Les hommes politiques twittent à longueur de journée, on peut acheter sa musique ou, comme vous le faites actuellement, consulter son magazine préféré en ligne. Pas de doute, la révolution numérique est là. Sauf que pour les 40% de Français qui n’ont pas Internet, tout cela n’est que encore virtuel…
A Marseille, il y a bien les taxiphones, qui permettent à chaque coin de rue d’appeler le bled mais aussi de surfer pour une poignée d’euros. Mais pour environ 11 000 foyers phocéens logés en HLM, cette solution de rechange ne sera bientôt plus nécessaire : "avec le Service unique numérique (Sun), développé par Numéricable, ils bénéficieront d’Internet à 2 mégas, de la TNT et d’une ligne téléphonique avec appels entrants gratuits et 4 numéros d’urgence en sortie", détaille Daniel Sperling, adjoint municipal délégué à l’Accès à Internet pour tous. Le tout pour 4,20 euros par mois inclus dans les charges…
Réduire la fracture numérique
"Il s’agit de ne pas laisser les gens sur le bord de la route, car 29,90 euros par mois, cela fait cher", explique Patrick Padovani, président d’Habitat Marseille Provence (HMP), l’organisme HLM qui a signé le contrat avec Numéricable. "On s’appuie sur les bailleurs sociaux, car on sait que la fracture numérique se trouve là", appuie Daniel Sperling. Seulement 34% des foyers gagnant moins de 900 euros par mois ont accès à internet. Mais si l’opération représente deux tiers du parc d’HMP, le chemin sera long, car l’objectif est de l’étendre aux 60 000 logements sociaux que compte la ville.D’autant plus que le SUN ne peut être mis en place que dans les logements collectifs raccordés au "service antenne", vestige du plan câble lancé sous Mitterrand et dont il constitue une sorte de mise à jour. Pour les logements sociaux qui ne peuvent pas en bénéficier, c’est une autre paire de manche… Idem pour des immeubles ou des zones pavillonnaires, les HLM n’ayant pas le monopole des revenus modeste dans une ville où les trois quarts de la population sont éligibles au logement social.
Service public de l’internet
Si le tarif social proposé par François Fillon peut être un "outil complémentaire", Daniel Sperling évoque une autre piste pour Marseille : créer des réseaux en délégation de service public. "En mettant de l’argent, on devient ainsi acteur", justifie-t-il. L’idée permet de prétendre à une partie des 2 milliards du grand emprunt consacrés au développement d’infrastructures de très haut débit et de poser des conditions aux opérateurs, notamment en terme de services. "Le plus important c’est le contenu", assure-t-il, précisant que la ville travaille sur une plate-forme en ligne.Un exemple de possibilité ? A Angers, l’office HLM Le Toît Angevin (LTA) a développé son propre réseau pour les 600 logements du quartier de la Roseraie. En plus de combler la fracture avec le SUN de Numéricable , (choisi après mise en concurrence des opérateurs), LTA tente de réduire les factures : les habitants peuvent surveiller leur consommation d’eau et d’électricité sur un portail et sont alertés en cas de dépassements des volumes habituels. Le tout pour 4 euros par mois. Proposé par Effineo, ce dispositif a séduit Numéricable qui pourrait l’intégrer à son offre. En parallèle, LTA a vendu à bas coût 80 ordinateurs neufs et recyclés, "avec une priorité à ceux qui n’avaient pas d’équipement et qui s’engageaient à suivre notre formation aux nouvelles technologies. En plus de faciliter l’accès, il faut aussi faciliter l’usage", justifie Eric Lamoulen, directeur général de l’organisme.
Pour la suite, LTA réfléchit également à des services pour faciliter le maintien à domicile des personnes handicapées ou âgées, "par exemple un dispositif d’interphone visuel ou d’alerte en cas de difficulté, indique Eric Lamoulen. On a également engagé un travail pour compléter le SUN avec une option payante de téléphonie fixe illimitée."
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