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28-08-2014
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Médias
France
Monde

Webdocs, enquêtes d’indépendance

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Webdocs, enquêtes d'indépendance
(Crédit photo : DR)
 
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Fort McMoney, Alma, Prison Valley… Ces titres vous disent peut-être quelque chose. Considérés comme des modèles du genre, ils sont la partie visible de la production foisonnante de webdocs. Ces documentaires conçus pour Internet se sont peu à peu distingués des formats journalistiques classiques pour inventer une nouvelle façon de raconter des histoires. L’enjeu est double : explorer de nouveaux formats de narration et ne plus dépendre des producteurs et diffuseurs classiques, frileux devant certains projets. « Quand on a essayé de vendre notre projet sur le mouvement des Indignés en Espagne aux diffuseurs de webdocs (Arte, France TV, Radio France, Le Monde), à l’époque, ils nous ont répondu que les sujets de société à l’étranger n’étaient pas assez concernants, raconte Fabien Benoit, réalisateur et cofondateur de la jeune société de production La société des Apaches. Nous nous sommes affranchis de la chaîne de décision traditionnelle, ce qui ne nous a pas arrêtés pour autant. Nous avons réussi à lever autour de 150 000 euros, auprès du CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée) et de partenaires comme la Fondation de France, la région Rhône-Alpes, etc. On a aussi fait une campagne de crowdfunding pour financer notre terrain. » Mediapart, Courrier International ou Usbek & Rica ont permis la diffusion de No es una crisis, qui raconte l’émergence du mouvement à Madrid (Lire Terra eco n° 59, juillet-août 2014).

Bidouille plus que gros sous

Si un webdoc comme Fort McMoney (près d’un demi-million de vues depuis sa mise en ligne en novembre dernier), signé David Dufresne, a reçu près 620 000 euros de financement par le Fonds des médias du Canada, l’Office national du film du Canada et Arte, il reste une exception. La plupart des productions relèvent plus du do it yourself (« fais-le toi-même »). « Avec un peu de bidouille, on peut arriver à de beaux résultats, notamment grâce à tous les logiciels qui existent sur le marché, comme Racontr ou Klynt, qui permettent de produire un webdoc si l’on ne sait pas coder. Un microcosme est né autour de ces nouveaux formats. Il y a des apéros webdoc, des hackathons… Les gens se donnent des coups de main. C’est un milieu extrêmement ouvert, au croisement de plusieurs pratiques : le logiciel libre, le hacking, les start-up, les scénaristes, la photo, le jeu vidéo…. », raconte Hélène Bienvenu, qui a coécrit avec Nora Mandray le webdocumentaire DIY Manifesto – dont Terra eco est partenaire – sur le mouvement do it yourself, entre Detroit, aux Etats-Unis, et l’Europe. Néanmoins, se lancer dans un webdoc n’est pas une entreprise facile, loin de là. « Les gens n’ont pas plus de temps hors ligne qu’en ligne. Même lorsqu’on a, comme nous, une communauté importante (presque 3 000 fans sur Facebook et près de 2 000 sur Twitter), ça ne veut pas dire que les chiffres vont exploser lors du lancement. Il y a plusieurs facteurs qui entrent en jeu et des partenariats à nouer en amont avec le plus possible de relais de diffusion. » Si le principe du webdoc s’est clarifié depuis les années 2000, il reste une multitude de formats et de projets. « L’enjeu, c’est de travailler un sujet, de le façonner, de créer une narration qui ait une pertinence sur le Web », souligne Fabien Benoit. « Pour No es una crisis, le format correspondait à notre intention. Faire un projet collaboratif, libre, accessible à tous. On s’est aidé des vidéos tournées par les Indignés et on leur a partagé les nôtres en licence Creative commons. C’est une nouvelle façon d’envisager le travail journalistique, et je pense que c’est cohérent d’aller vers ce modèle. »

La « gamification » est en marche

Certains webdocs, comme Journal d’une insomnie collective, reposent carrément sur les contributions des internautes, qui, travaillées par un journaliste, constituent la trame du propos. Dans Fort McMoney, « webdocumentaire dont vous êtes le héros », le spectateur est maître de l’enquête menée à Fort McMurray, au Canada, sur les activités frauduleuses de compagnies d’extraction de pétrole et de sables bitumineux. A la frontière entre jeu vidéo et journalisme d’investigation, il annonce une hybridation porteuse. « Le jeu vidéo est le secteur le plus créatif, qui inspire déjà le cinéma. La “ gamification ” fait partie d’une évolution globale des formes narratives. Je pense que le webdoc est un format transitionnel et qu’à terme toutes les narrations seront interactives et connectées », anticipe Fabien Benoit. Le mélange des genres ne fait que commencer. —

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