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8-10-2009

Surpêche : la grande distribution entre deux eaux

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Surpêche : la grande distribution entre deux eaux
 
Greenpeace mène actuellement en France une campagne sur les ravages de la pêche en eau profonde. Avec une cible prioritaire : la grande distribution. Malgré quelques efforts ponctuels, celle-ci tarde toujours à faire le ménage dans ses rayons.
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Du poisson à toutes les sauces. D’un côté, Greenpeace fait le tour de la France depuis le 30 septembre avec une campagne sur la pêche de grands fonds, qu’elle accuse d’épuiser la ressource et de détruire la biodiversité des fonds marins. De l’autre, Auchan qui annonce le 7 octobre le retrait des espèces menacées de requins de ses rayons, dont le siki, qui figure sur la liste de l’ONG [1].

Le timing peut sembler particulièrement bien choisi par Auchan, mais l’enseigne travaillait sur ce retrait depuis quelques temps, notamment avec Shark Alliance [2]. "Quand nous avons fait ce choix du requin, nous pensions que le problème des grands fonds serait traité au niveau politique. Certes aujourd’hui rien n’est fait", reconnaît Jacques Le Cardinal, responsable de la poissonnerie à Auchan. Il renvoie la balle dans le camp de l’Onu, qui doit discuter d’un moratoire sur ce type de pêche en novembre.

70% des ventes

Si le moratoire international est dans le viseur de Greenpeace, c’est d’abord aux enseignes que l’ONG demande des engagements. "Là où les politiques ont lamentablement échoué, on essaie de pousser les supermarchés à avancer. Ils ont aussi une part de responsabilité", justifie Emmanuel Duovolo, chargé de mission Océans à Greenpeace France. Et un poids non négligeable qui pourrait entraîner le secteur à sa suite : la grande distribution représente 70% des ventes de poisson en France.

Alors le geste d’Auchan fait plutôt figure d’une goutte d’eau dans l’océan. "C’est un effort important, on le reconnaît. Mais cela reste symbolique", commente Emmanuel Duovolo. "On se parle depuis des années avec Greenpeace et je considère que cela se passe bien. Mais on n’est pas dans la même logique. Eux sont dans l’idéal, nous notre fonds de commerce est de vendre du poisson. Forcément cela n’est jamais assez", répond Jacques Le Cardinal.

Auchan, Carrefour et Casino : les "moins pire"

Et Auchan de mettre en avant une série de mesures prises depuis quelques années : achats de certaines espèces à une taille supérieure à la réglementation européenne, arrêt de la commercialisation du bar sauvage capturé pendant les périodes de reproduction, passage par des filières d’élevage de truite et de saumon avec des garanties environnementales... "On essaie d’avancer pas à pas et on espère qu’on sera suivi par certains. Sur le thon rouge je ne dis pas que c’est uniquement parce qu’on l’a retiré de nos rayons, mais on n’en trouve plus beaucoup ailleurs", affirme-t-il.

Justement, les concurrents, où en sont-ils ? Sur la pêche de fond, c’est le silence radio. "Pour l’instant on n’a pas eu d’écho d’initiative publique. On attend qu’ils prennent position", note Emmanuel Duovolo. Et en général ? "Auchan sont les "moins pire". Carrefour a arrêté le thon rouge, ils ont pas mal de produits MSC [3]. Casino a quelques schémas d’amélioration. De toutes les enseignes, ce sont les trois qui commencent à rentrer dans une réflexion", analyse Charles Braine, chargé de programme Pêche durable à WWF.

"Mais cela reste quasiment anecdotique par rapport à l’éventail de produits proposé. On focalise sur quelques espèces pour faire du bruit. C’est plus facile que d’avoir une gestion globale, un sourcing vert qui prendrait deux à trois ans de travail...", ironise-t-il. WWF n’a d’ailleurs reçu aucun retour à sa demande adressée aux distributeurs l’année dernière d’engagement ou de commentaires sur une charte pour un pêche durable.

A lire aussi dans Terra eco :
- Le thon rouge dans la galère
- Carton rouge aux pays méditerranéens sur le thon rouge

[1] avec l’empereur, le flétan du Groenland, le grenadier de roche, le hoki, le lingue bleue, le sabre noir et le sébaste dont Greepeace demande l’arrêt pure et simple de la commercialisation

[2] une coalition internationale d’ONG qui milite pour la défense des requins

[3] Marine Stewardship Council, pour l’instant le seul label reconnu par les différents acteurs

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Journaliste, collaborateur régulier pour Terra eco.

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