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Un appareil photo à peine né, déjà délocalisé

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Pensé aux Etats-Unis pour les consommateurs américains, japonais et européens, le "SmaL" se vend comme des petits pains. Ses inventeurs n'auront pas à délocaliser les lignes de production. C'est déjà fait.
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Il a la taille d’une carte de visite, est moins épais qu’un étui à cigarette (6 millimètres) et s’est déjà vendu à un million d’exemplaires, aux Etats-Unis, au Japon et en Europe. Charles Sodini, son concepteur - par ailleurs enseignant au MIT de Boston - est américain, vit et enseigne aux Etats-Unis. Le "SmaL", c’est le nom de cet appareil photographique numérique, a bien été pensé aux Etats-Unis : le design des puces et lentilles est estampillé MIT.

Entreprise sans usine

Mais pas un seul des éléments qui le composent n’a été fabriqué, ni même assemblé sur le sol américain. "La puce est fabriquée sur une chaîne de production de la société TSMC à Taiwan. Elle est testée par une autre société, toujours à Taiwan. L’emballage se fait encore à Taiwan. Quant à la pile, nous avons déniché sur Internet une société coréenne qui nous fournit un modèle suffisamment plat", énumère Charles Sodini, président de la société SmaL Camera. Les éléments de ce puzzle micro-électronico-géopolitique ne sont pas assemblés dans les usines de SmaL. Elle n’en a pas. En fait, SmaL confie ces éléments à de grandes marques d’électronique qui se chargent de cette étape, dans les usines de leurs sous-traitants.

A 52 ans, Charles Sodini dit bien connaître l’Asie, et particulièrement Hong Kong, où il a enseigné à la fin de l’année 1999. Il a tissé dans le Sud-Est asiatique un réseau de connaissances qui lui a permis de lancer le projet "SmaL" avec des moyens relativement limités. "Jamais nous n’aurions pu produire un tel appareil aux Etats-Unis", assure-t-il. Pourquoi ne pas avoir bâti ses propres chaînes de production ? "Impossible !, tranche Charles Sodini. Personne ne fabrique plus de puces aux Etats-Unis, et la moindre usine nécessite un milliard de dollars d’investissement. Dès le départ, ce produit devait être pensé "mondialisé", ou alors ne pas exister".

Compétition

"C’est peu de chose, mais nous avons tout de même créé 35 emplois aux Etats-Unis (recherche, design, marketing, ndlr), tient-il à souligner. Si le monde n’était pas aussi ouvert, nous n’aurions jamais pu porter ce projet à son terme". Aucun doute n’effleure ce personnage affable : "la mondialisation c’est la compétition, parfois nous gagnons, parfois les pays émergents gagneront. Je ne crois pas que se replier sur nous-même puisse être une solution". Pour Charles Sodini, l’appareil photo "mondialisé" est certainement une excellente affaire. Outre les chiffres annoncés des ventes, la présence dans son capital du fonds Carlyle, pas particulièrement réputé pour sa philanthropie, en est la preuve la plus éclatante.

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  • Alexandre Adjiman : La mémoire de l’Homme

    Bonjour
    Pourquoi tant s’offusquer des délocalisations, alors que ce phénomène a existé de tout temps ? Dès la révolution industrielle, le partage des industries se faisait en fonction de la disponibilité de la main d’oeuvre et de son coût, soit à l’intérieur d’un même pays, soit entre pays. En France nous avons eu une DATAR, chargée de promouvoir les délocalisations de la région Parisienne vers la province pour y favoriser le maintien et le développement de l’emploi au détriment de Paris. Bien sûr, aujourd’hui plus que jamais "la terre est plate" et la répartition se fait sur la planète, au bénéfice de gens que nous connaissons moins que nos voisins immédiats, et sans doute cela a tendance à nous choquer. Mais les équilibres sont déjà en train de se rétablir, comme cela s’est toujours fait. Les ouvriers chinois font des grèves, obtiennent des hausses importantes de salaires, et ceux-ci ne feront plus de réelle différence un jour ou l’autre. Il faut d’ores et déjà se préparer à une relocalisation, et c’est à se demander si à force de gémir, nous serons prêts à nous ré industrialiser le moment venu.

    2.09 à 09h22 - Répondre - Alerter
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