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19-12-2013
Mots clés
Développement
Santé
Monde
Dossier

Toilettes : l’invention du XXIe siècle

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Toilettes : l'invention du XXIe siècle
(Crédit photo : alessandro digaetano - luz photo)
 
Nous n’y pensons jamais. Disponibles partout et à toute heure, les W.-C. sont un non-sujet. Pourtant, 2,5 milliards de personnes n’y ont pas accès. Avec des conséquences sanitaires et sociales désastreuses. Les chiottes, un enjeu d’avenir ? Mille fois oui.
Le Baromètre de cet article
ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Haïti, novembre 2010. Une épidémie de choléra se propage depuis le camp de la Mission des Nations unies pour la stabilisation d’Haïti. Les excréments de soldats népalais, infectés par la bactérie Vibrio cholerae, ont été déversés dans le fleuve Artibonite. Dix mois après le tremblement de terre qui a ravagé l’île, c’est un second séisme qui frappe, à travers l’eau. Trois ans plus tard, plus de 600 000 personnes ont été infectées et 8 000 en sont mortes. Chaque mois, on compte 3 000 nouveaux cas. Le fléau, qui pourrait s’installer plus durablement encore, s’est répandu à une vitesse fulgurante dans un pays où la moitié des habitants des villes et un tiers de ceux des campagnes n’avaient pas accès à l’eau potable. Et surtout où plus de 80 % de la population n’avait pas de toilettes dignes de ce nom. Ce cas est spectaculaire. Mais c’est en silence que meurent la plupart des victimes du manque d’assainissement. Car la merde tue, plus encore que le paludisme.

La majorité des habitants de cette planète ne voient pratiquement pas leurs étrons, au point d’en oublier leur potentiel nocif. Ces derniers disparaissent rapidement dans ce lieu privé, intime et clos, propre et sec que sont les toilettes. Quel privilège ! Car il n’en va pas de même pour les 2,5 milliards de personnes, soit plus d’un tiers de l’humanité, qui ne peuvent se soulager dans des conditions sanitaires décentes. Parmi elles, un milliard n’a tout simplement pas de chiottes. C’est le cas de 626 millions d’Indiens, 63 millions d’Indonésiens, 40 millions de Pakistanais et 38 millions d’Ethiopiens, les quatre pays en tête de ce trivial concours. C’est également la condition de deux citadins sur dix et d’un rural sur deux dans le monde. « Et il va falloir compter avec l’accroissement de la population mondiale et la croissance urbaine. Or, en matière d’assainissement, tout est question de densité, de promiscuité et de climat, explique Julien Eyrard, coordinateur en eau, hygiène et assainissement à Action contre la faim. Une crotte abandonnée dans le désert du Ténéré (qui s’étend du nord-est du Niger à l’ouest du Tchad, ndlr) n’aura pas le même impact que tout un quartier déféquant dans une mare de la banlieue de Dakar (Sénégal, ndlr). »

Défécation à ciel ouvert

Car, où qu’ils soient, ces sans-toilettes pratiquent une activité vieille comme le monde, expérimentée par toute personne ayant déjà randonné dans sa vie : la défécation à ciel ouvert. Si nos petits cacas en pleine nature sont sympathiques, voire plaisants, se retrouver cul nu plusieurs fois par jour, tous les jours de l’année, pour satisfaire ses besoins, est un calvaire que l’on peut, somme toute, facilement se représenter. Honte et pudeur, des sentiments plutôt bien partagés sur le globe, deviennent les compagnons quotidiens de ceux qui se cachent où ils peuvent, derrière une broussaille ou un pagne, attendent la nuit et marchent parfois plusieurs kilomètres pour se soulager. L’absence de sanitaires constitue l’une des causes majeures du décrochage scolaire des jeunes filles sur la planète. Une fois l’âge des règles arrivé, les demoiselles, par gêne, n’osent plus mettre les pieds en cours. A l’échelle mondiale, l’Unicef (Fonds des Nations unies pour l’enfance) impute quelque 272 millions de journées d’école manquées chaque année à l’impossibilité de s’accroupir à l’abri des regards de ses camarades.

