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22-03-2013
Mots clés
Transports
France

Pourquoi Toulouse a renoncé à son Notre-Dame-des-Landes

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Pourquoi Toulouse a renoncé à son Notre-Dame-des-Landes
(Vue aérienne de l'aéroport de Toulouse-Blagnac. Crédit photo : Hynek Moravec - wikimédia commons)
 
En février, le préfet de Midi-Pyrénées annonçait qu'il n'y aurait pas de second aéroport à Toulouse. La fin d'un long débat entamé il y a trente ans. Pourquoi ce projet là est-il abandonné alors que celui de Notre-Dame-des-Landes se poursuit ?
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Il n’y aura pas de deuxième aéroport à Toulouse. Le préfet de la région Midi-Pyrénées, Henri-Michel Comet, l’a annoncé définitivement dans une lettre datée du 6 février et adressée au président du syndicat mixte du Scot (Schéma de cohérence territoriale) de la vallée de l’Ariège que nous publions ci-dessous : « Aucune relance d’une réflexion sur un nouveau site aéroportuaire n’est (…) aujourd’hui justifiée. »

Lettre_préfet by Terra_eco

A Nantes comme à Toulouse, l’argument de la saturation

Voilà qui clôt un débat vieux de trente ans. Comme pour Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), le projet d’un second site aéroportuaire à Toulouse, prévu à Mazères en Ariège, se fondait sur une donnée de base : la saturation de l’actuel aéroport de Toulouse-Blagnac. Et, comme pour Notre-Dame-des-Landes, cette saturation est d’autant plus problématique que l’aéroport existant se situe dans une zone très urbanisée où les habitants se plaignent des nuisances. En 2003, une étude de l’ADPI (Aéroports de Paris Ingénierie) prévoyait que le site toulousain serait engorgé à l’horizon 2015 ou 2020. Une date très vite repoussée à 2035 - 2040 par une seconde étude, du Conseils Air transport sud cette fois.

Fi. L’idée qu’une saturation menacerait Blagnac est littéralement balayée aujourd’hui par la lettre du préfet : « L’évolution actuelle du trafic de Toulouse-Blagnac montre une progression des mouvements d’avions, et donc des nuisances, plus modérée que celle initialement envisagée », précise-t-il. Car les appareils ont, au fil du temps, changé de morphologie. « Avec l’évolution du trafic aérien, les appareils sont plus gros et transportent plus de passagers », détaille Régis Godec, adjoint (Europe Ecologie - Les Verts) au maire de Toulouse. « Entre 2001 et 2011, le trafic passagers est passé de 5,2 millions de passagers à 7 millions de passagers alors que le nombre de mouvements a décru de 86 000 à 85 000, l’emport par mouvement passant au cours de la même période de 61 à 83 passagers en moyenne par avion », chiffre le préfet dans sa lettre, avant de conclure : « L’hypothèse de saturation de l’aéroport envisagée par le passé n’est plus d’actualité. »

Mais ce n’est pas tout. Dans le courrier, il rappelle aussi que le projet de ligne à grande vitesse entre Paris et Toulouse « se poursuit normalement ». Prévue à l’horizon 2020, celle-ci devrait alors mettre Paris à 3 heures de Toulouse contre 5h15 aujourd’hui.

Toulouse - Notre-Dame-des-Landes : même combat

La conclusion du préfet n’étonnera pas les détracteurs du nouvel aéroport. Dès 2003, ceux-là publiaient une étude (en version pdf ici) qui montrait l’exagération des prévisions de trafic à Blagnac, l’oubli du délestage sur le TGV, la surestimation des retombées économiques dans le projet initial. Ça vous rappelle quelque chose ? Les similitudes avec les oublis du projet de Notre-Dame-des-Landes sont frappantes.

« Reste une grande différence entre Notre-Dame-des-Landes et Mazères. A Toulouse, les collectivités locales sont en majorité opposées au second aéroport. Là-bas, l’ex-maire de Nantes, Premier ministre aujourd’hui, et les présidents du Conseil général et du Conseil régional sont favorables au projet. Ça a d’entrée faussé les données de l’équation », note Régis Godec.

Le flou de Francazal

Reste qu’à Toulouse, l’horizon n’est pas encore entièrement dégagé pour les antis. Car la lettre du préfet fait une autre mention : « L’ouverture depuis le 1er janvier 2011 de l’aérodrome de Toulouse Francazal au trafic aéronautique civil et militaire soulage la fréquentation de Toulouse Blagnac. »

Francazal ? Un autre aéroport, à 9 km de Toulouse cette fois. Celui qui fut une base militaire jusqu’en 2008 est encore aujourd’hui utilisé par l’armée pour des vols d’entraînement, la gendarmerie comme base pour ses hélicoptères, et Météo France pour y poster ses avions de recherche. Mais son contrat d’exploitation doit être prochainement revu. Il sera attribué à SNC Lavalin ou Vinci Airports (le concessionnaire de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes) pour quarante-cinq ans.

