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Initia-DD-ives : centre de ressources pour l’action locale durable

Par paquita80
5-01-2012

Une semaine sans voiture ?

La campagne nous gagne mais il reste difficile de la gagner.

(Terra Eco)
Petite réflexion sur la "semaine sans voiture" proposée par Terra Eco.

Terra Eco a lancé depuis 2010 l’opération « Lecteurs responsables » qui vise à faire tester à une communauté de lecteurs pas forcément forcenés du développement durable, une série de mesures adaptables au quotidien. L’objectif est de montrer (ou pas) qu’il n’est pas si terrible de changer ses habitudes, de faire des efforts, afin de tendre concrètement et facilement vers un meilleur respect de notre planète et l’avenir de l’humanité.

Des dernières expériences proposées, il y a la semaine sans voiture. Estimée « facile » à réaliser par l’équipe du journal, cette proposition me semble mériter quelques commentaires… Lorsque j’étais étudiante, j’habitais Lille, la grande dame du Nord. Pour aller à la fac, j’empruntais le métro. Il y en avait un toutes les 3 minutes en période d’affluence, ce qui ne demandait pas beaucoup d’organisation. Pour me rendre au boulot, que j’occupais à temps partiel, je prenais le bus, ou lorsque je loupais celui-ci, j’y allais à pied, ou encore à vélo pour cet autre boulot qui me demandait pas mal de déplacements dans la métropole, que je réalisais également en deux roues. Aujourd’hui, j’habite la campagne, en Auvergne. J’ai toujours préféré la campagne, et pour vous dire, j’ai été élevée dans une ferme. Un cadre de vie idyllique m’entoure chaque jour, mais pour se déplacer ce n’est pas le même refrain. Pour aller au travail, situé à 60 kms environ de mon domicile, car mon conjoint travaille à 45 kms de l’autre côté de la petite ville où nous nous sommes installés, j’ai pris (car je ne travaille plus aujourd’hui) la voiture seule. Je ne vous raconte pas le trajet secouant des routes escarpées des territoires de moyenne montagne, qui m’a d’ailleurs obligé à troquer ma C3 pour une voiture plus confortable (meilleure tenue de route, meilleure consommation, moins d’émissions de CO²). Sur la moitié du trajet, j’étais le seul être humain en vue. Sur l’autre moitié, nous n’étions que des voitures à occupant unique. Je me suis inscrite sur le site régional de covoiturage : bien sûr sans résultat. Pour ce qui est des trains, aucune possibilité ne se dégageait, puisque s’il y a bien une gare dans la commune de mon domicile, cela faisait déjà quelques années que celle de la commune de mon travail avait été transformée en hangar pour la DDE – bien dommage car le bâtiment en vaut la chandelle – et de toute manière, si elle avait été conservée, j’aurai dû, passer de chez moi à la grande ville, et de la grande ville à mon travail, ce qui aurait certainement été désastreux en terme de temps passé. Je mettais déjà une heure en voiture pour me rendre à mon travail, jours de neige mis à part bien sûr.

Aujourd’hui, je n’occupe plus d’emploi. Crise oblige, soi-disant, mon contrat à durée déterminée n’a pas été renouvelé. J’effectue le plus clair de mes déplacements à pied, notamment pour me rendre sur le marché – j’ai la chance qu’il y en ait encore un - à la boulangerie, à la bibliothèque, à la fromagerie, à la pharmacie. Pour les courses plus importantes, les rendez-vous au Pôle Emploi, les visites chez les amis citadins, je n’ai d’autre choix que la voiture. En effet, il y a bien un train, de temps en temps, pour aller à la grande ville, en 45 min au lieu de 20 en voiture, mais il n’est pas régulier du tout, et il impose donc de rester des heures en ville à traîner (j’ai quand même des centaines de lettres de motivation à écrire qui m’attendent). Or, quand j’y vais le jour, c’est pour quelques temps, les courses rares qui me nécessitent qu’une heure de temps ! Quand je vais voir des amis, c’est le soir, et donc aucun moyen de rentrer en train ensuite. Je pourrais dormir chez eux, c’est sûr, ça nous arrive parfois, mais le stationnement étant payant le jour, il est devenu trop risqué pour notre porte-monnaie de rester, et mon concubin travaillant le lendemain, à l’autre bout du département, ça n’est de toute manière pas jouable.

L’autre jour, j’ai dû me rendre à 700 kms de là pour un entretien d’embauche. Ma voiture étant au garage pour ses freins, j’ai donc pris intégralement les transports en commun. Je me suis rendue à pied à la gare : 20 min de pente rendant difficile la montée avec mon sac de voyage, d’autant que la route pour y aller, qui n’a pas de trottoir, ne rend pas la roulade du sac très fluide. Arrivée à Clermont-Ferrand, j’ai dû attendre plusieurs heures avant de prendre mon train pour Paris. 3h30 plus tard, je devais changer de gare pour prendre un 3ème train (je vous passe l’épisode de la panne de RER, qui m’a fait rater le train, mais heureusement j’en avais un 2ème encore suffisamment tôt pour ne pas rater mon rdv). 1h30 de train plus tard j’arrivais en gare d’Amiens, où j’essayais de repérer l’arrêt de bus adéquat pour me rendre à mon rendez-vous. J’avais bien entendu vérifié avant de partir qu’il y avait bien un bus pour m’y rendre. J’ai toujours adoré prendre les transports en commun, cela ne m’a pas posé de problème. Mais le stress parisien a été particulièrement insupportable pour la campagnarde que je suis. Ce jour-là, on m’a appelée pour un autre entretien, cette fois-ci en Rhône-Alpes (180kms). J’ai voulu dupliquer l’expérience mais aucun moyen de transport ne me permettait de rejoindre la commune où avait lieu l’entretien de la gare la plus proche. Le bus allant dans cette direction terminait sa ligne bien trop avant, et faire de la randonnée en terre inconnue n’est pas conseillé avant un entretien il me semble ! J’aurais bien évidemment pu louer une voiture près de cette gare, mais mes moyens financiers limités ne me le permettaient pas du tout. C’est déjà suffisamment onéreux de passer des entretiens d’embauche infructueux... Du coup, ma semaine sans voiture, plutôt bien commencée, même si très difficile, s’est conclue par un échec.

Mais c’est sans compter sur toutes ces journées que je passe sans bouger de ma commune parce que je suis au chômage et que ma commune est quand même relativement bien fournie en commerces de proximité et services à la population. Cette semaine est donc largement compensée. Enfin, ne parlons de mes aller-retours quotidiens pendant un an à 60kms de chez moi lors de mon dernier contrat alors...

COMMENTAIRES ( 2 )
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  • voiture au Maroc : Une semaine sans voiture ?

    Merci pour cet article qui fait plaisir à lire . visite ce site de voiture au maroc

    6.06 à 04h41 - Répondre - Alerter
  • Personnellement cela doit faire bien deux ans que je n’ai pas de voiture (elle est devenue est une épave) et je le vie très bien Dieu merci.

    Après je suis conscient que tout dépend du contexte particulier de chacun : la ville où il habite, sa proximité des transports en commun, les déplacements qu’il fait, la distance travail domicile... etc

    j’ai vécu 25 ans à paris et je peux dire que là bas on peut clairement se passer de voiture.

    Cordialement

    Sid-Ali de Enlevement epave

    26.11 à 06h11 - Répondre - Alerter
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Locavore multiterritoriale qui pratique tant bien que mal le dd comme religion.

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