Mais l’absence de W.-C. a une conséquence bien plus désastreuse encore : la présence de la merde. On estime que 375 000 tonnes de matières fécales sont directement déposées chaque jour dans la nature. Rares sont les cacas qui finissent dans un petit trou bien sec, façon matou. La plupart gisent sous un bosquet, en lisière du terrain de foot des enfants, en bordure du canal dans lequel les femmes puisent l’eau, sur les rails du chemin de fer lessivés chaque jour par la pluie qui, après ruissellement, glisse dans la rivière où tous se lavent. Or, ce qui est moche dans le caca, c’est ce qu’il contient. Un gramme de matière fécale humaine peut en effet abriter, bien au chaud, jusqu’à 100 œufs de parasites, dont la grande famille des vers : jusqu’à 1 000 kystes de protozoaires (dont nos amis les amibes) ; jusqu’à 10 000 virus (hépatite ou polio) ; et, enfin, jusqu’à un million de bactéries (dont celles responsables de la dysenterie, de la diarrhée et du choléra). « Une crotte à l’air libre sera dégradée par les ultraviolets, la chaleur et les insectes, explique Julien Eyrard. Certains agents pathogènes qu’elle peut contenir, comme le vibrion du choléra, résisteront difficilement plus de vingt-quatre heures. Mais en vingt-quatre heures, il se passe beaucoup de choses… »

Escadron de la mort

Quand la foule bigarrée des agents pathogènes se retrouve en plein air, il n’y a en effet plus qu’à attendre le carnage. Sous peu, une armée de mouches va se transformer en escadron de la mort. Leurs pattes, équipées de petits coussinets à soies adhésives, d’abord posées sur la merde, puis collées à l’assiette de riz, leur confèrent le triste statut d’armes de destruction massive. Le voyageur occidental a déjà expérimenté cette attaque conjointe d’organismes vivants à travers la bonne vieille tourista. La plupart du temps, il s’en tire avec des sueurs froides et quelques heures passées sur le trône. Mais ce n’est qu’un mauvais souvenir scatologique.

A quelques kilomètres de son hôtel, les habitants des pays pauvres, eux, y laissent leur peau. Deux milliards de Terriens, soit près d’un tiers de la population mondiale, a des parasites intestinaux. On peut certes vivre avec des vers. La diarrhée, elle, fait moins de cadeaux. Chaque année, 1,8 million de personnes en meurent. Cette infection tue près de 5 000 enfants par jour. En tout, les maladies à transmission féco-orale, directement liées au défaut de latrines, font 2,2 millions de victimes par an. Installer des toilettes permettrait d’éradiquer 10 % des cas de maladie dans le monde.

Rien de plus simple et de plus compliqué à la fois. Car l’assainissement n’est pas qu’une affaire de sous. Preuve en est, alors que seules 4,5 milliards de personnes ont accès à des latrines en bon état, 6 milliards possèdent un téléphone portable (1), un objet pouvant dépasser la centaine d’euros. Installer des toilettes relève autant de la technique que de la psychologie. « Aucune société ne se pose pas la question des excréments. C’est un souci universel, mais dans l’hygiène la dimension culturelle est fondamentale. Selon la religion, l’ethnie, les gens n’ont pas le même rapport au propre et au sale, au pur et à l’impur », indique Julien Eyrard. La mécanique de la transmission féco-orale ne tombe pas sous le sens pour tout le monde. « Allez donc parler de bactéries à des gens qui pensent que la maladie est envoyée par les génies ! », ajoute-t-il.

