Fermera ou fermera pas des centrales nucléaires ? Le président de la République a opté pour une réponse modérée : il souhaite réduire la part du nucléaire dans la production d’énergie en France.
Celle-ci doit passer de près de 80% aujourd’hui à 50% en 2025. Ce qui, selon les mots du candidat Hollande, nécessite de « fermer les centrales en fin de vie et augmenter massivement les énergies renouvelables ».
Un raisonnement qu’a gentiment réfuté le pédégé d’EDF, Henri Proglio, dans une démonstration de plusieurs minutes, ce matin au micro de RTL. Voici ces arguments :
- La France sera peuplée de 6 millions d’habitants en plus en 2025, « car la démographie est une certitude »
- La consommation par habitant d’énergie électrique continue d’augmenter car « tous les nouveaux modes de vie en utilisent de plus en plus »
- Par conséquent, « les besoins d’électricité seront plus importants » et ce « même si nous réalisons d’ici là une économie d’énergie, nécessaire et à laquelle nous nous attachons ... »
- Le pédégé d’EDF conclut donc « le parc de production d’énergie électrique actuel ne représente que 60% de nos besoins en 2025 ». Or, poursuit-il : « Si le parc actuel ne représente que 60% de nos besoins en 2025, vous voyez bien que le parc nucléaire à l’intérieur de cela ne représente déjà, virtuellement, que 50% de nos besoins ».
CQFD, voilà la promesse de campagne de François Hollande exaucée, grâce à la calculette d’Henri Proglio. La preuve, quand le journaliste Jean-Michel Apathie affirme « ce qui est prévu par le gouvernement, c’est de fermer des centrales ». Proglio rétorque : « si je me réfère aux décisions du président de la République, ce qui est prévu, c’est de fermer UNE centrale ».
Une fermeture qui ne serait donc même pas nécessaire, aux yeux d’Henri Proglio, pour respecter la promesse de campagne de François Hollande. Et pour laquelle EDF va demander des compensations à l’Etat, comme l’a annoncé Henri Proglio à la fin de l’interview : « Je suis responsable d’une entreprise et par conséquent responsable vis-à-vis de mes actionnaires et de mes salariés, de défendre les intérêts de l’entreprise. C’est assez légitime, c’est la mission qui est la mienne. Je discuterai avec l’Etat des conséquences de cette fermeture, ndlr ».
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