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brio+20

Par Bouchra
20-06-2012

Quel nouveau code forestier pour le Brésil ?

Le Brésil, poumon de la planète ? C'est faux : la planète respire par les océans. Mais ce n'est pas une raison pour ne pas protéger la forêt la plus étendue du monde. Puits de biodiversité, préservation des peuples indigènes : les raisons ne manquent pas. Pour autant la proposition du gouvernement semble contreproductive au regard des enjeux.

Le monde entier ayant les yeux braqués sur Rio à l’occasion de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, les associations de protection de l’environnement en profitent pour mettre sur le devant de la scène la réforme du Code forestier. Le monde entier, non, mais entre un match de l’Euro 2012 et une énième analyse du pourquoi de l’échec duG20, les associations espèrent attirer l’attention sur l’Amazonie.

Lundi 18 juin démarrait une manifestation « à l’envers » pour presser une fois de plus la Présidente Dilma Roussef à imposer son veto sur le nouveau texte, trop flou pour être correctement appliqué. La marche a réuni plusieurs milliers de personnes, provenant d’une centaine d’organisations. Le mouvement lutte contre l’amnistie pour tout déboisement commis avant 2008 et la possibilité de déboiser jusqu’à 50% d’une zone protégée (au lieu de 20% avant réforme).

Alessandra Fontana travaille à l’Agence environnementale du gouvernement brésilien - Instituto Chico Mendes de Conservação da Biodiversidade (ICMBio). Elle et ses collègues se sont déguisées en veuves, pour pleurer la mort de la politique environnementale du pays. « Il y a sans doute suffisamment de zones protégées, en surfaces et de types de milieu. Mais la protection n’est pas effective. Nous manquons de personnel et de ressources financières. Le parc national du Tumucumaque par exemple n’emploie que 3 personnes alors qu’il doit protéger la forêt tropicale sur 40 000 km² ! » Contre 21 salariés au parc de Serra de Bocaina qui couvre 1320 km² dans au sud-est du pays. Le cadre administratif non plus n’est pas optimal. « Le président Lula a créé une agence de l’environnement, puis une deuxième et aujourd’hui le pays en compte trois ! poursuit-elle » Confusion dans le partage des compétences, dilution des apports financiers : le découpage ne lui paraît pas opportun.

Ananda Mensitieri, biologiste au sein de l’association environnementale Gamba, revient sur la nécessité de protéger les forêts, surtout en littoral, où se concentre la majorité de la population brésilienne. Elle déplore la disparation presque totale – il en reste 7% - de la forêt tropicale atlantique. Elle non plus n’approuve pas la réforme du Code forestier.

Si les manifestants sont joyeux, la tension est palpable lorsqu’ils arrivent devant l’immeuble de Petrobras, le géant de l’énergie pétrolière. L’un brûle une carte du Brésil, une autre inscrit des slogans anti-mondialistes deux mètres devant le cortège arrêté. Les organisateurs exhorte la foule à rester groupée, derrière les bannières. Plusieurs policiers bloquent l’avancée, juchés sur leur moto. Un hélicoptère surveille de près. Ces quelques minutes de tension n’auront pas raison du mouvement : la foule reprend la marche vers le parc, à l’endroit, à l’envers et dans la bonne humeur.

Les associations croient-elles au retrait du texte ? Erico Teixeira du WWF au Brésil affirme que rien n’est perdu et que le mouvement va poursuivre ses actions dans la rue : « Nous avions prévu encore deux manifestations. Le 20 eu Rio Centro. Mais elle sera annulée car nous n’acceptons les « règles » qui nous sont imposées. Et le 21 au Cinelandia. » Rendez-vous est pris tant que les projecteurs sont braqués sur Rio.

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