Dans le sud de Madagascar, creuser une fosse pour y enterrer ses excréments conduit au sacrilège. Pour ne pas souiller la terre des ancêtres, les gens choisissent les rizières, les bords des rivières ou la mer. « On peut déployer tous les moyens techniques du monde et se retrouver complètement à côté de la plaque », renchérit Jean-Marc Leblanc, expert en eau, hygiène et assainissement chez Solidarités International. Ainsi au Mozambique, il ne sera pas admis qu’enfants et adultes défèquent au même endroit. Si le projet ne comprend qu’un seul bloc sanitaire, personne ne l’utilisera, ou un seul groupe d’âge. Au Bangladesh, dans un camp après une inondation, les femmes préféraient se priver de repas pour ne pas avoir envie d’aller aux toilettes, plutôt que de partager celles-ci avec les hommes.

Poser devant un jet d’eau ou un W.-C. ?

Pour ne pas se retrouver avec des latrines immédiatement transformées en local à vélo, les ONG ont une arme secrète. Son nom de code : ATPC, pour Assainissement total piloté par la communauté. Très utilisée en milieu rural, cette méthode de sensibilisation, reconnue par certains Etats comme politique officielle, consiste à faire prendre conscience des dangers générés par la défécation en plein air. Puis à laisser les gens construire eux-mêmes leurs latrines.

Au programme : la marche du caca. Une déambulation autour du village où chacun doit désigner son endroit – souvent nocturne – préféré et identifier ses propres crottes. La cartographie afférente révèlera que Mme X cueille souvent ses herbes aromatiques là où M. Z a chié la veille. Ou que le fils de M. W fait ses châteaux de sable là où la fille de Mme Y a l’habitude de se soulager… Ou encore, le jus de caca. L’animateur fait glisser un cheveu sur un étron, puis le trempe dans un verre d’eau. Qui veut boire ? « Cette méthode choc, parfois contestée, repose sur le dégoût et la honte, mais elle fonctionne, commente Julien Gabert, chargé de mission eau et assainissement pour le Groupe de recherche et d’échanges technologiques (Gret), une ONG française de développement. En Mauritanie, à chaque saison des pluies ou presque, les toilettes sont détruites. Les gens sont désormais tellement convaincus de leur utilité qu’ils les reconstruisent. »

Mais qui veut bâtir un chiotte utile doit également parler argent. Les calculs de la Banque mondiale indiquent qu’un dollar investi dans des toilettes en rapporte directement cinq en économie de soins de santé à la famille qui les a construites, et le double à l’économie nationale. L’absence de toilettes coûte 1,5 % du PIB des pays du Sud, soit 260 milliards de dollars (191 milliards d’euros) chaque année. Mais, s’il paraît que l’argent n’a pas d’odeur, il reste pourtant difficile d’en mettre sur le trône. En 2008, 32 pays africains s’étaient engagés, par la déclaration d’eThekwini (2), à consacrer 0,5 % de leur PIB à l’assainissement. « On en est très loin ! », déplore Julien Gabert. Il faut dire qu’en matière de communication quel homme politique ne préférera pas poser devant un jet d’eau plutôt que sur un W.-C. ? « L’eau, c’est la vie, la joie, la propreté, alors que les latrines… », soupire Jean-Marc Leblanc. Tous le reconnaissent : l’assainissement n’est pas sexy.

Les bailleurs de fonds internationaux n’échappent pas à cette pudeur mal placée. Le secteur, délaissé, reste la dernière roue du carrosse dans les budgets plus globalement consacrés à l’eau. Pour six euros investis dans les puits, forages et robinets, seuls quatre sont misés sur les toilettes. Résultat, les Objectifs du millénaire pour le développement, qui prévoyaient de diviser par deux le nombre de personnes n’ayant pas accès aux toilettes d’ici à 2015, restent inatteignables. Au rythme actuel, certains prédisent qu’il faudra attendre 2147. Des outils efficaces de lutte contre le caca existent pourtant. Depuis 2005, les égouts du Nord peuvent financer les toilettes du Sud. La loi Oudin permet en effet aux collectivités territoriales françaises de consacrer jusqu’à 1 % de leurs recettes des services publics d’eau potable et d’assainissement pour financer des programmes dans les pays en voie de développement. En 2011, cette contribution représentait 21 millions d’euros. Action contre la faim a calculé que ce levier pourrait rapporter jusqu’à 64 millions d’euros si toutes les collectivités jouaient le jeu. Un euro par Français. Pas cher pour se débarrasser de la merde mondiale et de son cortège de calamités. —