Les détracteurs restent vigilants

Objectif ? Créer un pôle d’aviation d’affaires. « Nous on aimerait que ça s’arrête là », souligne Régis Godec. Mais « 80% à 90% des hommes d’affaires à Toulouse sont des clients de l’aéronautique, d’Airbus. Ils ont tous intérêt à atterrir à Blagnac (où se trouve le QG d’Airbus, ndlr) et pas à Francazal », contre Bernard Gineste, président du collectif Francazal. « Ils ont d’autres projets qu’ils nous cachent depuis le début », poursuit-il.

En janvier, la Dépêche du midi assurait, en citant un proche du dossier : « Lavalin et Vinci Airport ont prévu tous les deux de prolonger la piste de Francazal de 200 mètres. A quels enjeux répond cet investissement ? » Peut-être à du fret ou des lignes régionales, suggère le quotidien régional. Pourquoi pas du low cost, disait la rumeur. « Il risque de faire de Francaval l’annexe poubelle de Blagnac », s’inquiète Bernard Gineste.

Philippe Guérin, le maire de Cugnaux – où est implanté Francazal – a saisi la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) sur ce sujet. « A la question d’un éventuel prolongement de la piste, le patron de la direction de la sécurité de l’aviation civile (DSAC) sud répond par un non catégorique pour des motifs réglementaires et techniques. A la question d’un transfert de charges de fret et de trafic de vols low cost, il affirme qu’aucune activité de ce type n’est envisagée ni envisageable sur l’aérodrome de Francazal dont l’environnement périurbain ne se prête pas au développement d’un trafic soutenu », a rapporté Philippe Guérin à La Dépêche du Midi en février.

Régis Godec reste néanmoins prudent : « Un aéroport militaire existe déjà à Francazal, ça pose moins de problème en terme d’artificialisation des sols (que de créer un nouvel aéroport ex nihilo, ndlr). Est-ce qu’avec cet argument, ils vont nous faire une entourloupe ? Nous restons vigilants. »

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  • Pas de LGV a Nantes, donc la comparaison s’arrête ace point.
    Je suis pour le train et une LGV parallèle a l’ouest de la France entre Rennes et Bordeaux. C’est idiot de prendre le train plus cher pour aller moins vite qu’en voiture ...

    25.03 à 19h09 - Répondre - Alerter
  • A Olivier :

    Notre-dame-des-landes correspond bien à un nouvel aéroport et non à un transfert puisque Airbus a dores et déjà signifié qu’ils garderaient la piste de l’aéroport actuel. Un nouvel aéoport donc, dans une région où il existe déjà 3 aéroports sous-utilisés (Nantes, Rennes, Angers)...

    25.03 à 18h18 - Répondre - Alerter
  • je partage l’avis de olivier : je m’interroge sur le fond de cet article... pourquoi penser à une "entourloupe" dans cet arrêt de nouvel aéroport ?

    Compte tenu de la configuration du territoire Français et de ses infrastructures de transport, des prévisions de trafic (en baisse), des nécessités de réduire les émissions de Co2, de la concurrence du TGV, l’accroissement du nombre des plateformes aéroportuaires régionales n’est pas nécessaire. Celles existantes sont suffisantes et assez bien réparties sur le territoire. Elle peuvent être bien sûr, rénovées, voire agrandies en cas de réel besoin, mais les aéroport militaires souvent sous exploités, peuvent être ouvert à la CAP pour absorber une augmentation de trafic temporaire.

    Il est par ailleurs, étonnant de constater les levées de boucliers contre les nuisances des aéroports, de constater dans le même temps le développement de l’urbanisation à proximité des mêmes aéroports, de constater les levées de bouclier contre le transfert dans des zones inhabitées, et enfin, de constater les protestations lorsque les dessertes aériennes locales sont supprimées ou insuffisantes...

    enfin, le transfert de l’aéroport de Nantes relève plus d’un égo démesuré des politiciens locaux que d’une réelle nécessite économique, qui n’y trouvera pas son compte financièrement.

    25.03 à 16h21 - Répondre - Alerter
  • Bonjour,

    A Nantes c’est un transfert de l’aéroport et pas un second aéroport. C’est une question d’aménagement du territoire.

    Votre article est un tract.

    Bisous à Walter.

    25.03 à 14h49 - Répondre - Alerter
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