçait à Strasbourg, le 16 juillet 2019, dans son discours d’ouverture de la session plénière du Parlement européen que

« chacun de nous, chaque secteur sera appelé à contribuer, de l’aviation au transport maritime »,

il s’agissait d’inscrire à l’agenda de l’Union européenne les taxes carbone aux frontières.

Mais ne s’agirait-il pas aujourd’hui de ralentir la progression du virus ? Ne sera-ce demain un levier de croissance heureuse et sobre pour un véritable New Deal écologique, salut d’une humanité qu’un incendie viral aura traumatisé ?

La décarbonation des transports maritimes résonne, dans le contexte actuel, comme une solution fondamentale à la résilience de nos organisations sociales.

A la sortie du premier conflit mondial et de la grippe espagnole, les années folles menèrent à un effondrement de l’appareil productif qui vit conséquemment l’Etat providence démocratique progresser – après au passage le second conflit mondial.

Il est temps d’éviter de sombrer dans les affres des années 1930. La cause environnementale permettra non seulement d’adresser la question de la survie, de long terme, des jeunes générations mais fournira également le terreau à un véritable rebond humaniste, fort des enseignements des conséquences de ce qu’un monde carboné fait risquer à notre survie.

Ces enseignements et cette remise en cause pourraient en fait être… une bonne nouvelle !

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