(1) Chiffre 2011 de l’Association mondiale des opérateurs téléphoniques ITU

(2) Adoptée lors de la conférence AfricaSan +5 (sur l’assainissement et l’hygiène)


SOMMAIRE

ENQUÊTE Voyage au centre des égouts Qui tire la chasse, perd la trace de ses excréments. C’est une histoire de chimie qui se joue dans les stations d’épuration.
ÉCLAIRAGE Chacun cherche son chiotte Si votre W.-C. perso déclare forfait, préparez-vous à vous creuser la cervelle. Car dégotter des toilettes dans l’espace public relève de la mission impossible.
ENTRETIEN « En France, nous tolérons que nos rues sentent la pisse ! » Les toilettes sont un sujet éminemment politique, rappelle le sociologue Julien Damon. Mais contrairement à ses voisins, la France ne l’aborde qu’en se pinçant le nez…
REPORTAGE En Inde, la corvée sans fin des travailleurs de la merde Un Indien sur deux défèque à l’air libre. Alors il faut bien des nettoyeurs. Le métier a beau être interdit depuis 1993, le système de castes continue de l’imposer à plus d’un million d’intouchables.
INFOGRAPHIE Les toilettes dans le monde en infographie Quel est le coût mondial de l’assainissement ? Quelle part de la population y a accès ? Réponses en data.
EN BREF Les W.-C. en bref Du sac à caca aux toilettes pour se soulager en milieu extrême, voici six inventions pour révolutionner les toilettes.
QUIZ Partez à la chasse aux réponses Fêlés de la cuvette, relevez la lunette et plongez la tête la première dans notre quiz.
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  • Je ne m’en remets pas... 3 semaines que cet article est en ligne et toujours pas une seule correction de la part de la rédaction pour mentionner les toilettes sèches. C’est vraiment un comble ! Et je vois qu’en plus ce sujet fait la couverture de la revue du mois de janvier...
    Je suis extrêmement déçue par ce magazine qui nous avait habitués à des prises de conscience plus globales.

    16.01 à 13h26 - Répondre - Alerter
  • Bonjour à toutes et tous,
    Connaissez-vous la solution du lombric-compostage ?
    Au lieu de déféquer dans l’eau, le caca est acheminé dans une grande caisse où des lombrics transforme la merde en or : en compost qui servira à enrichir la terre non destinée à la culture, par mesure de précaution. Les urines peuvent, elles, être traitées, ainsi que les eaux grises, par phyto-épuration, c’est à dire, cette fois-ci, que ce sont les plantes et plus précisément les bactéries abritées par ces plantes, qui font le boulot. Elles rendent l’eau pure.
    Il me semble judicieux d’utiliser des solutions qui ne souillent pas l’eau ni la terre. Les toilettes sèches qui utilisent de la sciure sont, quant à elles, productrice également de compost, mais nécessitent plus de place et de temps de compostage.
    Alors soyons amis avec les lombrics, ils nous le rendront au centuple ! Cette solution peut même exister, tout comme des toilettes sèches, dans nos maisons.

    15.01 à 22h53 - Répondre - Alerter
    • Bonjour,
      la solution qui consiste à séparer les urines du caca (appelons les choses par leur nom !) n’est pas du tout recommandée (cf le site déjà repéré d’eautarcie). Par contre le lombric-compostage lui, peut être associé au compostage des toilettes sèches. Il suffit de permettre aux lombrics présents naturellement dans la terre de pouvoir remonter dans le compost et croyez-moi, ils y viennent d’eux-mêmes, j’en suis le témoin tous les jours !!!

