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28-02-2010
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Biodiversité
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Révolutionnaire par nature

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Révolutionnaire par nature
 
Biodiversité, l’avenir du vivant. Patrick Blandin, Albin Michel, 264 p., 20 euros.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Les créationnistes américains, convaincus que l’arche de Noé a effectivement sauvé des eaux un couple de toutes les espèces d’animaux peuplant la Terre, seraient bien inspirés de jeter un œil à Biodiversité, l’avenir du vivant. On y apprend en effet que le nombre d’espèces animales répertoriées sur le globe s’élève à quelque 1,8 million. Et l’on ne parle là que des espèces pourvues d’un nom officiel, dûment décrites par les naturalistes depuis deux siècles et demi. Celles qui demeurent inconnues de leurs services sont infiniment plus nombreuses. Infiniment combien ? Cela même, on l’ignore. Dans les années 1980, un entomologiste a estimé – à la louche – que les seuls arthropodes (insectes, arachnides, myriapodes et crustacés) pourraient compter 30 millions d’espèces ! Un autre pense que 80 millions d’espèces existeraient, rien que pour les insectes peuplant les forêts tropicales !

Le formidable ouvrage du naturaliste Patrick Blandin en dévoile beaucoup. On apprend, entre autres, que la petite région de l’Alto Mayo, au Pérou, « grande comme deux ou trois gros îlots boisés du Gâtinais » contient une faune ornithologique au moins égale à celle de toute la France – pourtant bien pourvue en la matière. Surtout, il nous aide à comprendre combien les prétentions de l’homme à « contrôler » la biodiversité terrestre est grotesque : pour cela, il lui faudrait encore en connaître le début du commencement. Il ne suffit pas de poser un pied sur la Lune pour prétendre coloniser une galaxie…

Une parenthèse

Reste que l’espèce homo sapiens a démontré une capacité d’anéantissement très efficace de la faune et la flore depuis quelques siècles. Mais là où Biodiversité, l’avenir du vivant dépasse la simple dénonciation, c’est quand son auteur note qu’il existe également un « processus évolutif » de destruction des espèces, dont l’homme n’est pas responsable. Or, la tentation est grande chez certains écologistes de préserver « religieusement » tous les habitats dans des réserves inviolables, conçues par eux. Cette « muséification » du vivant, qui bloquerait l’évolution des espèces avec l’idée de protéger un hypothétique « équilibre harmonieux de la nature vierge », est-elle souhaitable ? Patrick Blandin pense que non. D’abord, parce que la « nature vierge » est un mythe, ensuite parce que nous ne sommes qu’une minuscule parenthèse dans une galaxie agitée par des changements permanents.

Lui avance qu’il vaudrait mieux développer une éthique qui aurait à cœur de conserver « l’adaptabilité durable de la biosphère », c’est-à-dire en quelque sorte sa liberté de survivre sans les hommes. On n’est pas obligé de partager son point de vue, mais reconnaissons que le débat philosophique qu’il ouvre est véritablement passionnant. —

Photo : Thierry Ardouin - Tendance floue

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