Les terriens travaillent trop

Près d’un siècle après l’adoption de la première norme internationale relative au temps de travail, une nouvelle étude du Bureau international du travail (BIT) estime qu’un travailleur sur cinq dans le monde (22 % de la main-d’œuvre mondiale), soit 614,2 millions de travailleurs, sont astreints à des durées de travail « excessives » et travaillent plus de 48 heures par semaine, gagnant souvent à peine de quoi joindre les deux bouts.

Le Pérou figure en tête des pays qui enregistrent la plus forte proportion d’horaires de travail "excessifs" pour 2004-2005 (plus de 48 heures par semaine), avec 50,9 % de personnes concernées. La République de Corée se situe à 49,5 %, la Thaïlande à 46,7 % et le Pakistan à 44,4 %.

Dans les pays industrialisés, où les horaires de travail sont nettement plus réduits, le Royaume-Uni ne compte "que" 25,7 % de personnes travaillant plus de 48 heures, Israël 25,5%, l’Australie 20,4%, la Suisse 19,2% et les Etats-Unis 18,1 %. Malheureusement, les chiffres pour la France ne sont pas indiqués dans le communiqué de presse du BIT.

Il est intéressant, néanmoins, de comparer le temps de travail annuel moyen dans plusieurs pays développés. Ces chiffres datent de 2003 (INSEE) pour la France et de 1997 pour les autres pays :

Thaïlande : 2250 heures

Etats-Unis : 1966 heures

Corée : 1892 heures

Japon : 1889 heures

Grande-Bretagne : 1775 heures

France : (1656 heures en 1997) 1609 heures en 2003

Allemagne : 1560 heures

Suède : 1538 heures

Norvège : 1339 heures

Ces chiffres montrent que nous sommes loin d’être les champions de la réduction du temps de travail dans le monde. Il faut vraiment que les Français se soient débrouillés comme des manches dans les modalités de mise en œuvre de la réduction du temps de travail en France pour que, sept ans après, ce soit encore un enjeu politique.

(Crédit photo : Ansel Adams)