      Donc, oui, il y a des solutions très simples que l’on peut, en plus combiner entre elles. Il est d’autant plus incompréhensible de se poser les mauvaises questions.

      16.01 à 08h38 - Répondre - Alerter
      • Oui bien sûr que les lombrics s’occuperont du compostage des toilettes sèches.
        Ceci dit, le lombri-compostage uniquement des matières fécales sans sciure ou autres matière sèches prend
        énormément MOINS de place et donc est sûrement plus adapté à des appartements ou des collectivités.
        Il parait qu’en Allemagne, il existe une collecte des toilettes sèches dans certaines villes.
        Pour ce qui est de séparer ou non l’urine il existe des avis contraires, apparemment...
        En tout cas, ce qui est certain pour moi, est que polluer l’eau potable est une hérésie, coûte cher et l’or brun
        de nos excréments est perdu ! Et qu’en général, le compost est remplacé alors par des engrais chimiques
        qui sont coûteux, vive le progrès ! Et le luxe de chier dans l’eau potable ! Qu’est-ce que l’être humain
        peut être incensé et irresponsable, catastrophique. Bravo à tous ceux, qui d’une manière ou d’une autre, font avancer
        les consciences ! en utilisant, parlant, commercialisant les toilettes sèches et en utilisant le fameux compost gratuit !

        16.01 à 11h27 - Répondre - Alerter
        • • Les bactéries fixées dans le tube digestif des lombrics réorganisent les composants des matières fécales (polymères constitutifs des végétaux et des animaux morts que les personnes ont mangés) en cassant les molécules, puis en fabriquant de nouvelles molécules de grandes tailles (acides humiques, acides fulviques… et autres composants de l’humus).
          Voici des infos que j’ai recueillies sur la page :
          http://www.saniverte.com/pages/defa...
          du site Ecosphère Technologies

          Toilettes sèches publiques à lombricompostage.

          Écosphère Technologies c’est, avant tout, une technologie originale et très performante basée sur la transformation des matières fécales et des papiers toilettes en terreau par les vers de terre spécialisés Aesenia Foetida, grâce à un tapis roulant incliné qui sépare les urines des matières solides (l’ammoniac provenant des urines réduit considérablement l’efficacité des lombrics).

          Cette technologie est adaptée à tous les types de fréquentation (faible ou au contraire extrêmement forte, répartie sur toute l’année ou au contraire, concentrée sur quelques mois de l’année). Elle convient aussi à tous les types de climat, exception faite des climats très froids de la haute et très haute montagne.

          L’intérêt du lombricompostage est multiple :

          • De par leur “action mécanique” les lombrics pénètrent progressivement dans le tas de matières fécales et ce, même si ces matières fécales forment un bloc très compact. Le tas est ainsi remis en “aérobiose” (l’oxygène de l’air y pénètre) ce qui a pour effet de remplacer les fermentations anaérobies très malodorantes par des fermentations aérobies non désagréables (odeur de sous-bois).

          • Le terreau ainsi fabriqué (encore appelé compost ou humus) est un produit très stable (il ne fermente quasiment plus !) qui peut être épandu sur des plantations comme n’importe quel autre terreau.

          • Cette opération de “lombricompostage” s’accompagne d’une oxydation importante des matériaux de départ (sorte de “combustion lente” dont les lombrics tirent leur énergie). Ainsi, de l’ordre de 70 à 80 % de la matière sèche se transforme en gaz carbonique et en vapeur d’eau (on retrouve ici les mêmes ordres de grandeur que dans le compostage des ordures ménagères), ne laissant subsister que 20 à 30 % de la masse de départ qu’il faut évacuer. Cette très forte réduction explique que, dans les toilettes à lombricompostage, l’évacuation du terreau n’est généralement à réaliser que tous les 5 à 15 ans… suivant l’importance de la fréquentation des toilettes.

          • Un autre intérêt du lombricompostage est l’hygiènisation (la destruction des germes pathogènes) qu’il génère. Ce phénomène est dû, pour l’essentiel, à la “concurrence bactérienne” qui existe dans le tube digestif des lombrics, les bactéries naturellement présentent se nourrissant des “germes pathogènes humains”.

