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Finance éthique : comment la rendre plus transparente ?

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Finance éthique : comment la rendre plus transparente ?
(Crédit photo : DR)
 
Armé de vos interrogations sur l'Investissement socialement responsable, « Terra eco » est allé frapper à la porte des experts. Voici leurs réponses (1/5).
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Question de L94 : Dans une étude récente, les Amis de la Terre remettent clairement en cause l’Investissement socialement responsable (ISR) et notamment l’absence de contrôle des données environnementales, sociales et gouvernementales (ESG) des grandes entreprises cotées, quasi unique référent sur lequel se base le travail des analystes extra-financiers. Existe-t-il des points d’amélioration très concrets qui pourraient être mis en place très vite pour permettre aux clients de « faire davantage confiance » à l’offre ISR actuelle ?

Robin Edme, Président du Forum pour l’investissement responsable

« Pour être plus précis, les agences de notation ne se contentent pas de ce que publient les entreprises. Certaines, c’est vrai, ne font pas de visites sur le terrain faute d’une rémunération suffisante de leurs services mais toutes sont “branchées” en permanence via de nombreuses listes de diffusion d’ONG – dont celle des Amis de la Terre - et d’organisations syndicales et suivent la couverture faite par la presse, écrite ou audiovisuelle. Ces différentes sources leur permettent accessoirement de croiser les informations. Elles sont donc parfaitement au courant des éventuels risques environnementaux ou des violations de droits humains. Par exemple, la Banque Sarasin s’est retiré de tous les produits toxiques six mois avant la crise des subprimes. 18 mois avant l’effondrement de la plateforme de BP en Louisiane, l’agence Oekom alertait ses clients du risque encouru par la compagnie pétrolière à la suite de son plan drastique de réduction de coûts, plan auquel le budget de sécurité des installations n’avait pas échappé.

Il faut également savoir que la plupart des grandes sociétés de gestion font elles-mêmes appel à plusieurs agences de notation, ce qui leur permet de croiser les informations. Pour certaines d’entre elles, ces multiples sources alimentent leurs propres modèles de notation. Il est trop facile de jeter le bébé avec l’eau du bain ! Bien sûr que les approches de ces agences ont besoin d’être affinées, renforcées… Encore faudrait-il que le marché accepte d’en payer le juste prix. J’aimerais simplement rappeler que ces approches remontent au plus à une quinzaine d’années alors qu’il a fallu plus d’un siècle pour tenter de s’accorder sur les modèles d’analyse financière.

Alors quels peuvent être les axes concrets d’amélioration ? J’en vois personnellement 5 :

1. Que les clients acceptent de payer le juste prix. Ce prix sera d’autant plus acceptable que l’encours des fonds ISR sera important. Aujourd’hui, le prix payé par une entreprise pour faire vérifier des données extra-financières est deux à quatre fois moins important que pour faire vérifier des données financières. La juste rémunération de cette recherche extra-financière permettra aux agences d’étoffer leurs équipes et de les spécialiser par secteur d’activité et par grandes zones géographiques.

2. Développer un référentiel de “reporting”, c’est-à-dire une série d’indicateurs extra-financiers pertinents montrant la contribution des politiques de développement durable des entreprises à leur performance économique et financière et alertant sur leurs éventuels impacts environnementaux et sociaux.

3. Donner un niveau de vérification de ces indicateurs équivalent à celui donné pour les informations financières.

4. Exiger des sociétés de gestion qu’elles indiquent dans quelle mesure elles prennent en compte des critères sociaux, environnementaux et de bonne gouvernance dans la politique d’investissement des fonds qu’elles gèrent pour compte propre ou pour compte de tiers.

5. Faire connaître, encore et encore, l’ISR auprès du grand public de manière à ce qu’il puisse interpeller son banquier ou son assureur sur ces thèmes.

Les axes 2, 3 et 4 font l’objet des articles 224 (pour l’axe 4) et 225 (pour les axes 2 et 3) de la loi dite Grenelle II qui vient d’être votée récemment par l’Assemblée nationale. Le débat est ouvert dans le cadre des discussions sur l’élaboration des décrets d’application. Pour le dernier axe, c’est à nos membres, individuellement et collectivement au travers du Forum pour l’investissement responsable, de faire œuvre de pédagogie. La semaine de l’ISR, rendez-vous de place annuel, qui se déroule cette semaine pour la première fois en France, en est l’un des outils privilégiés. »

A lire aussi :
- Finance éthique : ISR et microcrédit, c’est la même chose ?

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