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Quand Sarkozy célébrait « la renaissance » du nucléaire

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Quand Sarkozy célébrait « la renaissance » du nucléaire
 
Il y a un an, à l'occasion de la Conférence internationale sur l'accès au nucléaire, le chef de l'Etat déroulait à Paris un plan en 7 points pour une « renaissance réussie du nucléaire ». Extraits.
Le Baromètre de cet article
ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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(Discours d’ouverture de la Conférence internationale sur l’accès au nucléaire civil, à Paris le 8 mars 2010)

Introduction du Président de la République :

« Il est commun de dire aujourd’hui que nous sommes entrés dans une nouvelle ère nucléaire (…). L’analogie (…) suscitera sans doute bien des débats, mais il y a des éléments communs avec la Renaissance : la remise en cause de schémas de pensée anciens, la remise en cause de peurs irrationnelles, la foi dans la science, la foi dans la technique (…). »

« Il nous appartient de faire que cette redécouverte de l’énergie nucléaire soit une chance de progrès et de coopération pour l’humanité. »

« La population mondiale croît et s’enrichit. Nous aurons besoin de 40% d’énergie en plus d’ici 2030. Je le dis à tous idéologues, en dehors de cette salle : il va falloir trouver 40% d’énergie en plus d’ici 2030. La solution n’est pas dans les idéologies de la décroissance ou du repli. (…) Mon prédécesseur avait dit « La maison brûle ». Tout doit donc être mis en œuvre pour sauver la maison, pour sauver la planète, pour respecter nos objectifs en termes de lutte contre le réchauffement climatique. (…) Nous disons : « il faut le nucléaire civil et il faut les énergies renouvelables ».

« Il faut donc que le nucléaire s’implante dans de nouveaux pays ou ces nouveaux pays n’auront pas le progrès économique, ne sortiront pas de la misère. (…) Le nucléaire civil peut être, aux yeux de la France, le ciment d’une nouvelle solidarité internationale, où chacun aura besoin des autres pour aller de l’avant. »

« Certains diront que tel ou tel pays n’en est pas capable. Je considère qu’il y a derrière ce type de préjugé un mépris de l’autre qui est intolérable : des accidents nucléaires, il y en a eu dans des pays du « nord ». Le Nord n’a aucune leçon à donner au Sud. Ma conviction est à l’opposé, pour peu que nos Etats travaillent ensemble dans la durée, avec une vision partagée, la sureté et la sécurité seront un objectif auquel, tous, nous pourrons répondre. »

- Voir la liste des réacteurs en construction dans le monde Les centrales nucléaires en construction et la carte des centrales en fonctionnement, du Japon à la France
- Lire la chronique de Thierry Téné, expert africain de la croissance verte, Nucléaire : l’Afrique au cœur de toutes les convoitises

Les 7 points pour une « renaissance réussie du nucléaire » selon Nicolas Sarkozy :

1/ Des financements internationaux

« Il y a d’abord - et permettez-moi de mettre les pieds dans le plat - la question du financement : Je ne comprends pas et je n’accepte pas l’ostracisme du nucléaire dans les financements internationaux. Il y a là matière à scandale. Les institutions financières internationales ne financent pas aujourd’hui les projets nucléaires civils. La situation actuelle revient, en fait, à condamner les pays à une énergie plus chère et plus polluante. Beau résultat ! Je propose de changer cela, exigeant que la Banque mondiale, la BERD, les banques de développement s’engagent résolument dans le financement d’une énergie nucléaire civile propre. »

« Il y a ensuite un autre scandale : les problèmes de l’attribution de crédits carbone par les mécanismes de développement propre. Pour des raisons idéologiques d’un autre temps, un pays qui s’engage dans le nucléaire civil ne peut pas bénéficier de crédits carbone. Alors que les crédits financent toutes les autres énergies décarbonées ! Or, l’énergie nucléaire civile est parfaitement décarbonée. Quelle est la logique de cette position ? Aucune. »

- Sur l’impact CO2 et environnemental de la filière, lire notre enquête (2007)

2/ Associer les population

« Ma seconde recommandation sera que nous prenions soin d’associer étroitement nos populations aux projets. Le temps où l’on pouvait imposer une installation nucléaire (...) à une population au mépris de ses préoccupations appartient au passé. Du secret nait l’inquiétude. Nos projets doivent être transparents et à tous les pays qui veulent s’engager dans le nucléaire civil, la France dit : « la meilleure garantie de réussite pour convaincre vos populations, c’est la transparence ».

- Lire les points de vue des députés Pierre Moscovici (PS) et Bertrand Pancher (UMP), évoquant respectivement, après la catastrophe de Fukushima, un nécessaire « droit d’inventaire » et l’urgence d’un « débat public national » sur le nucléaire.

