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2-05-2006

La vertu bientôt en Bourse ?

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La finance mondiale tournera-t-elle un jour à l'endroit ? "Peut-être bien", répond l'économiste Luigi Chiavarini, qui veut voir dans l'avenir des signes d'espoir.
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  • Luigi Chiavarini, professeur d’économie : La vertu bientôt en Bourse ?

    New York, 13 octobre 2010, 3 heures du matin. Dick Freeman, gérant du fonds de pension Ethics First, reconnaît tout de suite la voix qui le réveille au téléphone. C’est Gerhardt Bürger, le manager du Grünes Beamtenfund, qui investit en Bourse les milliards d’euros des fonctionnaires allemands : « Dick, ils ont osé ! Le PDG de Dirtyschmutz vient d’annoncer qu’ils allaient construire un énorme laboratoire de recherche sur la manipulation du génome humain au Mozambique. Je viens de parler avec Yoshiro à Tokyo et Deng à Beijing, ils sont d’accord pour une riposte groupée. Tu es avec nous ? ». A 15 heures, heure de Paris, les quatre plus grands fonds éthiques du monde -­ 80 milliards d’euros en portefeuille -­ convoquent une téléconférence de presse mondiale. " La dernière provocation de Dirtyschmutz, expliquent-ils, en est une de trop". La compagnie va rejoindre la Global Black List de Questdata, terreur des multinationales. Le soir même, le PDG de Dirtyschmutz annule l’investissement...

    Voilà à quoi ressemblera peut-être la finance du XXIe siècle : un monde où les critères d’investissement ne sont plus seulement financiers, mais aussi moraux, religieux, sociaux et écologiques. Utopique ? Pas vraiment si l’on analyse le phénomène des fonds d’ "investissement socialement responsable" (SRI) qui prolifèrent aux Etats-Unis et en Europe.

    Parallèlement à la globalisation des économies, nous devons parvenir à définir un sens global à nos objectifs. Il faut que nous puissions concilier le savoir-faire américain en matière de fonds éthiques avec le leadership européen sur des valeurs telles que le partage de la richesse, auxquels s’ajouterait le sens asiatique de la responsabilité personnelle. Irréaliste ? Pas le moins du monde. C’est la seule direction dans laquelle nous entraîne la globalisation. Dans quelques années, les fonds éthiques représenteront 10% du marché boursier mondial. Leur influence, elle, sera très supérieure à ce pourcentage. La plupart des produits disponibles ont été élaborés à partir du concept de développement durable.

    L’humanité crée et construit aujourd’hui ce qu’elle aura à gérer en héritage demain..... Étant condamnés à croître, nous nous apprêtons à léguer aux générations futures des dettes financières majeures et des pénuries matérielles irréversibles, tout se passe comme si le présent constituait notre seul avenir.

    Que signifie le développement durable ?

    La notion de "Développement durable" associe deux concepts à savoir ceux d’ "environnement" et de "développement" c’est donc : "Le développement qui satisfait les besoins des générations présentes sans compromettre la possibilité de satisfaire ceux des générations futures. Il vise à assurer une productivité continue des ressources naturelles exploitables et la conservation de toutes les espèces de faune et de flore".

    Comment reconnaît-on une entreprise "éthique" ?

    Pour décider si une entreprise peut figurer au sein de leurs portefeuilles, les gérants se livrent à des études très complètes de l’activité des sociétés, rencontrent leurs dirigeants, mesurent la manière dont elles sont perçues par leurs clients, leurs fournisseurs, ou par le grand public. Certains cabinets indépendants [1], se sont spécialisés dans ce type d’activité, et ont mis en place des "grilles de notation", distinguant les bons et les mauvais élèves de la classe "éthique".

    Les fonds éthiques sont-ils rentables ?

    C’est évidemment la grande question à se poser avant d’investir. Il faut le savoir, les fonds éthiques rapportent de l’argent à leurs souscripteurs. Plusieurs indices ont été créés aux Etats Unis ces dernières années. Le Domini 400 Social Index, regroupe les 400 entreprises américaines les plus "socialement responsables", bat régulièrement l’indicateur phare de la Bourse américaine, le Standard & Poor’s 500. En Europe, L’ASPI (Advanced Sustainable Performance Indices) est conçu pour devenir le Benchmark des sociétés et investisseurs souhaitant s‘engager en faveur du développement durable.

    Bonjour, Monsieur l’écocitoyen

    Parce que cette philosophie d’investissement est le plus petit commun dénominateur entre l’objectif de prénisation de la vie sur terre et l’objectif de croissance profitable qui nous est imposé par l’économie de marché. Les menaces qui pèsent sur l’intégrité, la productivité et la résistance des systèmes naturels et sociaux qui assurent notre existence ont été largement soulignées par les scientifiques ces dernières années. La détérioration régulière de la santé biophysique de la Terre est étroitement liée à la stagnation ou à la diminution de la qualité de vie de la majorité des êtres humains. L’accroissement global de la population mondiale, la pauvreté persistante et une désintégration sociale galopante ne sont que quelques-uns des problèmes posés. D’après le magazine Forbes, la richesse cumulée des 225 plus grosses fortunes mondiales est égale au revenu annuel cumulé de la moitié de l’humanité. L’accentuation de ces écarts engendre colère, frustration, aliénation, anomie et désespoir. Quel est le rapport de ce qui précède avec les opérateurs financiers (institutionnels et privés) et ceux qui sont engagés dans les affaires sur le plan mondial ? La réponse est évidente. Si ces tendances ne sont pas corrigées, des zones complètes de la planète, fortement peuplées, disparaitront du "radar" du développement de l’économie de marché. Nous devons favoriser l’effet de vase communicant (Nord-Sud, Est-ouest) qui est le seul à pouvoir pérenniser le modèle économique dominant, mais ce phénomène ne pourra se faire durablement que dans le cadre de la seule stratégie viable dans ce contexte qui est celle de l’ "entreprise solidaire et morale[3]". Pour cela, il faudra abandonner "le chacun pour soi" l’egocitoyen pour s’ouvrir au "chacun pour tous" l’écocitoyen. Mais cela est une autre histoire n’est ce pas ?

    Le blog de Luigi Chiavarini

    [1] Voir le site belge Ethibel www.ethibel.org/

    2.05 à 09h46 - Répondre - Alerter
    • Sophie Garrigue-Carnot : La vertu bientôt en Bourse ?

      C’est le seul espoir qu’il nous reste... mais il n’est qu’à regarder les actions d’ONG comme les Amis de la terre dont l’actif lobbying tente de responsabiliser les Banques sur leur engagement dans la responsabilité sociétale, ou le récent guide pédagogique de bonnes pratiques écrit par l’ORSE sur "Finances et Développement Durable", à l’attention du monde financier pour se dire que peut-être... cette "vertu" va émerger...
      Si vous envisagez de créer le métier de lobbyiste en développement durable au sein de votre organisation, je suis votre homme...

      4.05 à 12h20 - Répondre - Alerter
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