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30-06-2008

La mer Rouge sauvera-t-elle la mer Morte ?

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La mer Rouge sauvera-t-elle la mer Morte ?
 
Redonner vie à la mer Morte, tel est l'objectif du projet de canal reliant la mer Rouge à la mer la plus salée du monde. Des études de faisabilité ont actuellement lieu. Les associations écologistes, elles, n'approuvent pas le projet.
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La mer Morte s’assèche. Les ressources en eau potable aussi. L’eau salée se retire et petit à petit se dessinent des crevasses, stigmates d’une mer qui dépérit. Le niveau de la mer baisse en effet d’un mètre par an. L’eau est donc un problème capital dans cette région du Moyent-Orient. Pour empêcher la disparition de la mer Morte, des études de faisabilité pour un projet d’un canal de 180km reliant la mer Rouge à la mer Morte, ont commencé au début du mois.

Ce projet de 3 ou 4 milliards de dollars est soutenu par la Banque mondiale. Il a pour but de nourrir la mer Morte, mais aussi d’apporter des ressources en eau potable. Sur les 180 km de long du canal, il y a un dénivelé de plus de 400 mètres. Du coup, avec la pression de l’eau, cela permettrait de construire une centrale électrique et de créer une usine de dessalement qui pourrait traiter 900 millions de m3 d’eau. Les deux-tiers iraient à la Jordanie, et le reste aux Israéliens et aux Palestiniens. Enfin, pour renflouer la mer Morte, il resterait entre 700 et 800 millions de m3.

Cette voie d’eau est surnommée le canal de la paix puisque c’est un projet de partenariat entre la Jordanie, Israël et l’autorité palestinienne.

"Il faut réhabiliter le Jourdain"

« Pour nous, ce projet ne règle pas le problème à la source, qui est l’épuisement des eaux du Jourdain, le fleuve qui alimente la mer Morte », explique Anne Bringault, directrice de l’ONG Les Amis de la Terre. Sur les rives du Jourdain, l’agriculture est en effet très consommatrice d’eau. « 90% de l’eau du fleuve sert à l’irrigation des cultures, il ne reste alors qu’un mince filet pour la mer Morte, précise-t-elle. Il faut donc d’abord réhabiliter ce fleuve et changer le mode de culture." Il s’agit aussi de limiter les industries minérales puisqu’elles font évaporer l’eau de la mer Morte pour produire du potassium et du magnésium. Chaque année, 800 millions de mètres cubes d’eau disparaissent, par évaporation ou consommation directe.

Zéro pointé pour le respect de l’environnement

Pour les associations écologistes, ce projet entraînerait des troubles de la biodiversité dans la mer Rouge, notamment à l’endroit de l’extraction. Certains coraux du golfe d’Aqaba seraient ainsi menacés. Et au niveau de la mer Morte, l’apport en eau salée pourrait provoquer un développement d’algues vertes. Anne Bringault rajoute que « le canal sera situé sur une zone sismique, et donc, en cas de tremblements de terre, s’il y a des fissures, l’eau salée qui circulera entre les deux mers pourrait descendre jusqu’aux nappes phréatiques. »

Dernier élément qui inquiète les associations, le possible développement touristique d’Israël, le long du canal, (casinos, hôtels, lacs artificiels...). « Ces projets ne seraient pas adaptés au terrain, et seraient de gros consommateurs d’eau et d’énergie », déplore la directrice des Amis de la Terre.

Un projet soutenu par Nicolas Sarkozy

La France, elle, y trouve des intérêts. C’est tout d’abord un cabinet français qui pilote ces études, Coyne et Bellier en partenariat avec le britannique ERM. Puis l’Hexagone est le plus gros financeur de cette étude. Il met sur la table 3 millions d’euros sur 10, via l’Agence française de développement. Anne Bringault souligne que « des gros groupes comme Suez notamment, pourraient y avoir des intérêts. »

Pour un chroniqueur du quotidien national israélien Haaretz, l’inaction est pire que tout. Il tacle durement les associations écologistes : "Les opposants au projet sont un peu comme une personne qui refuserait qu’un de ses proches mourant soit opéré sous prétexte que cela risquerait de laisser une cicatrice."

Crédit photo : Ian and Wendy Sewell

Sources de cet article

- Le site de Le Temps

- le site de Haaretz

- Le site du Figaro

- Le site de Rue 89

- A lire sur Terra Economica : La planète bleue a soif

- Et sur Planète Terra : Des usines à eau sur la mer Morte ?

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