3/ Priorité à la formation

« Il ne s’agit pas seulement, même si c’est le cœur de la question, de former des ingénieurs et des techniciens pour opérer dans les centrales. Il s’agit de maîtriser les aspects scientifiques et économiques, je pense à la construction, à la gestion du projet, à la commercialisation de l’électricité. (…) Nous manquons tous, dans le monde entier, d’ingénieurs et de techniciens dans la filière. Nous avons en France triplé le nombre de nos étudiants. (…) A Saclay (…) nous allons faire le plus grand campus d’Europe. (…) D’autres centres de formation au nucléaire (...), comme l’Institut franco-chinois de l’énergie nucléaire. (…) J’ajoute et j’ai demandé à Bernard Kouchner d’ouvrir un grand nombre de bourses pour les étudiants étrangers dans le nucléaire. »

- Lire à ce sujet l’enquête réalisée en 2009 par notre journaliste Laure Noualhat Nucléaire : Et si la faille, c’était l’homme ?

4/ Priorité à la sûreté

« Disons-le, le nucléaire, ce n’est pas anodin. Même si toutes les activités humaines ont leurs risques : que l’on pense aux désastres et aux milliers de victimes causés par le pétrole, le charbon, la chimie, le gaz ! (…) Pour éclairer les décisions à l’avenir, je souhaite qu’un organe indépendant, sous l’égide de l’AIEA, établisse sur des bases scientifiques et techniques incontestables une grille d’analyse internationale, je demande, Monsieur le directeur, que vous classiez les réacteurs proposés sur le marché selon le critère de la sûreté. Car aujourd’hui le marché ne classe que selon le critère du prix. »

- Fin 2009, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) émettait des doutes sur la sécurité de l’EPR, le réacteur nucléaire de 3ème génération d’Areva

5/ La non-prolifération

« La non-prolifération est une pierre angulaire de la sécurité internationale. (…) »

- Lire à ce sujet le point de vue de l’ancien ministre socialiste de la Défense, Paul Quilès : « Que la France accepte la perspective d’un monde sans arme nucléaire »

6/ L’accès au combustible

« Face à l’ampleur des investissements et à la durée des projets, certains, à juste titre, s’inquiètent des risques d’interruption des livraisons. (…) Je propose la création d’une Banque du combustible à l’AIEA, financée par des contributions internationales. »

- Voir notre infographie et notre analyse sur l’épuisement des ressources en minerais (dont l’uranium) Matières en voie d’extinction

7/ Réduire les déchets stockés

« Pour terminer, je voudrais aborder la question de la gestion des combustibles usés et des déchets ultimes. Face à l’accumulation des combustibles nucléaires usés, certains pratiquent le stockage de longue durée en l’état - c’est le choix des Etats-Unis, de la Suède et de la Finlande. D’autres misent sur la valorisation de cette ressource par le recyclage. C’est le choix de la France, de la Russie et du Japon. Ce recyclage permet de valoriser au maximum la ressource en uranium, tout en réduisant au minimum les déchets ultimes à stocker. Il me semble que c’est la voie la plus prometteuse pour l’avenir. »

- Voir le débat en France sur l’enfouissement des déchets radioactifs Enfouir les déchets nucléaires : le débat refait surface
- Lire aussi notre article Le recyclage des déchets nucléaires pour les nuls

Conclusion du chef de l’Etat :

« Le développement responsable de l’énergie nucléaire est un enjeu fondamental pour l’avenir de la planète. (…) La France (...) est convaincue que le partage de l’énergie nucléaire civile à des fins pacifiques est un élément décisif pour le respect des préoccupations environnementales et d’un meilleur partage des richesses sur la planète. »

- Lire la réaction de Greenpeace France, qualifiant l’intervention de Nicolas Sarkozy de ce 8 mars 2010 de « discours purement marketing »

- L’intégralité du discours en vidéo :

Sources de cet article

- L’intégralité du discours de Nicolas Sarkozy prononcé à l’ouverture de la Conférence internationale sur l’accès au nucléaire civil, à Paris, le 8 mars 2010 (en vidéo)

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  • Il y a une chose extraordinaire que peut être personne n’avait remarqué : "avoir la foi dans dans la science, avoir la fois dans les techniques". Considérer les sciences et les techniques comme des religions est un aveu inouï d’incompréhension, les sciences et techniques sont basées sur des faits, par sur des affirmations philosophiques.
    Le reste est du discours de politicien, et partant de cette constatation, vous saurez ce que j’en pense.

    21.03 à 17h20 - Répondre - Alerter
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