          16.01 à 11h42 - Répondre - Alerter
      • Voici des infos recueillies sur le site Ecosphère Technologies sur la page :
        http://www.saniverte.com/pages/defa...

        Toilettes sèches publiques à lombricompostage.

        Écosphère Technologies c’est, avant tout, une technologie originale et très performante basée sur la transformation des matières fécales et des papiers toilettes en terreau par les vers de terre spécialisés Aesenia Foetida, grâce à un tapis roulant incliné qui sépare les urines des matières solides (l’ammoniac provenant des urines réduit considérablement l’efficacité des lombrics).

        Cette technologie est adaptée à tous les types de fréquentation (faible ou au contraire extrêmement forte, répartie sur toute l’année ou au contraire, concentrée sur quelques mois de l’année). Elle convient aussi à tous les types de climat, exception faite des climats très froids de la haute et très haute montagne.

        L’intérêt du lombricompostage est multiple :

        • De par leur “action mécanique” les lombrics pénètrent progressivement dans le tas de matières fécales et ce, même si ces matières fécales forment un bloc très compact. Le tas est ainsi remis en “aérobiose” (l’oxygène de l’air y pénètre) ce qui a pour effet de remplacer les fermentations anaérobies très malodorantes par des fermentations aérobies non désagréables (odeur de sous-bois).

        • Les bactéries fixées dans le tube digestif des lombrics réorganisent les composants des matières fécales (polymères constitutifs des végétaux et des animaux morts que les personnes ont mangés) en cassant les molécules, puis en fabriquant de nouvelles molécules de grandes tailles (acides humiques, acides fulviques… et autres composants de l’humus).

        • Le terreau ainsi fabriqué (encore appelé compost ou humus) est un produit très stable (il ne fermente quasiment plus !) qui peut être épandu sur des plantations comme n’importe quel autre terreau.

        • Cette opération de “lombricompostage” s’accompagne d’une oxydation importante des matériaux de départ (sorte de “combustion lente” dont les lombrics tirent leur énergie). Ainsi, de l’ordre de 70 à 80 % de la matière sèche se transforme en gaz carbonique et en vapeur d’eau (on retrouve ici les mêmes ordres de grandeur que dans le compostage des ordures ménagères), ne laissant subsister que 20 à 30 % de la masse de départ qu’il faut évacuer. Cette très forte réduction explique que, dans les toilettes à lombricompostage, l’évacuation du terreau n’est généralement à réaliser que tous les 5 à 15 ans… suivant l’importance de la fréquentation des toilettes.

        • Un autre intérêt du lombricompostage est l’hygiènisation (la destruction des germes pathogènes) qu’il génère. Ce phénomène est dû, pour l’essentiel, à la “concurrence bactérienne” qui existe dans le tube digestif des lombrics, les bactéries naturellement présentent se nourrissant des “germes pathogènes humains”.

        16.01 à 11h49 - Répondre - Alerter
  • Utiliser l’eau potable pour des WC est 1 sacrilège. Pour les toilettes sèches, il serait important de réserver des cabines spéciales pour les adeptes de l’allopathie ou porteurs de maladies, et utiliser la cendre pour neutraliser les germes. Leurs déchets organiques ne doivent en aucun cas être utilisés comme fertilisants, tant qu’ils ne sont pas "assainis".

    Procréation aveugle et instituée par les religions + manque d’instruction = destruction des ressources naturelles. La Terre n’a pas besoin des humains pour exister, mais l’inverse, indéniablement. Les problèmes posés ont des solutions multiples, et ce n’est pas le manque de moyens financiers qu’exige un mode de consommation sophistiqué et dénué de bon sens, qui règne en ce bas monde.
    C’est le manque de VOLONTE politico-économique !

