Fabriquer, consommer, jeter. Fabriquer, consommer, jeter... Tous les jours, la publicité appelle à dire adieu à son ancienne voiture ou à se débarrasser de sa télévision ringarde. Acheter favorise la croissance et la croissance est profitable à tous. Or, cette logique conduit à une épouvantable accumulation de déchets. Pour y remédier, on peut prôner la décroissance : consommer moins, produire moins. On peut préférer mettre en place une économie circulaire, par opposition à cette économie linéaire, sorte de tapis roulant qui conduit en masse les produits de l’usine à la décharge.
L’économie circulaire consiste, pour reprendre l’expression de Nicolas Hulot [1], à « rapprocher nos écosystèmes industriels du fonctionnement équilibré et quasi-cyclique des écosystèmes naturels ». Une utopie ? Pas forcément. Elle est d’ailleurs déjà à l’œuvre, notamment via le tri sélectif, auquel les consommateurs sont de plus en plus sensibilisés. Même si, selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), environ 80 % des ordures ménagères finissent encore à l’incinérateur ou en décharge. Mais l’économie circulaire regorge de promesses, réalisables, à condition d’y croire et d’accepter un profond changement de nos mentalités.
C’est un vieux rêve : faire travailler les hommes main dans la main. Et pourquoi pas aussi les entreprises ? L’utopie a pris forme au Danemark, avec une spontanéité qui laisse encore aujourd’hui ses acteurs tout ébaubis. Kalundborg, bourg de 20 000 habitants, est traversé de tuyaux reliant fermement ses industries les unes aux autres. La raffinerie de pétrole Statoil ne rejette plus l’eau dans la rivière mais la transmet à la centrale électrique Asnaevaerket qui l’utilise comme eau de refroidissement. Echange de bons procédés, la centrale fournit de la vapeur à la raffinerie ainsi qu’à d’autres entreprises et aux habitants, qui se chauffent avec. (Pour lire la suite, cliquer ci-dessous)
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