    25.12 à 10h21 - Répondre - Alerter
    • bonjour ,j ;ai inventé des toilettes sèches publiques ,déposé un brevet européen ,une entreprise adaptée (APF) les fabriques depuis peu de temps ,TY COIN VERT en région bretonne avec ses enjeux économiques sur le tourisme qui se baigne dans le caca et la profession conchylicole qui ne peu plus vendre ,j,ai également inventé un urinoir six place en hexagone ou c,est le poids de l,utilisateur qui actionne une pompe pour récupérer ce précieux liquide dans une cuve en guise d,engrais ,je travaille avec le burkina pour leurs transmettent les plans ,merci pour votre articl

      2.01 à 18h17 - Répondre - Alerter
  • Pas un mot sur les toilettes sèches alors même que la solution est là. Les toilettes à eau que nous connaissons sont déjà une erreur totale en matière de gestion de l’eau potable. Elles obligent à un recyclage très compliqué des eaux usées alors que les toilettes sèches fabriquent directement de l’engrais utilisable dans l’agriculture. Il est réellement dommage que ce dossier n’ait pas abordé cet aspect qui devrait être la réponse à apporter. N’oublions pas que la création de toilettes à eau dans les pays où rien n’existe permet aux multinationales comme Vinci de s’imposer là où elles n’ont rien à faire. On exporte nos modèles économiques pourris. Je suis très déçu par l’article, Terra Eco ne m’avait pas habitué à cela.

    20.12 à 09h29 - Répondre - Alerter
    • Votre article est certes intéressant mais assez extrémiste dans le sens où vous n’abordez pas le sujet des toilettes sèches et du compost très fertile que l’on peut produire pour un moindre cout avec ce "caca". C’est bien dommage. Une bonne gestion de ces "déchets" serait pourtant suffisante pour résoudre les problèmes abordés dans votre article, sans avoir besoin d’investir dans des systèmes d’assainissement très couteux et même parfois douteux au niveau de leur efficacité.

      20.12 à 11h02 - Répondre - Alerter
    • Comment les germes sont-ils éliminés dans les toilettes sèches ?

      20.12 à 14h53 - Répondre - Alerter
      • Je ne vais pas réécrire ce qui est si bien expliqué ailleurs. Je vous conseille donc la lecture de ce lien http://www.eautarcie.org/05a.html et plus généralement, tout le site est une mine de bonnes idées, simples à mettre en œuvre (je vis au quotidien de cette façon) et qui pourraient résoudre bien des problèmes dans le monde entier si certains enlevaient leurs œillères...
        La clé du problème se trouve dans le compostage des déchets.

        20.12 à 15h53 - Répondre - Alerter
        • sur eautarcie.com on apprend aussi (et surtout !) que c’est l’assainissement qui pollue !!!

          On mélange allègrement les eaux grises (robinet, douche) et les eaux noires (WC) : les eaux grises représentent 99% du volume mais ne contiennent que peu de bactéries alors que les eaux noires contiennent >99% de la masse bactérienne.
          Il parait alors évident que c’est une erreur de les mélanger : on le paye par la pollution des nappes phréatiques et de l’atmosphère et par la destruction d’une considérable ressource en biomasse.

          Cherchez "La fin du tout-à-l’égout" sur Youtube, tout y est expliqué simplement et en 8’40.

          Allez voir les travaux de Joseph ORSZÁGH, c’est sérieux.

          20.12 à 21h14 - Répondre - Alerter
    • Monsieur B Desroches m’a devancé. Incroyable de lire un tel article dans un magazine qui se dit écologiste ! Même les environnementalistes commencent à comprendre les enjeux reliés : perte de la biomasse, peak du phosphore, pollution des cours d’eau, dépendance aux intrants agricoles indutriels, etc. Comme complément d’information, Je vous invite à visiter le site de l’ONG Toilettes du Monde : http://www.toilettesdumonde.org/def... Il est temps de passer du développement "durable" à la décroissance !!!
      Antoine, Québec

      20.12 à 22h06 - Répondre - Alerter
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